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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

jeudi 5 novembre 2009

EDF nous refait le coup de la panne d'hiver. La Gueule ouverte de 1979 dénonçait déja cette pratique!


jeudi 5 NOVEMBRE

Parce que 18 de ses réacteurs sont actuellement hors service pour de nombreux mois et parce que ce nombre risque d’augmenter prochainement, EDF agite de plus en plus bruyamment le spectre d’une pénurie ou d’une grande panne hivernale. Au moment où des millions de Français rentreront chez eux et allumeront (bêtement) leurs radiateurs électriques. EDF rappelle hypocritement que 3 foyers du 10 sont exclusivement chauffés avec de l’électricité. Ce qui autorise trois remarques : d’abord ce chiffre est faux car basé sur le seul habitat collectif et le nombre exact de logements électrifiés est proche d’un foyer sur deux ; ensuite c’est bien EDF qui depuis des années a incité les promoteurs et les installateurs à privilégier le chauffage électrique parce que cela coûtait (et coûte encore) moins cher à l’installation et que cela justifie la nucléarisation de la France ; et enfin si les réacteurs sont à l’arrêt, c’est qu’ils sont pratiquement en bout de course et présentent de plus en plus de dangers pour les populations. Sous la pression d’EDF, les pouvoirs publics ont laissé se construire des pavillons et des immeubles mal isolés bien que chauffés par des radiateurs électriques. Y compris les fameuses maisons Borloo ou Boutin. Conséquence : des millions de familles se ruinent en charges avec des radiateurs électriques qui chauffent aussi bien les maisons et les appartements que l’extérieur.
Mais au delà de cette réalité qui pénalise des millions de familles et devrait contraindre EDF à importer de l’électricité alors qu’elle vante depuis des années le « modèle » énergétique français, il faut se souvenir que Electricité de France nous fait régulièrement le coup de la panne hivernale à venir depuis une trentaine d’années, histoire de convaincre l’opinion publique d’accepter encore plus de nouvelles centrales nucléaires. Les services de communication d’EDF s’activent à abreuver les journalistes de chiffres expliquant les détails de la grande panne à venir, la mise en route des vieilles centrales thermiques polluantes, l’électricité qu’il faudra peut-être (comme chaque année d’ailleurs en hiver) importer parce que nous n’avons pas assez de nucléaire ; bref l’horreur. Que je sache, l’Allemagne qui a programmé il y a des années « l’extinction » progressive de ses réacteurs nucléaires, n’est en aucun cas menacée à terme par une pénurie électrique (c’est elle qui nous en vendrait) alors qu’il y fait, en moyenne, plus froid qu’en France. Mais il est vrai que ce pays ne compte pas d’associations d’écolos rétrogrades s’opposant à la mise en place de parcs d’éoliennes au nom du respect du paysage.
Pour ceux qui douteraient de la manipulation lancée hier par EDF, voici la couverture d’un numéro de la Gueule Ouverte (journal écolo des années de 70 vendu à 100 000 exemplaires) daté de 1979. Déjà EDF nous disait : vous avez le choix entre les bougies et les réacteurs nucléaires.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

En réaction à l'article du 21 septembre sur les éoliennes, j'écrivais « il me paraitrait logique de faire financer l'investissement à celui qui vend les convecteurs. (300 Euros pour 1000w, je crois ?)
-J’étais largement en dessous de la réalité. En 1996 c’était déjà autour de 1700 Euros le kilowatt heure installé en nucléaire, incluant 250 Euros provisionnés pour le démantèlement.
En considérant que les appareils de chauffage électrique sont en général utilisés au moment le moins opportun, c’est à dire pendant les pointes de consommation, le convecteur de 1500 W en grande surface devrait donc être taxé à hauteur de 2500 Euros ! Et dire qu’on nous bourre le mou avec des économies de quelques watts avec les lampes fluocompactes (qui le tour de la planète avant d’arriver chez nous)
Prudence aussi pour les comparaisons avec les autres énergies : le coût du nucléaire ne cesse d’augmenter, les centrales distribuent leur courant très loin, avec un réseau coûteux et des pertes importantes. Et l’émission de Co2 reste élevée (transport aller-retour des combustibles, matériaux de construction, traitement des déchets)

J’écrivais aussi « … hérésie, se chauffer avec une énergie fossile, puisque pour l'instant on ne peut pas s'en passer pour produire l'électricité, et qu'a l'occasion de cette transformation, on en rejette 50% en chaleur »

-En fait on rejette 60 à 70 % de l’énergie en chaleur. Certaines centrales (cycle combiné) arrivent à ne perdre « que » 50 % . Pour les centrales thermiques à cogénération, cette chaleur est récupérée pour chauffer des habitations ou bureaux, et la perte reste autour de 25%.

Je réitère ma conclusion, il faut vraiment isoler les bâtiments, et trouver des solutions un peu moins absurdes pour se chauffer.
elhierro

Arnould a dit…

bonjour Claude Marie;
Merci pour ce rappel historique bienvenu.
La peur du manque, elle ne conduit pas seulement à nous convaincre qu'il faut encore plus de centrales nucléaires. Elle nous pousse aussi à vouloir encore plus de barrages, une énergie certes renouvelable, mais loin d'être écologique, comme on commence à le reconnaitre.
En Corse, cette peur, et une conception obsolète du développement ont conduit à cette aberration qu'est le chantier de grand barrage sur le Rizzanese, un fleuve côtier écologiquement encore intact, ce qui est rarissime à l'échelle de la Méditerranée, aujourd'hui livré aux bulldozers.
Ce chantier est à contre temps, justifié par des pointes de consommations liées pour partie à l'augementation de la climatisation sur l'ile : l'avenir ? Non.
Ce serait bien que les JNE s'intéressent de près à ce cas d'école, qui montre que nous sommes encore loin du compte sur certains aspects du Grenelle.
Cordialement,
Martin Arnould
WWF-France
Chargé de programme "rivières vivantes"

Anonyme a dit…

Oui je me souviens très bien de cette
couverture de la GO !

Jean-Luc

Blog de Claude-Marie Vadrot a dit…

Mais nous n'avons plus le temps d'être nostalgique.
Toutes ces unes des journaux écolos des années 70 et même 80 seront prochainement édités dans une brochure publiée par l'association des Journalistes pour la nature et l'écologie.
Je transmets pour la Corse.

Anonyme a dit…

Les unes des journaux écolos … Ravie de l'apprendre. Tu me tiens au courant ? Bobonne Fournier

David Robert a dit…

A network operations center also called a NOC, is a location from which IT technicians provide support services for remote monitoring and management software. In the growing managed IT services industry, NOC teams play a significant role.
telecom managed services