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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

lundi 22 septembre 2014

Compte à rebours du Climat. Un mois d'août torride et dix bonnes raison d'avoir manifesté pour le climat



432 jours. C’est le temps qui reste à la planète et aux politiques avant le début de la 21 éme conférence sur le climat qui se tiendra prés de Paris, au Bourget, à partir du 30 novembre 2015, après avoir été préparée à Lima en décembre 2014. Comme le temps passera très vite pour la montée inexorable du dérèglement climatique, fait de réchauffement, de tempêtes, de froid inattendu, de graves variations pluviométriques, d’erreurs d’appréciation et de dénis, il est déjà urgent et nécessaire d’en tenir une chronique politique, scientifique et économique. Le lecteur trouvera donc régulièrement ici les informations, bonnes ou mauvaises, liées au réchauffement de la planète et à la froideur  ou à l’indifférence des politiques qui s’agitent en paroles, paroles, paroles...

Ceux qui auront manifesté ce dimanche 21 septembre dans le monde entier pour réclamer des mesures et des décisions, ne sont pas assez nombreux. Les autres sont anesthésiés par la plupart des responsables politiques manipulés par les industriels qui veulent « polluer comme avant ». Avec l’appui des scientifiques à leur service pour dénigrer et calomnier les chercheurs du GIEC qui se battent pour alerter la France et la planète. Ils savent qu’en ce mois de septembre il est possible de répertorier au moins dix raisons d’être inquiets.

1° Les chefs d’Etat ont choisi de se réunir à l’ONU pour disserter sur le climat. Ce qui leur permet de parler à l’abri des scientifiques tout en gaspillant notre capital de gaz carbonique ; alors qu’en allant à Lima au mois de décembre prochain ils auraient du affronter les spécialistes qui ne font pas de discours.

2° Cela vient de sortir : le mois d’août 2014  a été le plus chaud dans le monde depuis que le début des relevés météo en 1880 ; et la température moyenne à  la surface des mers et océans a également augmenté, ce qui est facteur de phénomènes météo plus violents.

3° D’énormes trous provoqués par les violentes émanations de méthane, se forment  par milliers dans le nord de la Sibérie. Les émanations de ce gaz à effet de serre proviennent du dégel du permafrost provoqué par le réchauffement de l’atmosphère…qu’il contribue à accélérer.

4° Alors qu’un certain nombre de pays industrialisés, dont la France, se vantent, (ce qui reste à prouver), de plus ou moins réussir à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre, les mêmes nations achètent de plus en plus de produits dans les pays du Sud, en Asie ou ailleurs ; ce qui reporte dans ces pays la production des gaz à effet de serre soi-disant économisés.

5° Dans une étude passionnante, le dernier numéro du National Géographic Magazine, explique et montre qu’aux Etats-Unis et ailleurs, toute notre civilisation a été bâtie sur la fonte annuelle des neiges pour alimenter lacs, fleuves et rivières. Mais les auteurs se demandent ce qui va se passer si la neige manque de plus en plus souvent…

6° Les Pays-Bas viennent de rendre public un gigantesque programme de plusieurs milliards d’euros de travaux et d’adaptation (ce n’est pas le premier) pour tenter de mettre une partie du pays à l’abri de la montée du niveau de la mer que constatant leurs spécialistes. 40 % de leur territoire se situe en dessous du niveau actuel de la mer.

7° D’après une étude publiée en début du mois de septembre aux Etats Unis par « Le journal du climat », il y a 80% de risque que la terrible sécheresse qui affecte tout le Sud-ouest de ce pays, dure au moins un dizaine d’années. Délai qui suffira à y changer définitivement le climat, à faire disparaitre quantités de lacs et de rivière et à transformer la biodiversité en désert.

8° Les épisodes cévenols qui viennent de faire des victimes et d’énormes dégâts dans le Sud de la France ne sont pas nouveaux. Simplement, ils sont de plus en plus violents et de plus en plus fréquents. Tandis que de nombreux élus continuent d’accorder des permis de construire (comme à l’a fait celui de la Faute sur Mer) dans des zones inondables. Les uns et les autres ne croient pas au changement climatique mais réclament des digues comme une panacée.

9° Les habitants des iles du Pacifique (Samoa, Tuvalu, Kiribati…) menacées par la hausse du niveau de la mer qui détruit une par une les dernières digues protégeant leurs terres de plus en plus salées, refusent un « statut de réfugiès climatiques » qui les marginaliserait. Ils veulent que la communauté internationale leur attribue de nouveaux territoires.

10° Et une bonne nouvelle pour finir : Marina Silva, l’ancienne ministre de l’Environnement virée de son gouvernement pour activisme écolo il y a quelques années, pourrait remporter l’élection lors de la présidentielle dont le premier tour est le 5 octobre.

11° Et une ultime mauvaise nouvelle : les participants aux « marches pour le climat » du 21 septembre ont reçu le soutien de Laurent Fabius….

samedi 6 septembre 2014

Compte à rebours du climat. Un rapport très pessimiste présenté par Ségolène Royal



447jours. C’est le temps qui reste à la planète et aux politiques avant le début de la 20 éme conférence sur le climat qui se tiendra prés de Paris, au Bourget, à partir du 30 novembre 2015. Comme le temps passera très vite pour la montée inexorable du dérèglement climatique, fait de réchauffement, de tempêtes, de froid inattendu et de graves variations pluviométriques, et d’erreurs d’appréciation, il est déjà temps d’en tenir une chronique politique, scientifique et économique. Le lecteur trouvera donc régulièrement ici les informations, bonnes ou mauvaises, liées au réchauffement de la planète et à la froideur  ou à l’indifférence des politiques.

La ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a présenté le samedi 6 septembre, le rapport du Groupe International sur l’Evolution du Climat (GIEC) consacré aux conséquences du réchauffement sur la France. Présentation effectuée dans les Alpes, là où les glaciers fondent et reculent depuis des années. Comme dans les Andes ou l’Himalaya, transformant le régime des cours d’eau et l’économie des zones agricoles qui en dépendent.

Comme pour de nombreux pays, notamment dans ceux du sud où les conséquences seront souvent encore plus tragiques, ce rapport scientifique, n’est guère optimiste. Il souligne que le réchauffement est désormais inéluctable et que les mesures qui seront à préparer à la Conférence de Lima au mois de décembre prochain puis à décider lors de la réunion de Paris en décembre 2015 ne pourront guère inverser les évolutions. Surtout si elles ne sont pas prises ou restent cosmétiques, laissées au seul bon vouloir de l’économie industrielle et du MEDEF qui dominent la planète et épuisent ses ressources. Dans la Sud de la France, les températures moyennes augmenteront d’environ 5° pendant l’été et de 3,5° au cours de l’hiver sur tout le territoire. D’après Jean Jouzel, le climatologue qui a dirigé cette étude les périodes caniculaires seront de plus en plus nombreuses avec un accroissement de 5 à 6° par rapport à la moyenne actuelle de ces épisodes de grande chaleur. Ce qui risque de réduire les périodes d’enneigement des Alpes et des Pyrénées, avec comme conséquence la réduction de la possibilité de pratiquer des sports d’hiver et une augmentation des avalanches à la fois imprévisibles et meurtrières.

D’autre part, de nombreuses parties du territoire seront fréquemment touchées par des phénomènes climatiques extrêmes : de fortes pluies, des gros orages, des tornades de type tropical et souvent destructrices et donc de fréquentes inondations que les grandes compagnies spécialisées refuseront d’assurer, comme cela se produit déjà aux Etats-Unis. Paradoxalement, comme l’Espagne, la partie méridionale de la France souffrira de longues périodes de sécheresse qui affecteront l’agriculture mais aussi les villes touristiques de la côte méditerranéenne. Notamment en raison de l’assèchement progressif de nombreuses nappes phréatiques.

Les conséquences sur la grande agriculture seront importantes, notamment pour le maïs et les céréales mais aussi pour la vigne qui devra de plus en plus souvent grimper en altitude. Ce qui condamne la plupart vignes de plaine dont il deviendra impossible de contrôler la teneur en alcool. Leur vin devenant invendable.

Et pendant ce temps là, les glaciers du Pôle Nord et du Groenland continuent de connaitre une accélération de leurs fontes, contribuant à augmenter le niveau des mers. Celles, par exemple, qui attaquent et font reculer le littoral français. Et pendant ce temps là, en plus, le gouvernement de Ségolène Royal, continue à considérer l’écologie et la transition énergétique comme un luxe, détricotant (c’est une manie…) un texte de loi qui n’est encore même pas voté !