ECOLOGISTES: SUICIDE MODE D'EMPLOI !
Depuis juin 1974, moment auquel à Montargis, porteurs des espoirs nés de la campagne présidentielle, la première, de René Dumont, les écologistes tentèrent de constituer une entité ou un mouvement politique, ils passent leur temps et usent leurs forces à couper les têtes : elles sont nombreuses, les têtes de responsables de la cette mouvance qui paventl’enfer des bonnes intentions de militants toujours inquiets de voir l’un des leurs réussir à être connu, à s’imposer ou à séduire. Qu’il s’agisse, pour citer les plus connus, de Brice Lalonde, de Dominique Voynet, de Noël Mamère ou de José Bové écarté pour d’obscures raisons malgré le travail fantastique fait à Bruxelles comme parlementaire avec quelques autres promis aux poubelles de l’histoire écologique pour cause de réussite. Idées et individus écartés avec une sorte de passion autodestructrice qui amènent les écolos à faire deux pas en arrière dés qu’ils en ont réussi un vers l’avant.
Un exemple révélateur : après bien des difficultés, des hésitations et des discussions, les écologistes réunis en Parti en 1985, issus de trois mouvances fratricides, avaient réussi à se choisir un nom à la fois simple et facilement mémorisable (les Verts). Ils ont cru bon de le transformer en EELV dont la signification et la perception n’est pas évidente par une population qui ne peut guère se passionner pour des querelles byzantines interminables. Car même un militant plongé depuis des années dans ce bouillon de culture politique ne peut rien y comprendre.
Les Verts, simplifions donc, ont réussi à réinventer le radical-socialisme dont les motions se sont efforcées pendant des décennies de ménager la chèvre et le chou. Que ceux-ci soient désormais éventuellement bio ne change rien à l’affaire ! Combien de Français sont capables, au lendemain de leur dernier congrès de comprendre les nuances et les batailles d’égo qui ont séparé les six motions en présence et permis l’élection d’Emmanuelle Cosse ? Combien de Français et de militants des Verts sont à même d’apprécier la différence avec Pascal Durand ? S'il en existe une...
Le résultat : dans un congrès de ces écologistes adeptes du complot de couloirs, on ne parle plus guère d’écologie, de protection de la nature, de biodiversité, de pollution ou de changement climatique. Surnagent à grand peine le serpent de mer de la transition énergétique et le combat d’arrière-garde contre l’exploitation des gaz de schiste dont il faut bien rappeler qu’il a été (pour l’instant) gagné plus grâce à des actions citoyennes que la mobilisation d’un parti occuper à se regarder le nombril et à se persuader qu’il joue un rôle dans les orientations du gouvernement socialiste. Lequel, en matière d’environnement, ne fait guère mieux que le gouvernement de Sarkozy, le président qui avait eu au moins le « courage » d’avouer que dans le fond, l’environnement il s’en foutait royalement !
Que ce gouvernement s’accroche désespérément au modèle de l’agriculture productiviste breton, qu’il accepte l’augmentation des pollutions au nitrate et aux produits phytosanitaires, que la loi agricole française en préparation pour janvier ne soit que le copier-coller de la PAC pour satisfaire le président céréalier de la FNSEA, que l’Agence de la biodiversité ne soit toujours qu’un vœu pieux, que les chasseurs fassent la loi dans les campagnes, que l’usage des pesticides ne recule pas, que le diesel reste favorisé par la fiscalité, que l’écotaxe soit remise aux calendes grecques, que le mitage du territoire se poursuive, qu’il soit toujours aussi compliqué d’installer des éoliennes et des panneaux voltaïques ou de chauffage solaire, que les loups et les ours soient toujours impunément pourchassés, que les parcs nationaux soient livrés aux pouvoirs des élus territoriaux qui rêvent d’en faire des parcs de loisirs, que des braconniers flinguent impunément des rapaces, que soit remis à plus tard l’abaissement de la vitesse routière…tout cela devrait inciter les Verts encore réunis dans un parti, à consacrer leurs forces à agir plutôt qu’a parler des stratégies politiciennes dont ils sont les seuls à connaitre les arcanes.
Et pour ne pas lasser on laisse de côté bien des impasses qui pourraient, devraient, inciter les écologistes à reprendre le chemin de l’action. Et sans doute à quitter un gouvernement auquel ils ne servent même plus de variable d’ajustement.
Qui êtes-vous ?
- Blog de Claude-Marie Vadrot
- Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.
mercredi 4 décembre 2013
dimanche 3 novembre 2013
Reportages au Festival du Vent de Calvi en Corse
De quoi faire oublier le navrant film (1) de Peter Jay Brown consacré au canadien Paul Watson, le fondateur en 1977 de l’association Sea Shepherd (en français berger des mers…). Ce film de commande qui dure 90 longues, très longues minutes est une véritable ode à celui qui se présente comme le « pirate des temps modernes »(sic). Non seulement le spectateur voit sa tête et doit boire ses paroles en moyenne toutes les 30 secondes, mais en plus le film fait disparaitre la moindre réflexion (si elle existe...) au profit de l’action, des bateaux qui se poursuivent et s’entrechoquent. Avec en prime un mépris souverain affiché pour les Indiens, les Péruviens ou les habitants des Iles Féroé qui ne pensent pas comme le « capitaine courageux ». Un film supposé choc mais truffé de vieilles images la plupart du temps non-datées. Avec l’inévitable et ancienne séquence des bébés phoques assommés sur la neige : rouge sur blanc, c’est bon pour le 20 heures, coco ! En oubliant de raconter que c’est pour avoir amené Brigitte Bardot sur la banquise que Watson s’est fait virer de Greenpeace. Et en oubliant aussi de rappeler combien la suite de l’histoire a été préjudiciable à la vie des Inuits !
Ce film qui tend à faire croire qu’il n’y aurait que des méchants face au bon monsieur Watson évite soigneusement toute analyse, toute réflexion ou allusion politique ou économique. Il joue sur la seule sensibilité (sensiblerie ?) des spectateurs en les entrainant dans le culte de la personnalité du héros entouré d’accortes collaboratrices et d’adorateurs béats. Film qui m’a fait penser aux pires errements des films de propagande soviétique.
Situation aggravées par la défense maladroite et souvent mensongère à la tribune, de Lamya Essenlali, groupie du capitaine et présidente de Sea Shepherd France. Laquelle a cherché à transformer en mystère la « disparition » de Watson dont elle laisse entendre que pour échapper à un (injuste, c’est le seul point indiscutable) mandat d’arrêt international émis par le Costa Rica, il serait condamné à errer sans fin sur la mer. Alors que la vérité est plus prosaïque : il y a quelques mois il a été exfiltré en bateau d’Allemagne, par le navigateur solitaire des années 70 Jean-Yves Terlain, vers le Canada dont il ne peut pas être extradé.
Il ne manquait à cette séquence que la présence de Jean –Louis Etienne probablement occupé dans une autre salle à faire croire qu’il est scientifique et écologiste. Ce dont je doute fort pour l’avoir vu à l’œuvre il y a quelques années sur l’ilot français de Clipperton au large du Mexique…
(1) Confession d’un éco-terroriste
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vendredi 18 octobre 2013
Loup: les protecteurs de la nature claquent la porte de la concertation
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mercredi 9 octobre 2013
(Article publié dans le numéro de Libération daté du 9 octobre)
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lundi 7 octobre 2013
Lundi 7 octobre
Le loup, l'ours, le lynx, les rapaces et les phoques menacés par la démagogie électorale des municipales...
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vendredi 28 juin 2013
Enercoop: l'étectricité verte devient rentable
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jeudi 27 juin 2013
Le prix mondial de l'alimentation attribué à trois apôtre des OGM !
27 juin 2013
Robert Fraley, Mary Dell Chilton et Marc Van Montagu vont se partager les 250 000 dollars du World Food Prize qui récompense des personnalités travaillant à lutter contre la faim dans le monde. Il vient de leur être décerné solennellement par le secrétaire d’État américain John Kerry. Robert Fraley est depuis des années le principal responsable de Monsanto, Mary Dell Chilton a fondé Syngenta et Marc Van Montagu est président de la Fédération européenne de biotechnologie, principal lobby des OGM à Bruxelles. Ces trois scientifiques sont récompensés pour leur activisme en faveur des plantes agricoles génétiquement modifiées.
Le Word Food Prize est décerné chaque année par la Fondation du même nom, laquelle a été créée par la General Food, multinationale de la malbouffe qui la finance à parité avec Monsanto. Cette fondation et son prix sont utilisés par les industriels des OGM pour faire pression sur les pays du Sud, auxquels ils promettent une abondance agricole (illusoire) pour une vingtaine de types de culture.
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vendredi 22 février 2013
vendredi 22 janvier 2013
Les farines animales pour saumons d'élevage: un scnada
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