26 juillet
En ce jour où une ministre de l'écologie s'est déplacée pour régler le sort
D'UN OURS (quelle époque passionnante !) voici deux documents communiqués par l'association qui se bat pour la poursuite d'une cohabitation millénaire en l'homme, l'ours et les moutons (gardés et non pas laissé seuls en montagne.
Boutxi repoussé par des Patous en Haute Ariège
Pierrot et Jean Louis avait passé la nuit à l’Etang bleu en haut de la Vallée de Savignac-Les-Ormeaux à 2130 mètres d’altitude. Au matin, tous les deux entendent un Patou aboyer et se disent « y a peut-être l’ours ». Vers 8h 40, ils partent en direction des aboiements et voient un premier groupe de moutons au col de Lauzate sur un éboulis et un autre plus bas vers le col de Belh. Ils prennent leurs jumelles, regardent les moutons et voient deux Patous dont un qui aboyait en regardant en contrebas. Et là, un peu plus en aval, ils voient une grosse masse à environ 50 mètres du Patou. C’était bien l’ours. Sa tache blanche sur le coté gauche leur a permis de le reconnaître, c’était Boutxi.
Tranquille, le «Tartarin» montait en direction du Patou. Dès que le chien aboyait, il s’asseyait et quand il reculait un peu, l’ours remontait calmement et face aux aboiements, se posait de nouveau. Pendant ce temps le second Patou ne s’est jamais occupé de l’ours, mais des moutons. Il y avait une vingtaine de brebis qui descendait tranquillement dans le couloir en direction de Boutxi, «c’est con un mouton, ils broutaient tranquillement comme si de rien n’était» nous confie Pierrot. Le Patou les a alors détournés, les a rassemblés en se mettant toujours derrière la dernière bête. Il les a fait monter en sens contraire à celui de l’ours, jusqu’au col, où ils ont alors basculé du coté du ruisseau du Rieutord.
L’ours gêné par le second Patou qui aboyait toujours dans sa direction a alors pris plus à droite et est passé par un autre col et a alors disparu.
La scène a duré 1h20, « Il n’y aurait pas eu les chiens, sûr et certain l’ours attaquait » nous affirme Pierrot.
Après renseignements pris auprès de bergers itinérants, aucune brebis morte n’à été signalée dans ce secteur les jours suivants.
Pierrot et Jean Louis tous deux fervents opposants à la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées, nous on confié qu’ils avaient été agréablement surpris du travail remarquable du chien de protection et qu’ils répèteront à qui veux l’entendre cette histoire.
Les Patous, Cirius et Arcos sont deux mâles placés et suivis par les techniciens de l’Association pour la Cohabitation Pastorale.
Les prédations et les moyens de protections
Les prédations, quelles soient imputées à l’ours, aux chiens errants voire à des vautours, représentent une souffrance pour tout éleveur. L’actualité nous révèle chaque mois de nouveaux cas. Le mois dernier, des dizaines de brebis sont mortes à cause de chiens errants à coté d’Arrudy. Cette semaine, ce sont deux chiens qui ont été signalés dans le Haut-Vicdessos, responsables de la mort de dizaines d’agneaux. Dans les Pyrénées-Atlantiques des vautours attaqueraient du bétail en situation de faiblesse et dans le reste du massif, ce sont les prédations par les ours qui sont découvertes. Opérées par des animaux différents, ces nouvelles ont pourtant pour point commun d’avoir été toutes réalisées sur des troupeaux non protégés.
En soi, cette constatation représenterait à elle seule, une réponse à toutes celles et ceux qui souhaitent en finir avec la perte de leurs bêtes et les systèmes d’indemnisation qui, pour rappel, ne fonctionnent que pour l’ours et non pour les autres prédateurs. En effet, toutes les estives qui ont mis en place les mesures de protection appropriées reconnaissent que les pertes toutes confondues ont diminué considérablement. Le récent témoignage de la tentative de prédation échouée de l’ours Boutxi à cause de la présence de deux Patous en Haute-Ariège la semaine dernière, vient notamment confirmer la qualité de travail de ces chiens lorsque le berger est absent. Les estives comme celles de Melles (31) avaient, l’année passée, connu de nombreuses prédations en l’absence de moyens de protection tels les chiens Patous et les parcs de nuit. Cette année, elles ont bergers, Patous et parcs de nuit ; malgré la présence fréquente de Hvala et de ses deux oursons, aucune attaque ni prédation n’a eu lieu à ce jour.
Le maintien de l’agriculture de montagne et de la faune sauvage pyrénéenne n’est pas impossible. Des éleveurs, des groupement pastoraux ont déjà franchi le pas, les résultats sont là.
Oui, les moyens de protection des troupeaux face aux prédateurs sont efficaces. Il est vrai que leur mise en œuvre demande du travail supplémentaires aux éleveurs et aux bergers ; élever des chiens de protection, les socialiser au troupeau, travailler avec des chiens de conduite aptes à contenir les troupeaux et les rentrer en parc, débroussailler des centaines de mètres pour installer les parcs, tout cela a un coût. Des subventions existent, sans doute faut-il les améliorer, sans doute faut-il alléger les dossiers administratifs afférents à ces subventions ; ces réintroductions d’ours doivent bénéficier au pastoralisme ; ces réintroductions doivent permettrent une meilleure prise en compte des besoins du pastoralisme, doivent lui permettre de moderniser ses équipements, de mieux faire vivre les bergers, de mieux entretenir la montagne.
Nous pensons que ce sont sur ces thèmes qu’il faut réfléchir, agir, revendiquer ; si demain les ours étaient tous retirés des montagnes, est-ce que pour autant tous les problèmes du pastoralisme seraient résolus ? Evidemment non.
Le principal problème, c’est le prix à la production de l’agneau, actuellement en chute libre, de -15 et -20% par rapport à la même période en 2006, alors que les prix de l’année 2006 n’étaient déjà pas brillants. Les cours sont actuellement à des niveaux qui sont inférieurs de plus de moitié aux coûts de production, tandis que les prix à la consommation de la viande d’agneau eux ne baissent pas.
Et ( note du blogger), n'oublions pas que rien ne semblable ne se produit en Espagne, en Italie et en Slovénie où il y a beaucoup plus d'ours (et de loups) et encore plus de troupeaux. Mais cela, la presse télévisée et écrite tend à l'oublier préférant reproduire ou montrer les braillements de quelques bergers à quart de temps