A la conférence de Lima, les diplomates condamnent la planète au réchauffement
Pour examiner ce que disent ou oublient de dire les élus en matière de protection de la nature, d'écologie et de société. Avec rappel des promesses (oubliées)par les uns et les autres.Toujours sur la nature, l'écologie et notre vie quotidienne, quelques informations, nationales et internationales et que les médias "oublient" de diffuser parce qu'elles ne se prêtent pas aux "petites phrases" ou à la démagogie. Avec en prime des commentaires qui ne sont jamais "politiquement corrects".
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Les organisateurs espéraient 10 000 personnes et ils ont été surpris
de voir des dizaines de milliers de militants converger par plusieurs
avenues vers la place San Martin dans le centre de Lima où furent
improvisées deux tribunes. La police anti-émeute fut encore plus
surprise qu’eux, d’autant que les autorités n’avaient même pas prévu de
couper la circulation, ce qui transforma le centre populaire de Lima en
un gigantesque embouteillage qui a duré plusieurs heures. Alors, que
tout le long des cortèges et même sur la place, les policiers
encadraient de prés les manifestants. Il y avait tant de monde que les
responsables ont du faire évacuer des milliers de gens au fur et à
mesure qu’ils parvenaient sur le lieu de rassemblement pour que cette
place San Martin ne se transforme pas en piège dangereux.
Les maitres de cette « marche mondiale » incontestablement
été les paysans et surtout les indiens venus de tout le Pérou et
d’autres nations amérindiennes d’Amérique Latine. Sans la moindre
violence mais avec, à la fois, une grande détermination et un plaisir
revendiqué, ils ont opposé leur présence, leurs orchestres, leurs
drapeaux et leurs banderoles au silence prudent et attentiste qui
continue de régner dans les travées de la conférence officielle, en
dépit de l’arrivée des ministres de nombreux pays qui tentent de masquer
l’échec qui vient…
Au premier rang des revendications de ceux qui se nomment eux-mêmes
les indigènes : le droit à l’eau face au risque climatique dont ils
sentent déjà les effets sur le terre, qu’elles soient dans la sud ou le
nord du Pérou ou dans les Andes où la raréfaction des pluies et la fonte
rapide des glaciers commencent à les priver d’un élément qui
conditionne la poursuite, le développement de leur agriculture paysanne.
Une eau qui commence à manquer partout dans le monde, là où 44 % des
habitants de la planète sont encore de paysans. Autres revendications :
ne plus être écartés de leurs terres au profit de l’agrobusiness, refus
de l’ouverture de nouvelles mines d’or ou de cuivre et de forages
pétroliers qui se traduit, au Pérou et ailleurs dans le continent, par
des milliers d’expulsions. Ils ont répété également sur des milliers de
pancartes et de banderoles que pour « bien vivre », il fallait
respecter la terre, la forêt et la biodiversité végétale ou animale. Ce
que les gouvernements se refusent à voir parce que leurs représentants
sortent rarement de leurs hémicycles climatisés.
Il y a longtemps, depuis que je fréquente les sommets climatiques,
que je n’avais pas assisté à une telle démonstration de force par des
paysans et à une telle résolution qui peut se résumer par une grande
banderole : « la Conférence officielle, c’est de la merde ».
Reste à savoir si les journalistes qui couvrent la conférence et les
délégués qui y poursuivent leurs bavardages sauront, pour les uns les
montrer et pour les autres, les entendre. Les uns et les autres
brillaient en général par leur absence dans les rangs et sur le passage
de cette foule immense qui a surpris aussi les habitants de Lima.
La banderole la plus applaudie...
Une police anti-émeute omniprésente au plus prés des manifestants
Ces deux femmes (nombreuses dans le cortège) ont réclamé le droit à l’eau pour les paysans pendant toute la manifestation
Une tribune improvisée sur un camion et exclusivement indienne et paysanne
Arrivée des premiers manifestants
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Le typhon Hagupit qui menace cette semaine les Philippines comme le
typhon Haiyan qui frappa ce pays il y a un an pendant la conférence de
Varsovie, le Pérou qui manque d’eau, le bassin amazonien qui se dessèche
et perd son couvert forestier, l’année 2014 la plus chaude dans le
monde depuis que les relevés météo existent, les glaciers de Andes qui
se rétrécissent à vue d’œil chaque année comme vient de le montrer l’ONG
CARE, les multinationales de l’agro-alimentaire qui accaparent les
meilleurs terres et l’eau pour l’irrigation aux dépends des petits
paysans péruviens…Autant de catastrophes ou de dérèglements en cours qui
n’émeuvent pas le moins du monde les négociateurs officiels perdus dans
leurs textes. Au cours d’une conférence de presse tenus samedi matin à
Lima, des ONG comme Attac, le Réseau Climat, les Amis de la terre,
Oxfam-France et quelques autres réunis dans la Coalition climat 21, ont
expliqué comment et pourquoi les diplomates présents à Lima, leur
apparaissent de plus en plus enfermés dans leur « bulle loin des
réalités du Monde, du Pérou et de l’Amérique Latine ; il existe des
contradictions flagrantes entre ce qui se passe dans le monde et ce qui
se passe ou ne se passe pas ici ».
Mais, contre vents et marées et en dépit de fréquentes déceptions,
ces ONG estiment que les conférences climatiques ont leur utilité et que
la société civile qu’ils représentent joue son rôle dans les
négociations et les prises de conscience : « Notre rôle est
indispensable, nous servons d’aiguillon. Certes sur une ligne
défensive, mais nous ne sommes pas naïfs au point de ne pas nous rendre
compte que les bonnes nouvelles, il y en a, sont trop petites pour
qu’elles puissent être prises en compte. Pour le reste, il est évident
que le niveau des discussions n’est pas à la hauteur des dangers.
Comment, par exemple, parler d’énergie en omettant d’évoquer les
négociations en cours entre les Etats-Unis et l’Union européenne sur la
libéralisation du marché de l’énergie. Laquelle concerne essentiellement
les combustibles fossiles et donc le climat de la planète ».
Mais comme les pays réunis à Lima, les associations s’accrochent
désormais à l’objectif imposé progressivement par les négociateurs
depuis l’échec de la conférence de Copenhague en décembre 2009 : limiter
le réchauffement global du climat à 2°. Acceptation qui représente un
recul par rapport aux dernières études du GIEC (Groupement
Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) puisque désormais il est
patent que cet objectif est hors d’atteinte dans les conditions
économiques et géopolitiques actuelles. Parce que, comme le soulignent
les ONG après une semaine, les banques « climaticides » sont toujours
plus actives. Nul le pouvant dire, par exemple, si le recul de la
Société Générale dans sa participation au projet Alpha Coal, l’ouverture
d’une gigantesque mine de charbon en Australie est liée à la pression
des associations environnementalistes …ou à la découverte que ce projet
comportait trop de risque financier. Tout le système économique joue
désormais à cache-cache avec l’écologie et le climat. Pour les
associations qui mènent ces luttes, il est d’autant plus difficile de
l’admettre que les experts officiels et les experts des ONG parlent
désormais la même langue technocratique difficilement accessible aux
citoyens…
Ce qui n’était pas le cas samedi soir à Lima, des milliers de participants à la « caravane du climat »
qui avaient investi la place San Martin de la capitale, à l’orée d’un
quartier populaire, pour annoncer, célébrer et illustrer le « Sommet des Peuples » qui s’installe demain au Parc des Expositions. Sur le thème « le sommet de l’ONU ne nous représente pas »,
de la musique, des projections sur écran géant et des petites pièces de
théâtre ont fort simplement expliqué aux participants les dangers de la
pollution et de la raréfaction de l’eau, la perte de biodiversité et la
dégradation des terres entrainée par le réchauffement de la planète. En
des termes simples, vivants qui contrastaient avec les discussions de
la conférence et des associations qui la contestent en utilisant le même
langage…
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