Les taxes vertes sont elles écologiques et sociales?
Vendredi 19 septembre
Quel que soit le résultat du combat de coqs entre les ministres associés de l’écologie, le président, le sous-président et les députés de l’UMP, il est permis de se poser (au moins) trois questions à propos des « taxes vertes » et du bonus-malus qu'elles impliquent.
D’abord si seule l’incitation financière fonctionne pour la majorité de la population (essentiellement dans ce cas par la classe moyenne et les revenus élevés) pour orienter l’acte d’achat vers un produit plus « écologique » ou pour éviter le gaspillage, cela signifie tout simplement que la prise de conscience tant vantée n’existe pas ; et que tous les sondages qui présentent comme acquises d’énormes majorités sur cette prise de conscience, ne sont que le reflet d’un « politiquement correct » induit ; ne serait-ce que parce que rien dans l’évolution (évolution étant un mot bien fort) de notre société de consommation n’incite à la mise en pratique d’une consommation responsable. J’ai donc beaucoup de doutes sur une écologisation (très relative) de notre société reposant exclusivement sur le bonus-malus. Exemple : tous ceux qui ont acheté (plus qu’avant) une voiture (un peu) moins polluante pour bénéficier de quelques centaines d’euros, auraient pu d’eux même faire ce choix de la moindre pollution, vu la modicité de l’avantage par rapport au prix de l’engin. Quant aux acheteurs de 4 X 4 et autres voitures (plus) polluantes, quelques centaines d’euros en plus ne changent rien et dans le fond, les confortent dans leur sentiment d’appartenir à une autre classe (supérieure).
Et s’agissant des voitures, comment ne pas être sceptique sur la volonté écologique d’un gouvernement qui laisse Renault (dont il est actionnaire) délocaliser la fabrication des voitures bon marché (avec bonus) qu’il faudra ramener en France sur des milliers de kilomètres au prix d’un extraordinaire gaspillage énergétique...
Et enfin, mais je n’ai sans doute pas encore assez réfléchi et serait heureux de recueillir l’avis des lecteurs de ce blog, les taxes écologiques ou vertes, n’en déplaisent aux Verts et aux associations de protection de la nature, ne sont-elles pas aussi un impôt imposé aux plus pauvres ?
Encore un rappel : le principe pollueur-payeur (bonu-malus, donc), a été inventé par la loi sur l’eau de 1964. Cette taxe à la quantité de pollution est peu à peu devenue pour les entreprises une sorte de « droit de polluer » pas cher. Et les cours d’eau français sont toujours pollués...