Jeux Olympiques: les censures chinoises à venir sont pires
31 juillet
Il y a longtemps, confidence recueillie auprès de l’un de ses membres, que le Comité Olympique International SAIT que la presse sera censurée dans ses accès internet au cours des jeux. Cela faisait partie des accords secrets passés avec les Chinois, l’idée étant que, rendues publiques à quelques jours des Jeux, ces dispositions n’entraîneraient que des protestations trop tardives (plus l’étonnement hypocrite de monsieur Sérandour, président du Comité Olympique français expliquant hier qu’il était « surpris »). Le plus intéressant reste à venir. D’abord, « pour des raisons de sécurité », les déplacements des journalistes (ils vont s'en apercevoir) hors de Pékin seront limités, voire interdits pour une raison bien simple, expliqueront les Chinois : « les journalistes sont venus pour couvrir les Jeux, pas pour faire des reportages sur la province ». Ensuite, faute de pouvoir censurer en direct les articles au moment de leur envoi, les autorités chinoises, en s’appuyant sur la Charte Olympique, retireront immédiatement leurs accréditations aux journalistes qui traiteront, et de façon critique, d’autre chose que les événements sportifs.
Lorsque j’ai couvert les Jeux Olympiques de Moscou en 1980, Jeux boycottés par 63 pays, j’ai pu me déplacer librement hors de Moscou et, comme le sport ne m’intéressait pas et n’intéressait pas mon journal (le Canard Enchaîné) j’ai pu effectuer des reportages n’ayant rien à voir avec le sport, rencontrer des dissidents, écrire sur les libertés bafouées et envoyer mes articles depuis Moscou. Sorj Chalandon, à l’époque de Libération, en fait autant. Et dans Moscou, la présence policière était discrète.
Cette année, malgré tout ce qui s’accumule, personne (aucun gouvernement) ne boycotte et les protestations sont inaudibles, ce qui permettra aux affaires de reprendre tranquillement en septembre.