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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

lundi 6 août 2012

Les requins disparaissent beaucoup plus rapidement que les surfeurs...

Sur les 460 espèces de requins de toutes tailles recensées par les scientifiques dans toutes les mers du monde et même dans quelques grands fleuves et estuaires africains ou latino-américains, seulement cinq seraient susceptibles de s’en prendre à l’homme : le requin-bouledogue, le requin-mako, le requin-longimane, le requin-blanc et le requin-tigre considéré comme l’un des plus gros puisqu’il peut dépasser les six mètres et atteindre 600 kilogrammes. L’hystérie entretenue, comme chaque année à cette époque, à l’égard des requins qui peuvent être dangereux, comme envers tous les autres, éternel remake de ce film stupide qu’a été « Les Dents de la Mer », masque une réalité affligeante : moins d’une centaine d’attaques sont recensées chaque année, alors qu’au moins cent millions de requins sont exterminés chaque année pour la pêche, par la pêche et pour le plaisir. La balance n’est pas vraiment égale. D’autant moins égale que parmi les requins massacrés, 40 à 50 millions le sont chaque année pour fournir les industries alimentaires qui mitonnent la célèbre soupe d’ailerons de requins. La recette est simple, au moins au départ : des bateaux usines pêchent ces poissons, gros ou petits, coupent leurs ailerons puis rejettent les requins à la mer, dans laquelle chacun comprendra qu’ils ne peuvent plus vraiment surfer... Il ne faudrait évidemment pas en déduire que les requins se vengent de temps en temps sur les surfeurs. Simplement, estiment les spécialistes de ces animaux, il est fort probable que les requins confondent les surfeurs avec une proie croisant sur la surface de l’eau. Et comme les surfeurs, au contraire des requins, sont de plus en plus nombreux... les accidents risquent un jour de se multiplier. Risquent... puisque depuis le début du millénaire, le maximum par an été de 81. Par contre de nombreuses espèces risquent de disparaître puisque 75 % d’entre elles sont déjà menacées : pour la pêche déjà mentionnée, pour fabriquer des cosmétiques, pour faire des abrasifs spéciaux avec la peau, pour confectionner des bottes et chaussures de luxe, pour distraire des touristes-pêcheurs amateurs de trophées ou de photos souvenirs. Ils sont également tués par hasard lors d’autres pêches au chalut. La majorité des médias, les offices touristiques, les municipalités concernées sonnent donc le tocsin contre les requins et déplorent (ce qui est humainement normal) chaque victime. Et ils déclarent la guerre aux requins dans des territoires où les accidents de voiture font chaque mois plus de blessés et de morts que les requins en une année. Mais personne ne songe aux requins, les inoffensifs comme les autres, alors que ces poissons prédateurs sont indispensables à l’équilibre écologique des mers et des océans.

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