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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

vendredi 12 décembre 2014

En direct de la conférence climatique de Lima: les Indienss et les agriculteurs réunissent une magnifique manestation. Avec photos...

Les organisateurs espéraient 10 000 personnes et ils ont été surpris de voir des dizaines de milliers de militants converger par plusieurs avenues vers la place San Martin dans le centre de Lima où furent improvisées deux tribunes. La police anti-émeute fut encore plus surprise qu’eux, d’autant que les autorités n’avaient même pas prévu de couper la circulation, ce qui transforma le centre populaire de Lima en un gigantesque embouteillage qui a duré plusieurs heures. Alors, que tout le long des cortèges et même sur la place, les policiers encadraient de prés les manifestants. Il y avait tant de monde que les responsables ont du faire évacuer des milliers de gens au fur et à mesure qu’ils parvenaient sur le lieu de rassemblement pour que cette place San Martin ne se transforme pas en piège dangereux.
Les maitres de cette « marche mondiale  » incontestablement été les paysans et surtout les indiens venus de tout le Pérou et d’autres nations amérindiennes d’Amérique Latine. Sans la moindre violence mais avec, à la fois, une grande détermination et un plaisir revendiqué, ils ont opposé leur présence, leurs orchestres, leurs drapeaux et leurs banderoles au silence prudent et attentiste qui continue de régner dans les travées de la conférence officielle, en dépit de l’arrivée des ministres de nombreux pays qui tentent de masquer l’échec qui vient…
Au premier rang des revendications de ceux qui se nomment eux-mêmes les indigènes : le droit à l’eau face au risque climatique dont ils sentent déjà les effets sur le terre, qu’elles soient dans la sud ou le nord du Pérou ou dans les Andes où la raréfaction des pluies et la fonte rapide des glaciers commencent à les priver d’un élément qui conditionne la poursuite, le développement de leur agriculture paysanne. Une eau qui commence à manquer partout dans le monde, là où 44 % des habitants de la planète sont encore de paysans. Autres revendications : ne plus être écartés de leurs terres au profit de l’agrobusiness, refus de l’ouverture de nouvelles mines d’or ou de cuivre et de forages pétroliers qui se traduit, au Pérou et ailleurs dans le continent, par des milliers d’expulsions. Ils ont répété également sur des milliers de pancartes et de banderoles que pour « bien vivre », il fallait respecter la terre, la forêt et la biodiversité végétale ou animale. Ce que les gouvernements se refusent à voir parce que leurs représentants sortent rarement de leurs hémicycles climatisés.
Il y a longtemps, depuis que je fréquente les sommets climatiques, que je n’avais pas assisté à une telle démonstration de force par des paysans et à une telle résolution qui peut se résumer par une grande banderole : « la Conférence officielle, c’est de la merde ». Reste à savoir si les journalistes qui couvrent la conférence et les délégués qui y poursuivent leurs bavardages sauront, pour les uns les montrer et pour les autres, les entendre. Les uns et les autres brillaient en général par leur absence dans les rangs et sur le passage de cette foule immense qui a surpris aussi les habitants de Lima.
La banderole la plus applaudie...
Une police anti-émeute omniprésente au plus prés des manifestants


Ces deux femmes (nombreuses dans le cortège) ont réclamé le droit à l’eau pour les paysans pendant toute la manifestation
Une tribune improvisée sur un camion et exclusivement indienne et paysanne

Arrivée des premiers manifestants

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