D’après le document que s’est procuré le Centre pour les
Médias et la Démocratie, organisme associatif américain qui s’est donnée pour
tâche depuis une vingtaine d’années d’enquêter sur la corruption et sur le rôle
des groupes de pression privées , la ligne de conduite de Donald Trump sur les
questions environnementales est aussi
catastrophique que le craignaient les scientifiques et les écologistes.
La note révélée qui fixe la politique de Trump, a été remise
au président élu quelques jours après son élection et avant ses premières
nominations. Elle a été préparée par Thomas Pyle, son éminence grise et
responsable de l’équipe présidentielle chargée de la transition énergétique
dans la nouvelle administration. Ce Thomas Pyles, a été le conseiller (énergie
et environnement) de plusieurs entreprises pétrolières ou chimiques, et également
celui de la majorité conservatrice de la Chambre des Représentants. Le document établi par cet adversaire de toute réglementation
environnementale, comporte une liste de 14 sujets que le nouveau président
devra mettre en œuvre « pour que son
administration adopte des mesures favorables à la production énergétique basée
sur les lois du marché (…) nous pensons qu’il faudra nommer des
personnalités soucieuses de respecter les principes de la liberté de la
concurrence et de mettre fin les dangereuses politiques de l’administration
Obama».
Ces conseils, déjà en partie suivis d’effets, ne surprennent
pas d’un homme à la fois président de l’Institut
pour la Recherche Energétique et président de l’Alliance Américaine pour
l’Energie. Deux organismes financés par les entreprises du secteur du pétrole
et du gaz dont les contributeurs les plus importants sont Exxon Mobil et les sociétés
des frères Koch. Ces derniers financent
largement le lobby climato-sceptique depuis des années. Thomas Pyle écrit dans
sa note « qu’il faut retirer son
pouvoir à Washington et le rendre aux Etats et au peuple, ce qui permettra aux
industries des énergies fossiles de reprendre le contrôle ». Ce qui
implique, explique l’auteur, de remettre en cause l’Accord de Paris et le « soi-disant » Clean Air Act,
la loi sur la diminution de la pollution de l’air et des émissions de gaz à
effet de serre promulguée par Obama .Texte actuellement bloqué par la Cour
d’appel de Washington par un procès intenté par de nombreuses entreprises et 27 Etats. Ces deux points figurent en tête de
la liste des quatorze points abordés dans la note. Viennent ensuite…
+ L’annulation du moratoire limitant le recours au charbon
et son exploitation.
+ Autorisation de tous les projets d’oléoduc actuellement suspendus, qu’il s’agisse du
projet Keystone ou du Projet Dakota ; et intensification de la mise en
place de ce type de transport du pétrole à travers le pays.
+ Reconsidérer tous les résultats des recherches attribuant
à l’Homme le réchauffement climatique tels qu’ils ont été mis en avant par
l’administration Obama.
+ Réexaminer les conséquences environnementales des
éoliennes, car elles qui affectent la vie sauvage, entrainant notamment la mort des oiseaux et des chauves-souris.
+ Réduire les subventions qui sont attribués aux énergies
renouvelables.
+ Revoir les décisions inconstitutionnelles de la
réglementation de l’administration Obama sur la préservation des eaux telle
qu’elle a été définie par la loi sur le « Clean Water act »
+ Assouplir la réglementation sur les caractéristiques des
carburants automobiles. Soit pour la supprimer, soit pour la revoir de façon à
ce qu’elle soit conforme au fonctionnement de l’économie.
+ Mettre fin aux références à un « coût social » de l’émission
du carbone pour la règlementation fédérale car elles ne sont pas conformes aux
dernières recherches scientifiques.
+ Réduire les pouvoirs de l’Agence Fédérale pour la
protection de l’environnement (EPA).
Cette dernière prescription, pour ne prendre que cet
exemple, a été suivie par Donald Trump qui a été nommé Scott Pruitt comme
président de l’EPA. Pruitt s’est fait connaitre, en tant que ministre de la
justice de l’Etat de l’Oklahoma, comme le chef de file de la bataille
juridique, avec de le concours de 27 Etats et des industries de l’énergie
fossile, par le procès en cours pour faire annuler une loi de l’administration
Obama. Une loi nécessaire pour que les
USA puisent se conformer à l’Accord de Paris. En fait, tout le mémorandum de Thomas Pyle est une longue recommandation
argumentée pour supprimer tous les
textes liés à l’énergie, à l’environnement et à la nature.