Une conférénce internationale inutile sur la biodiversité
Une bien trop discrète COP 13 vient de commencer ses travaux
à Cancun, la ville balnéaire du Mexique aux 150 hôtels, d’où la plupart des
espèces d’animaux et de plantes ont disparu depuis des années. Cette conférence
intergouvernementale qui réunit 196 pays s’intéresse, comme les douze
précédentes, à un sujet qui ne mobilise ni les foules ni les politiques :
l’évolution de la biodiversité. Jusqu’au 17 décembre les participants devront
étudier les raisons « justifiant » que depuis 2010 les objectifs des gouvernements alors fixés, ne soient
réalisés qu’à 5 %. Peu de chances pour que le plan adopté il y a six ans
d’arrêter la perte de biodiversité en 2020 soit atteint à temps. D’autant plus
que la Convention sur la Biodiversité Biologique de 30 pages adoptée dans l’enthousiasme
à la Conférence de Rio…en 1992 n’a pas encore bénéficié du moindre début de
mise en œuvre (https://www.cbd.int/doc/legal/cbd-fr.pdf).
Comme le rappelait il y a quelques semaines le rapport
publié par le WWF (wwf.fr/vous_informer/rapport_planete_vivante_2016/),
le temps presse puisque d’ici à 2020, les deux tiers de vertébrés
pourraient, si la destruction des
écosystèmes n’est pas réduite, avoir disparu ou atteindre un niveau d’extinction
irréversible. Il ne s’agit pas simplement de sauvegarder quelques espèces
emblématiques comme l’éléphant, les baleines, le rhinocéros ou la panthère des
neiges mais tous les animaux qui échappent à l’attention du public et qui
constituent l’essentiel du fonctionnement et de la richesse des milieux
naturels. Le même raisonnement s’appliquant aux plantes et aux insectes systématiquement
éliminés par les produits
phytosanitaires et les cueillettes sauvages organisées par les grands
laboratoires pharmaceutiques.
D’ailleurs la réunion de Cancun a mis, à la demande des
naturalistes, dans son ordre du jour la préservation de tous les insectes
pollinisateurs (notamment, mais pas seulement les abeilles) qui disparaissent
aussi bien dans les pays industrialisés que dans les nations du Sud où les
majors de l’agrochimie utilisent sans contrôle les insecticides. Lesquels y
sont encore largement épandus sur les
cultures pour écouler les stocks des quelques substances peu à peu interdites
dans les pays riches, sous l’action de la société civile.
Autre objet de la discussion entamée le 4 décembre : la
disparition des forêts dont les surfaces sont reconverties, et donc rasées,
pour laisser de la place aux productions d’huile de palme, de coton et de soja.
La France, par ses importations grandissantes de ses produits, porte d’ailleurs
une lourde responsabilité dans ce type de destructions. Elle n’est pas la seule
mais les grandes sociétés de la chimie agricole sont présentes à Cancun pour
tenter de mettre en échec les demandes des naturalistes et des paysans adeptes
d’une agriculture traditionnelle et respectueuses des équilibres naturels.
Les représentants des associations françaises de protection
de la nature insisteront aussi sur le peu d’intérêt des autorités politiques de
la France envers la préservation de la biodiversité. En rappelant le peu de cas
qu’elles en font en refusant de renforcer la population des ours pyrénéens, en
autorisant les tirs contre les loups et en participant à l’artificialisation des
terres agricoles :par exemple et en
maintenant des projets comme la
construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Les quatre années de laborieuses discussions de la loi sur
la biodiversité adoptée il y a quelques mois par les parlementaires avant tout
soucieux de préserver leur clientèle d’agriculteurs intensif et de fabricants
de pesticides est une illustration de l’indifférence des politiques et du
ministère de l’Ecologie, pour la préservation d’une biodiversité indispensable.
4 commentaires:
j'avais le plaisir de visiter le blog.
Super sympa cet article ! Merci pour le partage :)
Good luck
bon courage
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