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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

jeudi 9 août 2007

La fin annoncée de l'ours Franska

9 août

L'ourse, d'origine slovène, Franska, n'est pas morte à cause d'un ou deux automobilistes, mais parce que des bergers-chasseurs et des chasseurs de la région l'ont poussée à coups de fusils vers une plaine et une zone où elle n'avait rien à faire. Rien.
Je crois qu'il faut arrêter ce cirque: nous (Français) ne méritons pas de conserver une population d'ours bruns dans les Pyrénées. Il faut en tirer les conséquences et l'histoire de la protection de la nature et de la biodiversité, un jour, jugera. En rappelant, mais trop tard, que quelques excités n'ont pas voulu de cet aspect de la vie sauvage. Comme d'autres détruisent les nids d'hirondelles en ville "parce que c'est sale", comme d'autres racontent dans les journaux que les vautours "s'attaquent aux vaches vivantes" ou que "les renards s'attaquent aux vieilles dames".
La mort de Franska est la victoire des nuls et la défaite d'un pouvoir (gauche et droite) ayant toujours reculé devant quelques groupes de pression minoritaires puisque le sondage du journal régional récemment publié donnait prés de 80% de gens de la région en faveur du maintien et du renforcement des ours.
Et le Grenelle de l'Environnement n'a même pas prévu un groupe de travail sur les espèces et la vie sauvage.
Ce qui n'empêche pas Nicolas (béni soit son nom) de dépenser des dizaines de tonnes de C0 2 pour venir enterrer un cardinal...
Ile ne reste plus qu'à emprisonner Bové et on sera tranquilles !

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Que dire...

Merci pour cette colère.

Perso, je n'en ai plus. A force, de tout voir se détruire depuis 35 ans, depuis que j'ai pris conscience de l'impact effrayant de l'espèce humaine sur son environnement.
Lutter à chaque instant pour ne pas être trop nuisible,pétitionner, soutenir les associations environnementales, voter, essayer d'informer; sur aucun de ces points, je n'éprouve l'impression d'être efficace.

J'envie ceux qui pense, que "non l'humanité n'est pas en danger, elle trouvera une solution, à la dernière minute."
Croire aux miracles, c'est un moyen bien facile pour éviter de se coltiner la réalité.

Peut-être, dans mon pessimisme, suis-je trop determiné par ce qui passe en France, peut-être d'autres pays ont-ils des réactions plus saines ? En tout cas pas la Chine, dont les dirigeants se voilent la face devant les impacts environnementaux de leur "développement" à marche forcée.

Il existerait un petit pays, le Bouthan qui serait un modèle écologique. Est-ce la peine d'y demander l'asile environnemental ou va -t-il succomber lui aussi ?

Blog de Claude-Marie Vadrot a dit…

Je suis allé, il y a un vingtaine d'années, au Bouthan. C'était pas mal. A cette époque, j'ai fait un crochet pas le Népal: au temps où ce pays n'avait pas la télévision..;
Oui, justement, à propos de télévision: après le JT de France 2, il y a de quoi être déprimé; non pas par les informations, mais par la façon dont elles son traitées...Pourquoi ne pas expliquer, par exemple, qu'il est honteux que cette famille russo-tchétchéne n'ait pas bénéficié du droit d'asile: pour y avoir suivi les deux guerres, je sais ce que cette population a subi, je sais comment les militaires russes les ont tué, torturé, pousuivi...

cmv

CMV

Anonyme a dit…

C'est une des raisons pour lesquelles , je boycotte radio et télé. Politis, le Diplo, le Canard, internet, ses blogs, ses medias alternatifs et ses forums sont des sources beaucoup plus satisfaisantes d'info.
Allons, allons, soyons optimiste, notre joggeur en chef, de plus en plus touché par la grâce, va sortir ce gamin du coma et leur offrir, à lui et à sa famille,un retour chez eux en Airbus, en première classe , même. Il n'est pas du genre à mégoter sur le coût des transports quand c'est pour une bonne cause. Les conséquences de ce retour, ce n'est pas son problème, et sans doute un tchétchène est-il génétiquement programmé pour être persécuté par un militaire russe, donc inutile de se préoccuper d'éventuels droits de l'homme.

Anonyme a dit…

Bonsoir,

L'ours Slovène n'est pas un ours des pyrénées. L'intention était certainement noble, mais le résultat est là. Ces ours n'auraient pas dû être délocalisés.
La conservation du patrimoine naturel ? Non, pas à ce prix.
Je n'aime pas cette notion de patrimoine qui pour moi est une notion chauvine.
Il y a des ours sur la planète, alors ils font partie du patrimoine de la planète,où qu'ils soient.
Les frontières c'est politique, la nature n'a jamais posé de frontières.
Quand on arrêtera de se cloitrer derrière ces barrières administratives et que l'on considèrera la Terre comme notre seule patrie de Terriens, peut être que les respect de la nature et des animaux prendront un sens plus large.
Il y a des ours à sauver dans les zoos de Roumanie. L'argent prévu pour la réintroduction de deux ours serait le bienvenu pour des actions de réabilitation de ces zoos ou le déplacement de ces ours dans des lieux qui leur seront propices.
http://www.thepetitionsite.com/2/save-romanian-zoo-animals

Victoria

Blog de Claude-Marie Vadrot a dit…

Ce qui est intéressant pour le maintien de la biodiversité, ce ne sont pas les ours dans les parcs zoologiques. Ces derniers ne sont qu'un ultime recours, quand une espéce est sur le point de disparaitre. Et les ours des parcs zoologiques ne peuvent être remis dans la nature car ils sont "imprégnés", habitués à recevoir leur nourriture de l'homme.
Et, justement, parce qu'il n'y a pas de frontière pour la biodiversité, il n'est pas illogique de soutenir la population ursine des Pyrénées avec des ours prélévés en Slovénie (les Espagnols refusent d'en donner car ils n'ont pas confiance).
Renforcer une population animale dans une région où c'est animal est en régression n'est pas illogique. Pas plus que de ré-introduire une espéce dans une zone où ils vivaient au début du XX éme siécle;
Par contre ré-introduire des bisons en France n'a pas de sens, car cela fait des milliers d'années qu'ils ont disparu et que l'écosystéme ne leur convient plus.

CMV

Anonyme a dit…

L'écologie, le développement durable, la défense de l'environnement; c'est autre chose que l'introduction d'espèces sauvages disparues.
Ce n'est pas une fois que les espèces ont disparu qu'il faut s'inquiéter de leur disparition.
Il vaut mieux protéger les espèces AVANT leur disparition. Tout en sachant que se combat ne résoud en rien les vrais problèmes: réchauffement climatique, matières premières etc..

Blog de Claude-Marie Vadrot a dit…

Oui, mais c'est aussi cela: la démarche est la même.

CMV

Anonyme a dit…

@Alain
Tous les combats sont bons à mener et on ne peut pas en éliminer au nom d'une hiérarchie.
Dans le cas de l'ours des Pyrenées ne s'agit-il pas justement d'agir "AVANT leur disparition" ?
Et puis tout n'est-il pas lié ?
Par exemple, si la consommation s'était heurtée à la nécessité de préserver la biodiversité, ne serait-elle pas moins productrice de gaz à effet de serre et d'épuisement des ressources ?

Blog de Claude-Marie Vadrot a dit…

"Avant" la disparition des ours, cela n'existe plus, nous sommes dans l'aprés puisqu'en 1956, quand la chasse à l'ours a enfin été interdite, il en restait largement plus d'une centaine.
La consommation s'est heurtée à la nécessité de préserver la biodiversité et, majoritairement, la population a choisi la consommation. Dans les années 70, les militants de la biodiversité (avant l'invention du mot, donc) passaient pour des comiques et à la fin des années 80, quand je proposais des papiers (au JDD) sur l'ours ou le lynx je faisais marrer tout le comité de rédaction (donc la hiérarchie) dont je faisais partie. je finissais par les faire, parce que que j'ai eu un directeur intelligent (Alain Génestar) mais j'avais beaucoup plus de mal que lorsque je proposais de dépenser des fortunes pour aller couvrir les émeutes en Géorgie ou au Kosovo...

CMV