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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

dimanche 4 février 2007

Chirac et Sarkozy à la chasse au Rebelle...

4 février

+ Ce qui arrive à Bruno Rebelle, ex responsable de Greenpeace France et désormais conseiller de Ségolène Royal, en butte aux investigations politiques des Renseignement Généraux, la police politique de Nicolas Sarkozy, n’est guère surprenant. Depuis les années 70, les écologistes et les protecteurs de la nature sont considérés par la droite (voire parfois par la gauche) comme des « ennemis de l’intérieur » qu’il est nécessaire de surveiller attentivement. Qu’ils soient ou non des militants anti-nucléaires. Dans les années 70, et bien d’autres fois depuis, y compris lorsque j’étais journaliste au Canard Enchaîné, j’ai été comme bien d’autres, l’objet de la sollicitude de cette police politique. Avec constitution de dossiers (heureusement il existe des officiers de police honnêtes qui n’aiment pas ce que les ministres leur demandent de faire et donc préviennent les « victimes ») où se côtoient les renseignements les plus intimes et les informations les plus fantaisistes. Vers 1975, par exemple, un fiche dont j’ai pu avoir connaissance expliquait même que j’étais « payé par les pays pétroliers » pour écrire mon scepticisme envers le tout nucléaire. Pour la droite, les écologistes représentent une contestation, une remise en cause des objectifs économiques assimilées à de la subversion. Ainsi en a-t-il été de Bruno Rebelle, « coupable » d’avoir combattu les orientations « non-écologiques » aujourd’hui défendues à l’Elysée par un certain Jacques Chirac. A plusieurs reprises, les RG ont envoyé aux responsables des journaux dans lesquels je travaillais, des fiches expliquant que j’étais « compromis » avec l’extrême gauche et les écologistes. Ces dénonciations, visant à me faire virer, sont toujours restées sans effet car, dans tous les médias où j’ai travaillé, je n’ai jamais dissimulé mes sympathies.

+ « l’appel de Paris » lancé hier par le Président de la République pour la formation, d’une Organisation Mondiale de l’Environnement (OME) dotée de pouvoirs plus importants (et plus coercitifs) que ceux du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) installé à Nairobi depuis sa création en 1974, est fort sympathique, passionnante même. Mais n’en déplaise à notre révolutionnaire écologiste élyséen, cette idée n’est pour l’instant appuyée que par 40 pays sur 200. Manquent à l’appel les Etats-Unis, l’Inde, la Chine, l’Australie, le Canada, le Brésil, la majeure partie des pays d’Asie et d’Amérique Latine et la Russie. Autrement dit ce « Appel de Paris » ne constitue une fois de plus que de la poudre aux yeux écologique à usage électoral. C’est marrant, mais sur cette affaire, on n’a entendu ni Bayrou ni Sarkozy ni Buffet. A force de se donner du plaisir avec les courbes de croissance, ils doivent être sourds…

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