Nathalie Kosciusko-Morizet virée pour cause de bonne connaissance des dossiers
Jeudi 15 janvier
Lors de ma première conversation avec Nathalie Kosciusko-Morizet, alors qu’elle préparait le Grenelle de l’environnement, déjà poursuivie par les clameurs plus ou moins discrètes de nombreux groupes de pression, je lui avais expliqué que le destin des bons ministres de l’Environnement, depuis Robert Poujade au début des années 70, avait toujours été d’être plus ou moins rapidement « remerciés ». Voici ce qu’elle avait alors répondu à la question ainsi formulée :
Les rares bons ministres de l’environnement, sur les 29 qui se sont succédés depuis 1971 ont tous payé leurs convictions de leur carrière politique, cela ne vous inquiète pas ?
"Oui, des gens m’ont dit cela au ministère...je ne sais pas répondre à cette question. Mais j’ai la conviction qu’il est possible de faire une carrière politique en allant au bout de soi-même. Nous sommes tellement surexposés, médiatiquement, que si le public perçoit une dissonance entre l’image et la réalité, cela ne marche pas. Les gens veulent que les politiques soient vrais, qu’ils évitent le mensonge ; alors si on pense réussir en ressemblant aux autres cela ne fonctionne pas, ce n’est pas moral. On m’a dit aussi qu’un politique qui se marque trop se perd. Mais j’évite de me poser la question que vous évoquez".
Elle sait maintenant que ce qui lui arrive, était inéluctable à partir du moment où, même avec des faiblesses et de rebuffades, elle avait tenté de maintenir un cap. Parce que ce cap s’appuyait à la fois sur des convictions et une connaissance des dossiers.
La FNSEA, les constructeurs automobiles, les patrons de l’industrie chimiques, les caciques parlementaires de l’UMP et Jean-Louis Borloo qui la détestait, politiquement et personnellement ont eu sa peau.
Je ne vais pas pleurer, mais c’est quand même dommage...