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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

samedi 17 novembre 2007

Gréve et démagogie: un coupable démasqué

17 novembre

J’ai retrouvé le nom du ministre qui impute le réchauffement climatique aux gréves : Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports. Celui qui, pendant le Grenelle de l’environnement, fut l’un de ceux qui s’est opposé farouchement à la baisse des vitesses autorisées sur routes et autoroutes – qui aurait permis un gain en terme de carburant de plus de 10%- et à tout ce qui remettait en cause la voiture. Dominique Bussereau continue à œuvrer au développement du programme autoroutier et ce en contradiction flagrante avec les conclusions du Grenelle ! C’est encore lui qui a été le premier a déclencher une grève générale définitive du rail en annonçant la fermeture de 260 gares de fret !
Faut-il rappeler à ce comique que le dérèglement climatique et le renchérissement du coût des matières premières n’est pas le résultat d’une grève de quatre jours mais le fruit d’une politique en trompe l’œil qui fait la part belle au tout routier… ce que s’acharne à faire depuis plusieurs années Dominique Bussereau en asséchant les budgets dédiés aux transports en commun et au développement du fret ferroviaire ? Au lieu de faire semblant d’être écolo, pour mieux cacher son inaction et sa soumission aux pontes du BTP, le secrétaire d’Etat aux Transports serait mieux inspiré en cessant sine die les allusions démagogiques que ne font qu’ajouter de l’huile sur le feu.

vendredi 16 novembre 2007

Il n'y a pas grève des cons...

16 novembre

Doucement mais sûrement, après avoir organisé le siége des médias, l’UMP fait savoir discrètement à toutes les rédactions que ses militants sont prêts à organiser une manifestation pour protester contre la grève dans les transports et contre l’occupation des universités « qui empêche nos enfants de passer leurs examens ». Il y a même un ministre dont j’ai oublié le nom qui explique à qui veut l’entendre que les grèves contribuent au réchauffement climatique. On aura tout entendu : la droite qui se préoccupe des émissions de carbone, c’est nouveau, ça vient juste de sortir. Cet après-midi, cela faisait même rire (jaune) quelques uns des étudiants de l’Institut de géographie de Paris 8 venu célébrer leur occupation par un barbecue festif auquel le président de l’Université était présent. Ce qui contraste avec l’attitude de beaucoup de ses collègues qui se répandent dans la presse (complaisante à cette complainte) pour dire tout le bien qu’il pense de la loi qui visent (sous prétexte d’autonomie) à organiser la lente privatisation des facultés.

Quand aux examens, il faut quand même rappeler qu’ils n’auront pas lieu avant le milieu du mois de janvier, au plus tôt. Mais, comme en matière d’écologie, les extrémistes n’en sont jamais à un mensonge prés. Les étudiants, quelles que soient leurs inquiétudes, qu’elles que soient leurs angoisses et surtout quelles que soient leurs difficultés à suivre leurs cours tout en étant, pour beaucoup, obligés de faire des petits boulots de merde payés de façon scandaleuse, ils commencent, avec beaucoup de retard, à comprendre ce qu’il faut lire entre les lignes d’une loi votée discrètement en août : à savoir la professionnalisation à outrance, la disparition de la culture générale qui permet de vivre et de comprendre. Les entreprises qui seront appelées à financer les facs ne vont certainement pas payer des cours de culture qui permettent d’avoir un regard critique sur le système! Et, comme en matière de protection de la nature, (une fois que l’on a incité les associations et les chercheurs à se tourner vers le mécénat, l’Etat à réduit sa participation), le pouvoir fait appel aux « initiatives privées » de façon à organiser son désengagement.

Tiens ? Au fait, et les suites du Grenelle de l’environnement ? Déjà submergées par les montées de la mer ?

mardi 13 novembre 2007

Grèves, connerie et démagogies

13 novembre

L’intérêt des chaînes télévisées pour « le public pris en otage » et pour les comités d’usagers (plus ou moins car il y a des têtes connues...) discrètement sponsorisés par le parti majoritaire va bientôt faire ressembler la télévision française à la télévision de Vladimir Poutine. Cela devient aussi insupportable que la célébration compulsive de la « liberté » dans les universités, liberté en général commentée par les étudiants en droit qui voudraient nous faire croire que l’on peut mettre 10 000 étudiants dans les rares amphithéâtres financés par le ministère de l’Education Nationale.

Evidemment, en général, les confrères oublient que les cheminots et autres salariés des entreprises qui ne sont plus guère nationales, ne sont que des « privilégiés » de la retraite que parce que tous les autres se sont laissés dépouiller sans protester de leurs « privilèges ».

En prime : la saloperie qui consiste à expliquer et à faire croire que « tous les autres Français » paient la retraite des cheminots et des agents de la RATP.

Merde ! Cette fois, je suis vraiment en colère : comment pouvons nous être si cons et avaler tous ces mensonges ? Comment pouvons nous être aussi cons pour céder à ce genre de chantage l’année où les plus riches raflent 13 milliards d’euros de privilèges ?

lundi 12 novembre 2007

LES ESCROCS DE L'AGRO-ALIMENTAIRE

12 novembre

Les escrocs de l'agro-alimentaire sont en train d'essayer de nous faire croire, par médias (complaisants ou naïfs) interposés que le prix des produits laitiers augmente à cause de la flambée du prix du pétrole, de la raréfaction de la "matière première" ou des profits supplémentaires que réaliseraient les éleveurs-agriculteurs. La réalité est bien différente: les grandes firmes alimentaires, celles qui voudraient pas exemple nous faire croire que le "Président" est un produit de terroir, sont tout simplement en train de profiter de l'ambiance à la hausse qui concerne les céréales. Les firmes agro-alimentaires font semblant de confondre les hausses de matières premières agricoles qui existent hors de l'Europe, pour des raisons spéculatives, avec les prix européens. En Europe, il n'existe aucune pénurie de lait. Sur le lait n'a été constaté qu'une légère augmentation qui, répercutée sur le prix d'un camembert, serait de 4 (quatre) centimes.
Sans oublier que de 2002 à 2006, 30 000 paysans ont du cesser de produire du lait parce que les prix ont constamment baissé, dans ce laps de temps, de 69 euros les 1000 litres; ce qui pour un paysan moyen correspond à une perte de deux mois de revenu.
Que je sache, entre 2002 et 2006, il n'y a eu aucune baisse de produits dérivés du lait, ce qui a permis aux grandes sociétés agro-alimentaires d'accumuler de somptueux bénéfices puisque les courbes des prix à la consommation et des prix à la production n'ont cessé de s'éloigner l'une de l'autre.

vendredi 9 novembre 2007

OGM, TRIBUNAUX ET RACHIDA DATI

9 novembre

Cela sera officiel dans moins de deux semaines: la France va faire jouer la clause de sauvegarde prévue par les règlement européens contre le mais trangénique 810 de Monsanto, le seul cultivé pour l'instant en France. Il sera donc interdit de le semer au printemps prochain. D'autre part une loi sur les OGM sera présentée en janvier au parlement. C'est ce qu'à expliqué ce matin la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusco-Morizet à José Bové, au représentant de la Confédération paysanne et quelques autres.
Cela fait apparaitre encore plus absurde d'avoir programmé pour le lundi 12 la possible incarcération de José Bové pour avoir coupé un épi de maïs désormais en passe d'être interdit. Mais comme l'a dit Bové, lundi, on va faire de la pub pour notre tribunal de Millau ce qui permettra de le préserver de la disparition.

Cette histoire de suppression de nombreux tribunaux est en contradiction avec les conclusions du Grenelle de l'environnement: en supprimant des tribunaux et des palais de justice sous prétexte de "rentabilité", on va contraindre des justiciables et des avocats à faire des dizaines de kilomètres en voiture pour être jugé, pour obtenir un document ou pour plaider. Ma grand-mère appelait cela des "économies de bouts de chandelles". Le bilan de la favorite du Président va être, énergétiquement parlant, trés négatif.

mercredi 7 novembre 2007

Bové, les OGM et la prison

7 novembre

Le lundi 12 novembre à midi, José Bové, les associations de protection de la nature et la Confédération paysanne invitent tous ceux qui seront ou sont dans la région, à participer à un grand pique nique festif devant le Palais de Justice de Millau. Ce jour là à 14 h, José Bové est convoquée par le Juge d'application des peines pour "envisager" comment il devra accomplir la peine de prison à laquelle il a été condamné pour avoir coupé UN épis de maïs transgénique. José Bové, se référant aux décisions prises par le Grenelle de l'environnement sur les OGM estime qu'il n'a pas à négocier les conditions de son emprisonnement. Il est donc possible qu'il soit incarcéré ce jour-là.

mardi 6 novembre 2007

Pêche, gazole et véloS

6 novembre

Une rumeur court: la ministre de l'Economie serait sur le point de proposer aux pêcheurs d'aller attraper les poissons en vélo ou en pédalos... Trés écolo, isn't ?

Je suis désolé pour les pêcheurs qui font un métier de chien, mais je me réjouis pour les poissons qui sont au moins autant qu'eux menacés de disparition...

Sarkozy aurait pu ramener quelques pêcheurs à l'Elysée, il y a de la place maintenant...

samedi 3 novembre 2007

La ministre de l'Economie, le pétrole et les économies d'essence

3 novembre

La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, que l’on n’a pas encore vue circuler à vélo dans les avenues de Paris ou dans les rues d’Ajaccio pour saluer les Corses qui voulaient applaudir le conseil des ministres, vient de délivrer un superbe message aux Français auxquels l’augmentation du prix de l’essence cause quelques soucis : « ne vous déplacez en voiture que si cela est utile ». Le message, reproduit par la presse sans commentaire, comme s’il s’agissait d’une évidence, fera chaud au coeur à tous les habitants des zones rurales ou rurbaines qui n’ont plus ni ligne régulière de bus, ni trains d’intérêt secondaire ( ?) pour se rendre à leur travail ou pour aller aux hypermarchés des périphéries citadines qui ont peu à peu remplacé les commerces de proximité. Il fera également plaisir à tous les habitants de banlieue qui n’ont pas d’autres solutions où dont les trains arrivent toujours en retard faute de remplacement d’un matériel hors d’âge ; parce que l’Etat a préféré investir dans les autoroutes et autres rocades plutôt que dans les voies ferrées et les transports publics dont le financement a été délégué aux Régions.
Si tant de gens n’étaient pas frappés par la situation engendrée par une civilisation du « tout voiture », on se réjouirait regret de la progression du célèbre baril de pétrole. Au moins, sa progression vers le cap des 100 dollars, nous rappelle qu’il faudra bientôt soit nous en passer, soit le réserver aux plus riches d’entre nous. Yves Cochet l’a dit dans un livre prophétique, le Grenelle de l’environnement a abordé timidement la question, mais dans le fond personne n’y croit vraiment, comme si nous attendions une sorte de miracle.
Si le ministre de l’Ecologie était cohérent avec lui même et avec ses enthousiasmes récents, il s’en féliciterait officiellement.
La question qui se pose désormais, c’est qui gardera le plus longtemps le contrôle du pétrole et à quel prix se vendra un jour le dernier litre de super. Pour, bien sur, le mettre dans un musée...
Petit rappel : depuis 1974, en francs constant, le prix de l’énergie est resté à peu prés le même. Même remarque, depuis 1983, pour le gazole et depuis 1990 pour le super 95 sans plomb. Par contre les profits des grandes compagnies pétrolières ont décuplé....

lundi 29 octobre 2007

grenelle de l'environnement ou syndrôme de Stockholm

29 octobre

On pourrait le chanter : « Que reste-t-il de nos amours, que reste-t-il de ces beaux jours... ? ».

Au fur et à mesure que le temps passe, les naturalistes et les écologistes se demandent s’ils n’ont pas rêvé. Ils se demandent tout simplement ce qui reste des enthousiasmes, de l’ambiance de caserne et de resto-U, des tapes dans le dos et des demi-mesures ou des annonces hypocrites. Ils s’aperçoivent que, désormais, les « autres » ne sont plus de vrais copains mais que « quand le bâtiment va, tout va ». Damned !
Car, il semble bien que le programme autoroutier n’ait pas disparu, que le moratoire OGM ne pourrait durer que trois mois, que la trame verte sera laissée à la bonne volonté des élus et des entreprises, que pour les pesticides on attendra, que le gel des sites nucléaires n’est pas celui des réacteurs, que les agriculteurs pourront continuer à pourrir les eaux.
A la réflexion, ce Grenelle de l’environnement ne serait qu’une nouvelle version du célèbre « demain on rase gratis ». Ce n’est pas certain, mais cela devient plausible...

samedi 27 octobre 2007

Arche de Zoé: ombres, lumières et hypocrisies

27 octobre

Je ne sais pas si l'Arche de Zoé fait partie des ONG-zozos qui traînent leurs guêtres en Afrique ou ailleurs pour régler les problèmes existentiels de leurs responsables, si ce sont des escrocs ou des imbéciles.
Mais je sais par contre...
- Que dans les rues d'Abéché, ville pauvre dans une région pauvre, les seuls 4x4 qui sillonnent les rues sont celles des ONG humanitaires; une véritable invasion.
- Que les ONG, à Abéché et ailleurs, contribuent, en dépensant beaucoup, à déséquilibrer l'économie locale et à faire grimper les prix aux dépends des habitant.
- Que cette ville est si démunie qu'il n'y fonctionne aucun téléphone (sauf le portable pour riches), ni la fourniture de courant électrique ni la distribution de l'eau.
- Qu'il y a un an et demi, alors qu'une centaine d'enfants (rebelles) étaient entassés dans les 60 métres carrés de leur prison de la gendarmerie tchadienne à N'Djamena, dans des conditions épouvantables, je n'ai pas entendu que président-dictateur Idriss Déby protester contre cette maltraitance des enfants. Pas plus que les responsables du CICR qui m'ont reproché d'avoir réussi à interroger ces gosses paumés.
- Que, dans cette affaire, le gouvernement français se range rapidement aux côtés du président tchadien pour que celui n'aille surtout pas remettre en cause la présence de l'armée française dans la capitale et dans le Nord-Est du pays, notamment prés de la frontière du Darfour.
- Que l'aéroport d'Abéché est entièrement et en permanence sous contrôle des forces françaises auxquelles tous les avions doivent remettre leurs plans de vol; et accepter les inspections des légionnaires.

On évoquera d'autres ombres et lumières demain à propos du Grenelle....

jeudi 25 octobre 2007

Grenelle: avancées et flou artistique...

25 octobre
20 heures

Il faut être beau joueur: dans l'état actuel des choses, le bilan du Grenelle de l'Environnement est plutôt positif car, dans leur diversité, les mouvements associatifs ont retrouvé une unité, ce qui permet de rappeler que toutes ensembles, elles ont bien plus d'adhérents que les partis politiques qui les traitent de "groupuscules" (Patricl Ollier). Bilan intéressant aussi pour certains sujets, en dépit du flou trés artistique (et pré-électoral pour les municipales) des annonces du président de la République, car il y a encore bien loin des décisions lorsque l'Elysée évoque, sur certains points cruciaux, des "mesures à l'étude"; et un certain nombre de groupes de pression ont réussi au dernier moment à bloquer les perspectives les plus importantes. D'autant plus qu'aprés le 15 décembre, il va falloir désormais surveiller le travail de sape législatif des parlementaires et voir comment certains présidents de région "de gauche" vont accueillir le gel du programme autoroutier. Le fin du Grenelle n'a provoqué que des haussements d'épaules et des ricanements de la part de la majorité des députés UMP.
J'ajoute que mon pessimisme-optimiste est basée sur la réflexion suivante: tout ce qui peut être positif pour l'avenir de notre planète et de notre santé est bon à prendre.
Mais, nous n'avons pas changé de religion: la croissance reste à la mode, les producteurs de voiture vont pouvoir nous en vendre des neuves et, surtout, le rapport Attali nous promet toujours un néo-libéralisme débarrassé du "principe de précaution". Alors, il faudra choisir et ce n'est pas encore fait...
Mais le satisfaction de la Confédération paysanne, notamment sur les OGM et les cultures "bio", est compréhensible. Surtout quand, ce soir, la FNSEA parle de "marchés" alors que tout le monde lui parle de pollutions et de dangers pour la santé et essaie de revendre à la population son "agriculture raisonné".
Mais il ne faudra pas que le pouvoir prenne prétexte des miettes intelligement jetées pour organiser la répression des associations de protection de l'environnement, les plus ou pointes ou les plus radicales sous prétexte que le Grenelle "aurait tout réglé". Ce qui est ce soir le credo de Jean-Louis Borloo alors que Nathalie Kosciusco-Morizet a le "triomphe" plus modeste.

Grenelle: le double langage fleurit...

25 octobre

16 heures

Déjà, sur les OGM et sur les pesticides, le double langage exerce ses ravages: en moins d'une journée le recul est déjà très net. Reste à voir ce qui va se passer dans les heures qui viennent et ce que le Président va annoncer. Manifestement les négociateurs du Medef et de la FNSEA ont été désavoués sous l'influence des industriels de la graine de maïs modifiée et des produits chimiques, lesquels sont souvent les mêmes. L'après-Grenelle vient de commencer, le détricotage des consensus est en "bonne" voie...
Déjà, également il a été décidé, tant les choses commencent à se gâter, la dernière table ronde a été reportée à demain.

mercredi 24 octobre 2007

Grenelle de l'environnement: seul l'avis du chef compte

24 octobre

Demain jeudi 7 h 30 du matin, les délégués des groupes du Grenelle de l'environnement commencent leurs dernières réunions marathon. Au fur et à mesure, ils communiquent leurs souhaits et leurs accords (pour la forme) à la présidence de la République. La dernière réunion se termine à 15 heures et tout le monde se précipite à l'Elysée ou l'oracle des lieux rend son verdict en présence de tout le gouvernement en présence de Al Gore (combien le cachet ???). Autrement dit, le produit de trois mois de réunions et de rencontres passionnantes n'aura pas servi à grand chose, car la messe est dite depuis des semaines. Autrement dit, le rapprochement progressif des points de vue n'aura servi à rien, ou pratiquement servi à rien.
D'ailleurs déjà aujourd'hui tout était dans la nuance et le faux-cul: les médias annoncent "fin du programme autoroutier". Quand on écoute attentivement Jean-Louis Borloo, il dit, appréciez la nuance: "il n'y aura plus de construction significative d'autoroutes". Et les responsables de l'UMP, voir l'analyse d'hier, précisent: "tout cela devra passer par la voie parlementaire"...
Comme si le parlement avait été consulté pour la construction des autoroutes, l'édification des centrales nucléaires, les semis d'OGM, etc.
Comme dit Patrick Ollier, UMP et écologiste bien connu, partisan de l'eradication du loup: "jusqu'à présent l'écologie était entre les mains de groupuscules isolés et minoritaires". Phrase qui donne bien le ton des futurs débats à l'assemblée nationale, surtou quand un autre sarko-gaulliste de choc, autres spécialiste de l'écologie, l'avocat Francis Szpinner, explique que les écolos sont des "groupes d'extréme gauche repeint en vert".
De plus et enfin, la plus belle illustration du rideau de fumée qui est en train de s'élever: on ne parle plus (Hulot le premier) que des questions de climat. Et les pollutions, et les transports publics, et la biodiversité, et la qualité de l'eau, et les pesticides, et le pillage des pays du sud, et les effets des guerres sur l'environnement, et la politique agricole, et le recours aux éoliennes et au solaire ??????
Un regret, lequel était finalement perceptible sur son visage lors de son intervention: que Nathalie Kosciuscko-Morizet ait cru bon d'aller soutenir les élucubrations environnementales de madame de Panafieu, tête de liste de l'UMP à Paris.
Allez, encore moins de 24 heures et le Président va se déguiser en vert. Pour l'occasion il aura peut-être troqué son T-shirt de la police de New-York contre un maillot de faucheur volontaire d'OGM...

mardi 23 octobre 2007

La gréve est elle ecolo-compatible ?

23 octobre

Question à 1000 euros: la gréve est-elle écologique ou écolo-compatible ? Notamment, mais pas seulement, quand les transports sont en cause...
Rappel: c'est un écologiste, Guy Aznar, qui a écrit il y a plus de 20 ans un livre intitué "travailler 2 heures" par jour, un remake moderne de l'éloge de la paresse contraire au célèbre slogan à la mode: travailler plus pour gagner plus qui est à la fois une escroquerie pour les bas salaires et une incitation au productivisme.

lundi 22 octobre 2007

Grenelle de l'environnement ou journées des dupes?

22 octobre

Dans quelques jours, l’oracle Sarkozy, après avoir observé les oies du Capitole, devrait rendre son verdict à l’issue des deux derniers jours de réunion du « Grenelle de l’environnement ». Oracle dont la délivrance est si mystérieuse que le programme officiel diffusé ce lundi par le ministère de l’Ecologie n’y fait pas la moindre allusion. Alors que théoriquement, les délégués des groupes doivent se retrouver à l’Elysée vers 16 heures jeudi. Sauf, évidemment, si le divorce (pardon, ça m’a échappé...) entre le président et la piétaille du Grenelle est d’ores et déjà trop voyant. D’autant plus que les UMP grognent.
« Les élus ont un temps de retard, je l’ai constaté en bataillant durement pour faire adopter la Charte de l’environnement voulue par Jacques Chirac. Vous savez, ce n’était pas gagné d’avance, au début, il n’y avait pas de majorité pour ce texte. Le déficit écologique reste important dans le monde politique. Le manque de culture scientifique y est manifeste. Et les élus locaux voient dans le monde associatif des empêcheurs de tourner en rond ». Ainsi s’exprimait Nathalie Kosciusco-Maurizet il y a quelques semaines dans les colonnes de Politis. Quelles que soient les annonces ou les effets d’annonce de la fin du « Grenelle de l’environnement », quelles que soient les satisfactions ou les déceptions de ceux qui ont longtemps cru aux miracles, comme si le miracle existait en politique, toutes les informations qui remontent vers les journalistes montrent que les députés de la majorité, et pas seulement eux, se concertent déjà pour organiser la « résistance aux écolos », la phrase a été prononcée il y a quelques jours par un député de l’Oise. Auprès d’eux, au cas où ils n’auraient pas compris, se succèdent déjà les envoyés spéciaux du Medef et de la FNSEA, les mêmes qui ont souvent fait patte de velours dans les réunions de groupes comme nous l’ont raconté Christian Garnier pour France-Nature-Environnement, Franck Laval pour Ecologie sans frontière et Jacques-Olivier Barthes pour le WWF. Jean-Louis Borloo a été prévenus par les élus : « nous ne nous laisserons pas faire »
En enrôlant tous les « négationnistes » de l’environnement et de la protection de la nature, en les envoyant en éclaireurs dans les médias, les parlementaires de la majorité –plus les députés que les sénateurs, d’ailleurs- ont lancé un premier tir de barrage qui diminuera un temps d’intensité face aux voeux plus ou moins pieux du Président, mais de nouvelles salves sont programmées pour le mois de novembre, de façon à réduire au minimum les décisions qui doivent être annoncées le 15 décembre. Etant bien entendu, l’astuce que personne n’avait envisagée est là, que les premières mesures législatives ne sont programmées que pour l’automne 2008. Le temps pour les groupes de pression de s’organiser et de préparer des amendements meurtriers et le temps pour l’opinion publique d’oublier tout ce que les médias, qui ont joué un rôle inédit, leur ont raconté, expliqué et démontré.
Au point qu’une partie de l’opinion publique est d’ores et déjà persuadée qu’un certain nombre de décisions ont été prises ou qu’elles le seront dans les semaines à venir. Une opinion publique de plus en plus « enthousiaste », parfois à plus de 90% , pour la défense de la planète mais qui renâcle lorsque l’on évoque une faible diminution de la vitesse autorisée sur les autoroutes. Opinion publique parfaitement schizophrène et persuadée, sincèrement ou non, qu’il est possible d’avoir à la fois le beurre, l’argent du beurre et les incitations fiscales tout en continuant de se déplacer et de consommer de la même façon et économisant la planète. Comme ces spécialistes de l’environnement qui s’excusent parfois d’arriver en retard à une émission de radio « parce qu’ils ont été coincés par les embouteillages... ». Ce qui ne les empêche par ensuite, de vanter les bienfaits des transports en commun. Comme dit « Jacques-Olivier Barthes, les associations « ont porté une parole forte, mais nous n’avons pas fait la révolution ni réussit à remettre en cause une économie productiviste ».
La bataille change désormais de lieu géométrique, elle quitte le Ministère de l’écologie pour s’enfouir dans les arcanes de la représentation parlementaire. Avec réunions, invitations et déjeuners « entre chers amis » et colloques (et valises de l’UIMM ?) destinés à montrer discrètement que « les écologistes exagèrent et qu’ils ne faut pas se laisser entraîner par l’émotion, même à propos du climat ». Claude Allègre, l’homme qui a été ridiculisé par le Comité Nobel, a été approché par un groupe parlementaire pour prendre la tête d’une nouvelle croisade «contre les ayatollahs du climat » et le célèbre groupe chasse de l’assemblée nationale reprend du poil de la bête, des parlementaires ayant tout simplement décidé de faire passer toutes les éventuelles décisions pour préserver la biodiversité comme des « mesures anti-chasse ».
Le temps d’une nouvelle campagne de désinformation et des prophètes de bonheur –la planète s’est toujours adaptée, vieux discours allégrement répété- est donc proche ; les agriculteurs version FNSEA, les producteurs de produits chimiques et les officines du Medef vont entreprendre de reconquérir les journaux et l’opinion publique, voire quelques politiques, qui se sont évidemment laissés abuser par les débats préalables au Grenelle de l’Environnement. Les journalistes vont devoir être plus attentifs que jamais.

En prime, un rappel que je tiens de Georges Séguy lui-même : il n’y a jamais eu de signature des « Accords de Grenelle » en 1968...

vendredi 19 octobre 2007

Combien sommes nous à vouloir divorcer d'avec Sarkozy ?

19 octobre

Moi aussi je voudrais divorcer d'avec Nicolas Sarkozy. Je fais comment ? Amis lecteurs pensez vous qu'un divorce à l'amiable soit possible ?

jeudi 18 octobre 2007

Cecilia sarkozy: une authentique affaire politique

18 octobre

En quoi le nouveau départ (définitif, cette fois) de la Pomponnette est-elle une affaire politique et non pas une simple affaire "pipole".
- D'abord, pendant la campagne électorale, les Français ont été trompés par cette "image" d'un couple qui venait de se "retrouver" aprés la fugue avec monsieur Attia. On leur a vendu un couple glamour qui n'existe plus depuis trois ans. Reste à savoir, l'histoire le dira, ce que Cécilia Sarkozy, qui avait déjà planté Jacques Martin, a obtenu pour jouer cette longue comédie. Beaucoup, sans doute...
- Ensuite après la lente et progressive organisation de la rumeur auprès des journalistes, pour amortir la nouvelle confirmée ce jour, Nicolas Zarkozy a une dernière fois utilisé politiquement son couple: pour que l'information de la séparation vienne parasiter le retentissement de la grève des cheminots et des autres. Car le commentaire de la confirmation du divorce, ce jeudi, se fait au détriment de la longueur des informations (radios, télévisions et journaux demain) consacrées au succès du mouvement social.
- Enfin, comme par hasard, la seule personne "autorisée" à commenter l'information auprés des journalistes, est Madame Balkany "meilleure amie du couple" et femme du célèbre escroc (condamné) de Levallois, le député-maire Balkany, celui qui a inventé avec Nicolas Sarkozy (béni soit son nom) les caméras de surveillance vidéo en 1993 et la loi de 1995 qui met ces caméras hors du contrôle de la Commission Nationale Informatique et Libertés.
Elle est pas belle la vie politique majoritaire ?

mercredi 17 octobre 2007

Climat: autant en emporte le vent...

17 octobre

L'effervescence est retombée, retour aux fondamentaux: le départ de Pomponnette, l'hymne à la croissance de messieurs Attali et Touraine, le rapport Syrota sur l'énergie (nucléaire bien sur), les élucubrations de Michel-Edouard Leclerc salivant déjà sur ses futurs bénéfices en nous racontant qu'il a le souci du consommateur, la liberté rendue aux grandes surfaces, les patrons qui piquent dans leurs caisses...
Donc oublié le climat et les deux prix Nobel inégalement célébrés. Notre presse "pipolisé" a hélas privilégié Al Gore, ex-vice président des Etats Unis aux performances facilement oubliables, aux 500 scientifiques du GIEC (Groupe International pour l'Etude du Climat) qui se battent courageusement, souvent au détriment de leurs carrières de scientifiques, pour nous alerter. Al Gore n'a fait que capter leur héritage...

dimanche 14 octobre 2007

La presse a largement boycotté les marcheurs anti-OGM

Affluence record samedi 13 au département de géographie de l’Université Paris 8 de Saint-Denis et presse curieusement absente pour le débat qui a réunit les marcheurs anti-OGM et les sympathisants attirés le matin même sur la place de l’hôtel de ville de Paris. Entre 700 et 800 personnes réunies pour tenter de mettre au point le texte qui sera remis cette semaine au Grenelle de l’environnement et qui, espérent ses initiateurs, pourrait servir de cadre à la loi sur les semences génétiquement modifiée qui viendra en discussion au parlement dans les mois à venir. De quoi satisfaire Gilles Lemaire pour les Verts, Michel Dupond pour la Confédération paysanne et José Bové, les organisateurs de la marche et du débat. Un débat qui n’a jamais oublié l’essentiel : quel que soit le nom qui lui sera donné, la discussion ne pourra se poursuivre aprés le 25 octobre que si un moratoire est décidé. Ce qui, du point de vue des légistations françaises, européennes et internationales est tout à fait possible.
En marge de la réunion, José Bové et Gilles Lemaire l’ont expliqué : si, à la fin du mois, un moratoire n’est pas arrêté, dans un lieu encore tenu secret, au moins quinze personnes entreprendront une gréve de la faim illimitée. Comme ses deux organisateurs, les marcheurs se sont accordés pour exprimer leur fureur devant l’absence de couverture de la presse sur cette question des OGM : « Ce n’est même pas de la censure, expliquait José Bové, c’est de la stupidité, du conformisme, une nouvelle façon de se soumettre à la pression du politiquement correct des groupes de pressions. Et ce n’est pas en glorifiant Al Gore aux dépends du Groupe International pour l’Etude du climat, que la plupart des journaux français se sont grandis. Par exemple : j’ai donné un interview à Libération, plusieurs articles sur les OGM ont été préparés et rien n’est paru dans leur « Spécial Grenelle ». Qu’ils ne s’étonnent pas d’être de moins en moins lus. Mais Le Monde a eu exactement la même attitude alors qu’il est bien connu qu’une large majorité des Français sont méfiants vis à vis des OGM. Comment peut-on être aveugle et sourd à ce point ».
Le texte qui explique quelle loi serait possible, texte qui sera versé au dossier des discussions du « Grenelle », s’ouvre sur une citation de Jean-Louis Borloo : « Sur les OGM, tout le monde est d’accord : on ne peut pas contrôler la dissémination. Donc, on ne va pas prendre le risque ». Un point de vue que Nathalie Kosciusko-Morizet avait déjà exprimé quand elle a reçu José Bové et une délégation d’opposants aux OGM, il y a un mois.
Dans leur contribution, les marcheurs commentent leur logique : « Nous ne pouvons pas demander un moratoire jusqu’à ce que la loi garantisse la liberté et le droit au « sans OGM » et dans le même temps refuser de débattre du contenu de cette loi ». Ils sont donc disposés à participer à une discussion préalable, y compris avec les parlementaires, qui garantirait à la fois les droits des producteurs et des consommateurs.

(*) L’association « Sans gène » qui regroupe les Faucheurs volontaires a besoin d’argent, notamment pour les soutenir devant les tribunaux. Des contributions qui feront l’objet d’un reçu fiscal ouvrant le droit à une déduction d’impôts à 66% de la somme versée ( Sans Gène, 10 bis rue du Colonel Driant, 31400 Toulouse, www.sans-gene.org )