Moscou perdu dans les embouteillages et jeunes menant un combat contre le string

4 septembre

De Moscou

Moscou, que je connais depuis les années 70, notamment pour y avoir été envoyé spécial permanent pour le Matin de Paris puis pour le Journal du Dimanche est devenue l'une des capitales (12 millions d'habitants) les plus embouteillées du monde. En voiture, du sud de la ville il faut, le matin, entre deux heures et deux heures et demie pour arriver dans la centre. Saisissant! La pollution de l'air y est évidemment extraordinaire, ce qui ne contribue pas à prolonger l'espérance de vie de ses habitants déjà minés (pour certains) par la pauvreté, par l'alcoolisme (pour beaucoup) et, pour tous, par la pire des nourritures fourguées par les multinationales (Danone et bien d'autres) qui ne parviennent plus à les caser en Europe. L'année dernière, comme la province n'est pas mieux dotée et encore plus pauvre et mal nourrie, la population a encore diminué malgré l'arrivée des Russes qui vivaient encore dans les anciennes républiques aujourd'hui indépendantes.
Et la mondialisation se lit dans "l'urbanisme commercial" installé dans les grandes avenues: de Auchan à Continent en passant par Ikéa et autres bienfaiteurs de l'humanité. Comme quoi le passage à la démocratie (que j'ai vécue avec enthousiasme) peut aussi mener à la faillite. J'ai connu une Russie qui écrasait les libertés au nom du parti communiste, je connais désormais une Russie qui écrase les libertés au nom du libéralisme. Comme le dit la vieille chanson: " c'était pas la peine, c'était pas la peine, assurément, de changer de gouvernement..."
Dernier combat des "jeunes pour Poutine" dont l'organisation fait irrésistiblement penser aux "Jeunes communistes": une campagne contre le port du string, accusé de mener à la pornographie et à limiter les naissances (Ce qui me parait contradictoire...)
Le 12 septembre, le gouverneur d'Ouliasnovsk, ville natale de Lénine sur la Volga, organise une "journée de la procréation" et donne une jour de congé à ses citoyens pour qu'ils la consacrent à se reproduire...