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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

lundi 3 novembre 2014

Compte à rebours du climat: Hollande patauge dans le sable bitumineux et le GIEC sonne le tocsin



388 jours. C’est le temps qui reste à la planète et aux politiques avant le début de la 21° conférence sur le climat qui se tiendra prés de Paris, au Bourget, à partir du 30 novembre 2015, après avoir été préparée à Lima en décembre 2014. Comme le temps passe très vite pour la montée inexorable du dérèglement climatique, fait de réchauffement, de tempêtes, de froid inattendu, de graves variations pluviométriques, d’erreurs d’appréciation et de dénis, il est déjà urgent et nécessaire d’en tenir une chronique politique, scientifique et économique. Le lecteur trouvera donc régulièrement ici les informations, bonnes ou mauvaises, liées au réchauffement de la planète et à la froideur  ou à l’indifférence des politiques qui s’agitent en paroles, paroles, paroles...

Tandis que François Hollande célèbre les vertus économiques de l’Alberta, état du Canada où l’extraction du pétrole des sables bitumineux ravage des dizaines de milliers de kilomètres carrés de forêts tout en polluant l’atmosphère en gaz à effet de serre,  GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat créé en 1988) sonne à nouveau le tocsin depuis Copenhague. Rappelant  la schizophrénie écologique du gouvernement, Laurent Fabius et Ségolène Royal ont applaudi aux explications du président du GIEC, Rajendra Kumar Pachauri qui a souligné des éléments que la plupart des politiques refusent de prendre en compte tout en les noyant sous les discours…

-          Pour atteindre l’objectif de maintien du réchauffement global de la planète sous le seuil des 2° les émissions de gaz à effet de serre devront être réduites de 40 à 70 % entre 2010 et 2050.

-          Le niveau moyen des océans s’est élevé de 19 centimètres depuis le début du XX° siècle.

-          L’atmosphère et les océans se sont réchauffés, les quantités de neige et de glace ont diminué, le niveau de la mer a augmenté.

-          Dans l’arctique la surface de la banquise diminue de 3 à 4 % chaque année depuis le début des années 70

-          Entre 1880 et 2012, la température moyenne à la surface de la planète a augmenté de 0,85° et celle des océans s’est élevée de 0,11° tous les dix ans depuis 1971

-          Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint les niveaux les plus élevés depuis 800 000 ans

Un millier de ses scientifiques ayant passé en revue 30 000 études, le Giec a en outre rappelé, une fois de plus, que le réchauffement climatique va augmenter les risques de pauvreté da ns les pays du Sud, qu’il va remettre en cause la sécurité alimentaire, raréfier l’eau potable, provoquer plus de tempêtes et d’inondations, entrainer des conflits et une hausse de plus en plus rapide des déplacements de population.

Laurent Fabius, Ségolène Royal, le secrétaire d’Etat américain John Kerry et tous les autres responsables et irresponsables de la planète, ont approuvé gravement. Les Français ont évidemment signalé que toutes ces questions seraient bien résolues lors de la Conférence de Paris dans un an. En oubliant évidemment, ethnocentrisme classique, que ces éléments seront très sérieusement discutés dans un mois à la Conférence mondial de Lima. François Hollande, lui, a continué son voyage dans l’Alberta accompagné d’une quarantaine de chefs d’entreprises anxieux de profiter du massacre écologique de cette région…