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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

mardi 23 janvier 2007

les vacances de monsieur Hulot

23 janvier

Ainsi, Nicolas Hulot a renoncé à se présenter, comprenant un peu tard, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, qu’il n’avait rien à faire dans cette galère. La politique, comme je lui ai rappelé quand il m’a engueulé pour avoir mis en doute le bien fondé de sa candidature dans Libération, c’est qu’on le veuille ou non, un métier, un métier parfois honorable et toujours difficile. Même si les deux derniers représentants en piste de l’écologie, Dominique Voynet et Corinne Lepage, ne sont que de bien modestes artisans au charisme un peu besogneux.

Dedans, Nicolas aurait pris des coups, y compris les miens, au risque de faire exploser la cause écologique déjà bien moquée par la politique trop tentée de la transformer seulement en discours d’estrades ou en thèmes de chics conférences au cours desquelles les participants déclarent (depuis 20 ans au moins) avec des trémolos dans la voix qu’il est temps d’agir et que demain il sera trop tard. Jusqu’à la conférence suivante et jusqu’à la nausée.

Dehors, Nicolas pourra peser de toutes ses forces sur la campagne sans être soupçonné de rouler pour lui. Il sera libre de nouveau, libre de servir de révélateur, au sens photographique du terme, sur les intentions et choix réels de tous les candidats qui ont signé son pacte écologique d’une main distraite, en pensant à autre chose. Au point d’être frappés d’amnésie quand ils prennent la parole dans les préaux, sur les chaînes de télévision et dans les radios, réservant ce drôle de sujet qui les embête (depuis 20 ans au moins), à leurs troisième ou quatrième couteaux, ces bretteurs calamiteux au verbe aussi haut que faux que les partis envoient pour meubler l’espace électoral. Les candidats sont d’ailleurs toujours aussi peu sollicités sur l’environnement par les journalistes politiques qui sont déjà fatigués par cette écologie dont ils proclamaient il y a quelques semaines qu’elle «sera au cœur de la campagne ». Mais, rêvons, d’ici à quelques semaines, un candidat ou une candidate, aura peut-être le courage, le culot ou l’inspiration de balancer l’écologie à la tête des petits marquis du commentaire politique.


+ Dominique Voynet était à France Inter ce mercredi matin pendant une quarantaine de minutes. Elle s'est bien défendue mais elle n'a pas échappé aux questions idiotes (celles sur les OGM permettant de résister à la sécheresse par exemple), tout simplement parce qu'une fois de plus un média a "oublié" d'inviter son (en l'occurence une...) journaliste spécialisé pour poser les bonnes questions, y compris celles qui peuvent fâcher. Les journalistes politiques s'accrochent à leurs priviléges et à la recherche de petites phrases.

dimanche 21 janvier 2007

Nicolas Hulot: l'attente insoutenable...

21 janvier

+ Séquence frisson : Nicolas Hulot, demain lundi au Palais de la Découverte, dira si oui ou non il est candidat. Ce naïf en politique, dans le fond persuadé que pour l’écologie, la droite et la gauche ont les mêmes réponses et les mêmes outils, aura réussi en quelques mois, à entretenir l’impression que les politiques étaient sur le point de se préoccuper sérieusement d’écologie : séquence illusion. Il aura réussi aussi, hélas, à faire croire qu’en dehors de lui, il n’y avait point d’écologie : séquence déception. Tant pis pour les autres, ceux qui ont construit et proposé depuis des années, des programmes autrement efficaces, structurés et radicaux que le pâle « Pacte écologique »: séquence destruction. Nicolas Hulot a pris le risque de ruiner son efficacité de présentateur télé (maintenant) voué à l’écologie. Il fait aussi la preuve que si les télévisions évoquaient plus souvent les questions d’environnement et de protection de la nature, l’opinion publique serait mieux informée et ferait pression sur des élus qui ne se sont vaguement et provisoirement lancés dans l’écologie que pour avoir l’air de ne pas laisser passer une mode. Que Hulot se présente ou non, parce qu’il aura attendu bien trop longtemps pour se décider, il aura fait beaucoup de dégâts. Sauf dans le monde politique qui oubliera vite l’écologie.

+ Le 24 janvier, le Conseil de la Fondation Nicolas Hulot, dont tous les membres sont opposés à la candidature de leur porte-parole, se réuniront pour faire le compte des dégâts et pour envisager l’éventualité de la disparition de la Fondation.

+ Saviez vous que les célèbres (et encore peu nombreuses, d'ailleurs) « maisons Borloo » à 100 000 euros pièce, maisons (aux murs minces) présentées comme un effort envers la part la plus défavorisée de la population, seraient toutes chauffées à l’électricité ? Autrement dit, on fait une fleur à leurs acheteurs avant de les conduire au déséquilibre dangereux de leurs budgets avec les factures EDF. Comme les habitants de dizaines de milliers de HLM des années 70.

mercredi 17 janvier 2007

Alain Juppé écolo, c'est tout nouveau

17 janvier

+ Il ne faudrait pas que l’activisme météorologique de Nicolas Hulot, et celui du Président Chirac préparant sa conférence mondiale du 2 février, réussissent à nous faire croire que le seul danger qui menace la France et la planète est le réchauffement climatique. C’est un peu trop facile de mettre en avant une tache énorme et planétaire alors qu’il y a…

- les OGM

- la pollution des aliments

- la pollution chimique de notre environnement

- l’agriculture productiviste

- l’agriculture bio trop peu aidée

- les « bio »carburants fausse solution (polluante)

- la pollution des eaux (souterraine et des rivières)

- la pollution de l’air

- la priorité donnée à la voiture individuelle et aux autoroutes

- les économies d’énergie

- le nucléaire, ses déchets et ses dangers

- les pauvres énergies nouvelles

- le recul de la biodiversité

- les déchets liée aux emballages superflus

- le pillage des ressources naturelles des pays du sud

- les conséquences des guerres sur l’environnement

- le mitage des lois de protection de la montagne et du littoral

- etc.

Mais les politiques en parlent beaucoup moins parce que pour la plupart de toutes ces questions il existe des solution, c'est-à-dire des choix écologiques, sociaux, politiques et économiques immédiats possibles….

+ Moment surprenant et rare mardi en fin de matinée que d’assister à un point de presse présentant la (mondiale) conférence « Citoyens de la terre » organisée par Jacques Chirac. Non pas que les banalités débitées sortirent de l’ordinaire, mais contempler et écouter Alain Juppé (président du comité d’organisation) faire l’écolo, c’était assez …réjouissant, surréaliste même. C’est quand même l’homme qui a bloqué pendant des années Natura 2000 alors qu’il était Premier ministre. A ses côtés Hubert Védrine a juste été un peu moins mauvais. Et notre "ambassadeur de l'environnement" avait l'air de s'ennuyer. Tiens, au fait où était cachée Nelly Olin ?

Illustration (vécue, entendue…) de la compétence du revenant revenu de l’Ump. A un journaliste radio qui l’interroge après sa prestation, Juppé explique et pontifie: « …d’ailleurs, nous, à Bordeaux, nous développons les panneaux voltaïques pour chauffer des maisons ». Euh…dit à voix basse le reporter en arrêtant son magnétophone, les panneaux voltaïques, c’est pour produire de l’électricité… « oui, bon, dit Juppé agacé, c’est bien ce que je dis, de l’électricité pour chauffer l’eau dans les maisons ». Faut l’avoir entendu pour le croire. Avec ce genre de compétence, la conférence va défoncer les portes ouvertes. On vous racontera le feuilleton.

les supers menteurs de l'écologie

(article paru dans Libération)

Depuis des années les sondages (nous) assurent que les Français sont sensibles à l’environnement et disposés, (au choix), à mieux se conduire ou à payer plus s’ils en ont les moyens, pour que notre territoire soit mieux écologiquement géré. Depuis des années leurs attitudes, notre attitude n’a pourtant pas évolué : un bobo en boutique bio ne fait pas le printemps écolo. La majorité hurle à la moindre éolienne et à la moindre entrave à la circulation automobile urbaine ; et réclame l’élimination des orties et des ronces dans les réserves naturelles. Nous mentons donc vrai, parce qu’il n’est plus, pour l’instant, politiquement correct de ne pas avoir l’air écolo. Les écolo-menteurs viennent de récidiver dans un sondage du Parisien. Ils récidiveront, nous récidiverons, d’ici à la fin de la campagne électorale.

Depuis des années, les politiques, des parlementaires aux ministres, assurent qu’ils sont disposés, sous le vocable fumeux de « développement durable », à mettre en œuvre des comportements et des législations incitatives ou coercitive. Lors du dernier débat de l’assemblée nationale, alors que le pays était déjà largement secoué par la vague Hulot, il y avait dix députés en séance pour discuter du misérable budget du ministère de l’écologie. Nos super-menteurs jouent aux verts avec les pourcentages des énergies nouvelles. Le président écolo se garde bien de préciser que la France dispose de 112 000 mètres carrés de solaire thermique contre 780 000 pour l’Allemagne ; 5230 mètres carrés de solaire voltaïque contre 503 000 pour l’Allemagne ; et 373 mégawatts d’énergie éolienne contre 1807 pour l’Allemagne. Les mêmes parlementaires, les mêmes gouvernements ont « oublié » de taxer les agriculteurs pollueurs dans la toute récente loi sur l’eau adoptée dans l’indifférence et l’absentéisme. Et pour animer la préparation du grand colloque international de février organisé par le président, ce dernier désigne Alain Juppé, l’homme qui avait bloqué le projet de réserves européennes Natura 2000 aux frontières.

Tant que le ciel ne nous ne tombera pas sur la tête nous continuerons de mentir et de faire semblant d’être verts tandis que continuera la danse du scalp autour de Nicolas Hulot. C’est la séquence dérision…

Ségolène a signé, François a signé, Nicolas (l’autre) a signé, Marie-George a signé, Dominique a signé et Jean-Pierre, nouveau pacsé du PS, a donc signé par procuration, ce qui lui a évité de rappeler publiquement qu’il n’avait jamais compris ce qu’étaient les problèmes d’environnement. Le pacte écologique de Nicolas Hulot vient donc d’atteindre son point maximum d’inutilité, ce que l’on appelait encore il y a quelques années le Principe de Peter. Tout le monde est pour le pacte, les journaux et les politiques baignant dans l’unanimisme sur le thème « plus écolo que moi tu meurs ». Ne reste plus qu’à chercher l’erreur ! Tous verts ! Tellement vert, Sarkozy qu’au cours de sa prestation télévisée de prés de trois heures sur France 2 pour présenter sa candidature surprise, il n’a pas prononcé une seule fois le mot écologie ou le mot environnement. Même performance le 11 décembre pour Buffet au cours d’une émission de 50 minutes à France-Inter ; et lacune semblable de Bayrou (Lou Ravi du Béarn) lors de sa déclaration officielle de candidature sur fond de montagnes pyrénéennes pour les caméras de télévision ; genre la farce tranquille. Pour Royal on attend mais quand on lit le programme du PS, il est permis de redouter le pire, en dépit du renfort d’une Verte parisienne de choc et de Bruno Rebel, l’ancien patron de Greenpeace France. Mais, au moins, ce dernier sait de quoi il parle et porte en bandouillière d’autres prouesses que de jolies images télévisées. Quand à la gauche anti-libérale qui a réussit à écoeurer Bové, elle passe son temps à se balancer des insultes, des vertes et des pas mûres. Alors, l’écologie, camarade, on verra plus tard, quand on aura pacsé le consensus et la démocratie. Pour plus d’explications, voire Clémentine Autin qui manie vertement la langue de bois, ce qui ne suffit pas pour faire écolo, elle s'en est aperçue.

Revenons au pacte qui agite le microcosme pâmé. Nos confrères journalistes politiques, fatigués de mettre en scène la concurrence indécise et ennuyeuse entre Royal et Sarkozy, se ruent sur Nicolas Hulot et le psychanalysent. Leur nouvelle vedette, leur dérivatif : enfin un candidat qui ne comprend rien à la politique, une aubaine ! Une vraie curée, une danse du scalp qui sert à masquer la vacuité de leurs questions et de leurs analyses ; et à relancer l’industrie pourtant prospère de la « petite phrase ». Dans les rédactions, désormais, les chroniqueurs politiques confisquent Nicolas Hulot, interdisant littéralement aux journalistes spécialisés d’aller poser quelques questions d’écologie à notre nouveau Coluche (en moins drôle, bien sur) pour qu’il puisse aller au delà des banalités qu’aligne son Pacte qui n’est qu’une bien pâle copie de ce que disent les spécialistes et les journalistes environnementalistes depuis une vingtaine d’années. Les Verts aussi, il faut le reconnaître : mais les Verts ont trop souvent cru, Voynet en tête, qu’il fallait aller parler d’écologie aux journalistes politiques. Lesquels s’en foutent complètement, eux qui ne connaissent que la nature des jardins de Matignon et de l’Elysée. Il y a quelques jours, désespérant de remonter le moral à ses troupes Voynet a d’ailleurs eu, pour une fois, une révélation d’écologisme fulgurant en déclarant : « Il ne suffit pas de fermer le robinet en se lavant les dents et de cliquer sur une charte écologique pour sauver la planète ». Superbe Exocet en plein dans le Pacte Ecologique qu’elle a pourtant signé.

Les partis politiques viennent tout simplement de fracasser le beau projet de Nicolas Hulot. Car, étouffé sous les embrassades, banalisé par les danses du ventre torrides, écrasé sous les chants de guerre des tribus partidaires qui espèrent, qu’enfin, on ne va plus parler politique pendant la période électorale, le « pacte » est en train d’exploser en plein vol. Nicolas Hulot n’a plus qu’une solution : faire de la politique. Or cela semble être l’activité pour laquelle il est le moins doué. Il vient d’apprendre à ses dépends, alors qu’il prépare pourtant son coup d’éclat depuis plus d’un an que, probablement, la politique est une chose trop sérieuse pour être laissée aux écologistes. Et inversement, bien sur. Hulot, dépouillé au coin d’un bois, est nu désormais.

L’unanimité sidérante fait resurgir les fantômes des promesses non tenues du passé et apparaître la pâleur, la fadeur du projet. Circulez, il n’y a pas grand-chose à voir. Les politiques s’en sont vite aperçus, ils ont l’habitude des catalogues à grand tirage qu’ils appellent programme, c’est pour cela qu’ils en redemandent. Les promesses faites par les uns et trop d’autres, n’engagent, selon la formule consacrée, que ceux qui les écoutent. Nicolas, si sympathique qu’il soit, n’a plus qu’à ramasser les débris épars de son pacte. Comme le Titanic, il est en train de couler. Séquence émotion…

Le temps écologique du parler pour ne rien faire continue.


mardi 16 janvier 2007

le "bio"carburant n'existe pas

15 janvier

+ Visite du candidat de l’UMP au Mont Saint Michel. Un contre-exemple écologique, une dépense fabuleuse pour remettre de l’eau autour d’un « monument » qui n’est rien d’autre qu’une vaste boutique en plein air. Ce n’est pas de l’écologie, contrairement à ce que l’on raconte à droite et à gauche, mais de l’aide au tourisme nanti. La venue du sable dans une baie est un mouvement naturel auquel il est à la fois vain et trop coûteux de s’opposer. C’est plusieurs années de budgets pour toute la biodiversité et les réserves naturelles du ministère de l’environnement.

+ Ras le bol d’entendre parler du BIOcarburant. Ce carburant à base de végétaux n’a rien de BIO et il n’a pas d’autre fonction que de promettre des fortunes (pré-électorales) au lobby des gros agriculteurs qui espère pouvoir rapidement faire pousser n’importe quoi et n’importe où sans lésiner sur les engrais et sur les pesticides « puisque cela ne sera pas pour la consommation humaine ». En attendant, l’effet d’annonce estompé, on apprend qu’il existe actuellement en France une dizaine de véhicules pouvant fonctionner avec ce seul jus de légume et la station service inaugurée en grande pompe par je ne sais plus trop quel ministre vers la Porte d’Orléans il y a deux mois ne délivre pas la moindre goutte d’essence « bio ». Laquelle, de toute façon, est un leurre.

lundi 15 janvier 2007

La biodiversité selon Sarkozy

14 janvier

+ La grande réunion de l’UMP a illustre une tendance française, européenne et mondiale : le recul rapide de la biodiversité : 98 % pour le chef.

+ Ceux qui auront été… interloqués (comme moi, sur place) par le déroulement et le contenu de la cérémonie d’investiture de Nicolas Sarkozy pourront relire avec profit le numéro 312 (septembre 2006) de la revue L’Histoire et le numéro 18 des Collections de L’Histoire : ils sont tous les deux consacrés à Joseph Goebbels, l’inventeur de la propagande.

samedi 13 janvier 2007

Sarkozy et le gaspillage

13 janvier

+ La grande Foire de Paris organisée dimanche à la Porte de Versailles par Nicolas Sarkozy, représente un coût légèrement supérieur à de 5 millions d’euros si l’on inclut le financement des voyages à dix euros offerts à tous les Français qui veulent passer la journée à Paris. Son ami Christian Estrosi, qui est aussi "l'ami des loups...", a honoré la meute de sa présence. Nous vivons bien dans la société du gaspillage. De quoi financer le fonctionnement de nombreuses réserves naturelles…

mercredi 10 janvier 2007

L'info du jour: Juppé écolo

10 janvier

+ Juste pour rire : les 2 et 3 février prochains aura lieu la grande conférence (internationale) présidentielle et donc chiraco-chiraquienne des « Citoyens de la Terre ». Et qui est le président du comité d’organisation ? Alain Juppé, longtemps connu sous le surnom d’Amstrad (ancêtre des ordinateurs) et surtout Premier ministre qui saborda et bloqua le programme français de Natura 2000, le programme des réserves naturelles européennes en France. Il se rendit également célèbre pour saboter toutes les idées et initiatives de sa ministre de l’environnement Corinne Lepage. A tel point qu’elle en pleura en public. Ca promet.

+ L’Europe, la France bruissent d’angoisses sur le réchauffement climatique. C’est tout (re)nouveau, ça vient de ressortir. Les Français s’inquiètent également. Y compris ceux qui reviennent des sports d’hiver artificiels au cours desquels ils ont bénéficié, pour glisser de l’assistance de 4590 canons à neige destinés à enneiger 1200 kilomètres de pistes. Ce qui permet de consommer…

- 4200 mètres cubes d’eau par hectare enneigé

- 26 000 kilowatts heure par hectare enneigé

- 16 millions de mètres cubes d’eau pour toute la saison entraînant le recours à une centaine de barrages spécialisés.

- Ce qui met le prix du mètre cube de neige artificielle à 1,5 euros.

Autrement dit, les stations de sport d’hiver rattrapées (pourtant prévenues depuis des

années) gaspillent de l’eau et de l’énergie pour lutter contre les conséquences du réchauffement… en contribuant à ce réchauffement.

Pour compenser, on éteindra les lumières plus tôt…

En attendant d’éteindre les lampadaires qui éclairent les stations de ski pendant toute la nuit.

jeudi 4 janvier 2007

le président Chirac écolo...

4 janvier

Pour ceux qui croient encore aux promesses, voici ce que déclarait le Président de la République en 2002…

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La Terre et l’Humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables.

Il est temps d’ouvrir les yeux. Sur tous les continents, les signaux d’alerte s’allument. L’Europe est frappée par des catastrophes naturelles et des crises sanitaires. L’économie américaine, souvent boulimique en ressources naturelles, paraît atteinte d’une crise de confiance dans ses modes de régulation. L’Amérique Latine est à nouveau secouée par la crise financière et donc sociale. En Asie, la multiplication des pollutions, dont témoigne le nuage brun, s’étend et menace d’empoisonnement un continent entier. L’Afrique est accablée par les conflits, le sida, la désertification, la famine. Certains pays insulaires sont menacés de disparition par le réchauffement climatique.

Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ! Prenons garde que le XXI éme siècle ne devienne pas, pour les générations »(…)

« Le changement climatique d’abord. Il est engagé du fait de l’activité humaine. Il nous menace d’une tragédie planétaire. Il n’est plus temps de jouer chacun pour soi. De Johannesburg doit s’élever un appel solennel vers tous les pays du monde et d’abord les grands pays industrialisés ; à ratifier et applique le Protocole de Kyoto. Le réchauffement climatique est encore réversible. Lourde serait la responsabilité de ceux qui refuseraient de le combattre.

Deuxième chantier : l’éradication de la pauvreté. A l’heure de la mondialisation, la persistance de la pauvreté de masse est un scandale et une aberration. Appliquons les décisions de Doha et Monterrey. Augmentons l’aide au développement pour atteindre dans dix ans les 0,7 % du PIB. Trouvons de nouvelles sources de financement. Par exemple par un prélèvement de solidarité sur les richesses engendrées par la mondialisation.

Troisième chantier : la diversité. La diversité biologique et la diversité culturelle, toutes deux patrimoines communs de l’humanité, sont menacées. La réponse, c’est l’affirmation du droit à la diversité et l’adoption d’engagements juridiques sur l’éthique.

Quatrième chantier : les modes de production et de consommation. Avec les entreprises, il faut mettre au point des systèmes économes en ressources naturelles, en déchets et en pollutions. L’invention du développement durable est un progrès fondamental au service duquel nous devons mettre les avancées des sciences et des technologies, dans le respect du principe de précaution. La France proposera à ses partenaires du G8 l’adoption, lors du sommet d’Evian en juin prochain, une initiative pour stimuler la recherche scientifique et technologique au service du développement durable.

Cinquième chantier : la gouvernance mondiale, pour humaniser et maîtriser la mondialisation. Il est temps de reconnaître qu’existent des biens publics mondiaux que nous devons gérer ensemble. Il est temps d’affirmer et de faire prévaloir un intérêt supérieur de l’humanité, qui dépasse celui de chaque pays. »

Je vous fais grâce du reste...

De toute facçon, ce sera encore mieux à la conférence "environnementale" des 1er et 2 février prochains

mercredi 3 janvier 2007

les parlementaires et l'écologie...

3 janvier

Un rappel pour qui se ferait encore des illusions sur les appétences écologiques de la représentation parlementaire : le 10 novembre 2006, lors de l’examen du budget du ministère de l’Ecologie et du développement durable, il y avait dix députés en séance. Dont le célèbre Jean Lassalle, parlementaire pyrénéen déclarant (notamment) au nom de l’UDF :

« … Tout a été réglé grâce à la biodiversité, par l’arrivée de cinq ours dans les Pyrénées, dont une s’est suicidée. Elle ne voulait pas que son enfant naisse dans un lieu où elle avait été transportée brutalement, déracinée. Il a fallu 300 gardes mobiles chaque fois qu’un ours était introduit, et vous êtes vous-même venue en papamobile, n’hésitant pas à traiter les Pyrénéens d’ânes et d’imbéciles. Vous avez même réussi à réaliser une introduction de nuit. On ne peut plus, dans nos Pyrénées, baisser culotte derrière un arbre sans y trouver un garde-chiourme. C’est un véritable régime policier, qui rappelle les plus tristes heures de notre histoire. Et nous en sommes réduits à nous expliquer devant les tribunaux. Nous voilà bien loin des véritables enjeux de la planète. Je reviens du Rif marocain, où des centaines d’hommes et de femmes essaient de passer en Espagne pour rejoindre le continent européen. Ils sont eux aussi déracinés de leurs territoires, où il n’y a aucun avenir pour eux, car ils y sont méprisés… »

mardi 2 janvier 2007

Noêl au balcon, Pâques aux couillons..

2 janvier

+ Première décision écologiste de Nicolas Sarkozy : les commissariats de police vont être chauffés au bois (ce qui n’est que la nouvelle version du proverbe policier bien connu : « Vous allez voir de quel bois on se chauffe ».

+ Notre président-écolo, le Chi, celui qui regarde la « maison brûler » depuis des années, nous a proposé dans ses vœux « un développement durable qui favorise la croissance ». Cherchons l’erreur. Il a aussi proposé un « droit du logement opposable ». Si cela se révèle aussi efficace que la « charte de l’environnement adossée à la constitution », les « sans domicile fixe » de plus en plus nombreux et ceux qui vivent dans des logements insalubres n’ont pas fini d'attendre les résultats du réchauffement climatique.

+ Que ceux qui seraient tentés par les propos bucolico-écolo de Bayrou, se rendent, pour rire, sur le site de l’assemblée nationale (Journal des débâts) pour y lire les propos de son ami en UDF Jean Lassalle lors de la discussion du budget du ministère de l’écologie, budget dont il a demandé la diminution.

+ Pendant les vacances de monsieur Hulot, qui se repose et pense en Bretagne, la plupart des candidats à l’élection présidentielle réfléchissent à l’environnement dans le plus profond silence.

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L’association des journalistes pour la nature a publié le 20 décembre le communiqué suivant :

Lettre ouverte à celles et ceux qui souhaitent devenir président…

L’environnement, ce célèbre inconnu

Le tourbillon médiatique qui a entouré la tentative de candidature de Nicolas Hulot a au moins prouvé une chose : les journalistes metteurs en scène de la campagne présidentielle ne s’intéressent absolument pas à l’écologie et aux questions d’environnement tout en expliquant que ces sujets, (avec d’autres évidemment), « seront au cœur de la bataille électorale ». Aucun de ces confrères n’a d’ailleurs posé la moindre question sur le contenu du pacte écologique proposé. Lors des premières grandes émissions, télévisées ou radiodiffusées, de présentation des candidats, aucun n’a été questionné sur ses projets en matière d’environnement. Qu’il s’agisse de Nicolas Sarkozy, de François Bayrou, de Ségolène Royal, de Jean-Marie Le Pen, d’Arlette Laguiller, d’Olivier Besancenot ou de Marie-George Buffet…
Comme nous avons la faiblesse de croire, au nom de nos 280 adhérents, que l’écologie et l’environnement devront effectivement être au cœur de l’action du prochain responsable de l’Etat, nous proposons aux candidats, s’ils veulent en parler sérieusement, de s’adresser à notre association. Nos questions ne seront pas forcément indulgentes mais elles seront au moins marquées par une compétence représentative de notre diversité et de notre expérience. Nous proposons donc à tous les candidats de rencontrer, une ou plusieurs fois, un panel de nos membres qui s’efforceront d’approfondir et de comprendre le sérieux des projets écologiques qu’ils proposent aux Français.


Carine Mayo
Présidente
Association des journalistes pour la nature et l’écologie
28, rue de la Folie Régnault, 75011 Paris
01 40 15 09 08