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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

lundi 29 décembre 2008

Gaza: un enfer environnemental



Le lac des eaux d'égouts dans le nord de Gaza

Ayant souvent séjourné, jusqu’à l’année dernière, à Gaza pour des reportages, sans me prononcer sur la responsabilité des uns et des autres, je voudrais rappeler que Gaza n’est pas un enfer seulement depuis samedi. Depuis plusieurs années, les Gazaouis survivent dans un enfer environnemental. Ils ont droit à toutes les pollutions, lesquelles expliquent l’augmentation des maladies pulmonaires et des intoxications. Le ramassage des ordures, toutes natures confondues, n’étant plus assuré depuis longtemps, sauf parfois dans le centre de Gaza-ville, prés du siége du Hamas, elles brûlent jour et nuit, dégageant des vapeurs irritantes et de la dioxine provenant des plastiques et des batteries usagées. Comme l’électricité n’est plus distribuée à Gaza que quelques heures par jour (les bon jours...) les Gazaouis qui en ont les moyens, mais aussi les administrations et les hôtels de luxe installés sur le bord de mer, mettent en route des petits ou gros groupes électrogènes fonctionnant avec du gazole de mauvaise qualité. Ce qui a pour effet d’augmenter la pollution de l’air.
Touchée par des tirs israéliens, la station d’épuration ne fonctionne plus. Toutes les eaux usées s’en vont donc dans la mer ou bien grossissent l’immense lac d’eau putride qui d’étend un peu plus chaque année dans le nord du territoire, la zone où les combats sont les plus intenses : les maires de la région ont fait dresser les plans d’une nouvelle station d’épuration que l’Europe refuse de financer en arguant qu’elle serait aussitôt détruites par les tirs israéliens. Les mêmes qui touchent souvent la digue bordant le lac, provoquant l’envahissement des maisons et des caves d’immeubles. Au pied des immeubles bordant ce « lac », l’été, l’odeur est insupportable. Comme elle l’est toute l’année sur les bords du Wadi Gaza, la seule rivière du territoire. Un cours d’eau qui constituait il y a des années, une zone de repos pour des milliers d’oiseaux migrateurs, aussi bien des rapaces que des cigognes faisant halte sur leur route les ramenant d’Egypte ou du Soudan. Aujourd’hui, aucune vie n’est discernable dans les eaux du Wadi Gaza dont le fond est tapissée d’algues vertes : plus un poisson. Les nappes phréatiques sont de plus en plus polluées par des produits chimiques et des bactéries : c’est pourtant avec cette eau que les Gazaouis qui en ont la possibilité, en dehors de Gaza-ville notamment, arrosent leurs petits « jardins de survie ». Depuis trois ans, il n’y a jamais eu autant de gastro-entérites et d’empoisonnements mortels, constatent les médecins.
En raison de l’interdiction faite aux pêcheurs par la marine israélienne de gagner le large, c’est dans des eaux polluées, des eaux d’égouts salées, qu’ils prennent de moins en moins en moins de poissons au nageoires souvent rongées par des produits chimiques. C’est dans ces eaux qu’à la belle saison se baignent les enfants et les habitants de Gaza. Avec les conséquences que l’on imagine.
La surpopulation du territoire, probablement aujourd’hui plus d’un million et demi d’habitants pour 378 kilomètres carrés, soit 4200 habitants au kilomètres carrés, a entraîne la quasi disparition des espaces naturels et des espèces sauvages et il faut bien chercher, vers le sud du territoire, pour trouver quelques arbres.
Au-delà de la tragédie des morts, ceux d’aujourd’hui ou ceux d’hier, les habitants de Gaza vivent donc dans un enfer environnemental permanent. Le PNUE, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement l’a d’ailleurs très bien décrit il y a quelques années. En expliquant que sur tous les points la situation n’est guère plus enviable en Cisjordanie. Malheureusement, ce rapport qui est à la fois prudent et courageux, a fini dans les tiroirs des Nations unis et d’un certain nombre de gouvernements.
La destruction de la santé par l’empoissonnement des ordures ménagères qui brûlent, on la retrouve aussi en Cisjordanie où la situation politique fait que le parcours d’une benne à ordures dure deux à trois jours. Au point que les colons israéliens finissent par se plaindre des effluves empoisonnés qui finissent par les atteindre, la Cisjordanie se transformant peu à peu comme Gaza en un véritable champ d’ordures encombrées de carcasses de voitures, de camions et de réfrigérateurs.
Une dernière remarque sur l’environnement dans Gaza : la pollution par le bruit. Il y a d’abord celui des armes et des bombes auxquelles les gens ne s’habituent pas, mais aussi toutes les nuits pratiquement le bruit des avions qui pour des raisons de guerre psychologique passent volontairement le mur du son au dessus de Gaza-ville. Les adultes et surtout les enfants sont réveillés plusieurs fois la nuit par un ou plusieurs avions supersoniques. Quand on est journaliste, on passe huit jours, quinze jours, et on oublie rapidement ces réveils en sursaut et le sommeil repris dans l’attente de la prochaine explosion supersonique. Quand, on est sur place, on finit par sinon devenir fou, ou tout au moins avoir des problèmes psychologiques. Ce dont témoignent les rares médecins étrangers travaillant dans le territoire A ce propos, une anecdote vécue : je ne parle pas l’arabe et quand je suis à Gaza, un interprète travaille régulièrement avec moi Un samedi soir, il y a quatre ou cinq mois, je l’ai invité avec sa femme et ses deux enfants à l’hôtel où j’étais, espèce d’oasis pour étrangers au bord de la mer. Nous avons passé une soirée agréable ; les enfants étaient plutôt contents, et nous sommes repartis dans les rues de Gaza. J’ai raccompagné en voiture l’interprète, sa femme, sa famille, et brusquement il y a eu des pétards qui ont éclaté dans la rue. C’était un mariage tout simplement, rien de grave, mais les gosses ont hurlé, gueulé pendant une heure à cause de ce bruit, qui les avait totalement traumatisés, parce que pour eux un bruit c’est la guerre, il ne faut jamais oublier cela quand on parle de Gaza : la pollution par le vacarme.

Sarkozy en fuite au Brésil ?

Lundi 29 Décembre

On est toujours sans nouvelles d'un dangereux schizophrène qui se serait réfugié dans une cité balnéaire du littoral brésilien. Les autorités françaises sont inquiètes car il parait que l'individu est trés agité, présentant toutes les caractéristiques d'un syndrome dépressif consécutif à une longue période de sur-activité. Toutes les informations sont centralisées au 01 42 92 81 00.

samedi 27 décembre 2008

Trois images des paysages et des routes que le Dakar va massacrer en Argentine et au Chili à partir du 3 janvier





A partir du 3 janvier,un millier de véhicules du "Dakar"vont se lancer en Argentine puis au Chili et massacrer les routes et un paysage fantastique en dépit de l'opposition des Indiens du désert d'Atacama (Chili)et des écologistes des deux pays. La horde a débarqué il y a quelques jours en Argentine d'un bateau et comprend une cinquantaine de voitures de presse occidentales. Tous ces gens n'ont sans doute entendu parler ni de la crise ni du réchauffement climatique pour continuer à assurer la promotion des grosses voitures et des 4 x 4. Merci à l'Equipe et au Parisien qui patronnent encore ce rallye d'un autre âge!

mardi 23 décembre 2008

Prière de Noël pour un bref rétablissement de la guillotine pour un Prince de Bourbon-Parme

Mercredi 23 décembre

Je voulais mettre en valeur cette information typique, déjà évoquée, de nos dérives de communication, en ce temps où tout devient dérisoire et où se dessine finalement, ainsi que l’écrit sous plusieurs formes cette semaine le Courrier International, comme une amorce de fin de civilisation. Donc, il ne faut par oublier ce magnifique imbécile nommé Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme et vaguement (très vaguement) descendant de Louis XVI ou de Louis XIV: il a portè plainte devant un tribunal administratif pour « pornographie et atteinte à la mémoire des rois et des reines de France» contre les oeuvres de Jeff Koons disposées dans le parc et le château de Versailles. Ce crétin de nobliau, qui affirme être Prince, devrait se souvenir que l’on a guillotiné l’un de ses lointains parents. Mais peut-être abuse-t-il du bourbon...
On pourrait peut-être offrir sa tête au peuple pour lui faire oublier la crise !

Le pire est que ce con ait été pris au sérieux par la justice qui a statué en trois jours (négativement) sur sa demande alors qu'elle est parait-il surchargée!

lundi 22 décembre 2008

L'arnaque sociale et écologique de Boutin, un attentat bizarre et un imbécile nommé Bourbon-Parme

Lundi 22 décembre

Le retour en France réserve quelques surprises de choix...

- Les cinq bâtons de dynamite retrouvés grâce aux indications des « terroristes » dans les toilettes du Printemps-Hausmann à Paris, fleurent bon la provocation destinée à rappeler aux Français que nous sommes tous menacés par ces « terroriste » qu’ils soient ou non « invisibles ». Sur ce point, quand même, une différence essentielle entre Poutine et Sarkozy : le premier, pour gagner le droit moral d’exterminer les Tchétchènes, a fait tuer des centaines de personnes par l’ex-KGB dans deux immeubles de Moscou en 1999 et le second laisse monter une minable opération de basse police avec de la dynamite qui n’aurait tué personne. Le résultat politique est le même...
- Un imbécile nommé Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme et vaguement (très vaguement) descendant de Louis XVI porte plainte pour « pornographie et atteinte à la mémoire » contre les oeuvres de Jeff Koons disposées dans le parc et le château de Versailles. Ce crétin de nobliau devrait se souvenir que l’on a guillotiné son lointain parent ;
- Eco-emballage, l’organisation privée-publique qui « gère » le recyclage des emballages a perdu 60 millions d’euros dans des placements hasardeux. Son patron, Bernard Hérodin a été viré. Une bonne occasion de rappeler que le fameux « point vert » que l’on trouve sur les emballages ne contribue en aucun cas à diminuer le volume des emballages mais nous les fait payer pour qu’ils soient recyclés. Ce qui revient à transformer un souci écologique en bonnes affaires...
- La dernière arnaque de la semaine s’appelle « la maison à 15 euros par jour » de Christine Boutin. Pourquoi pas 0,6 euros de l’heure, pendant qu’elle y est, ça ce serait une encore meilleure communication ! Ces maisons à 1 centime la minute sont annoncées depuis le mois de janvier 2008 et la ministre vient d’en livrer trois alors qu’elle en a promis 5000 pour le printemps ! A peu prés aussi dérisoire que les 40 000 « maisons Borloo » à 100 000 euros promises en 2005 et dont 567 ont été construites alors que le ministre devenu écolo en avait promis 40 000. Mais il y a mieux : les bicoques Boutin sont vendues sur...40 ans de crédit et ensuite il faut acheter le terrain. Et, cerise sur le gâteau, elles sont évidemment équipées de chauffages électriques. Vue la minceur des murs en parpaing de ciment, bonjour les charges ! Un conte de Noël qui n'est rien d'autre que de la communication.

vendredi 19 décembre 2008

Le Haut commissariat aux réfugiée et une ONG, Première Urgence au secours écologique de la Géorgie



Vendredi 19 Décembre

Pour éviter que les réfugiés (personnes déplacées)du conflit entre la Géorgie et la Russie soient contraints de provoquer un désastre écologique en coupant n'importe comment les rares forêts de la région et leurs arbres fruitiers, le HCR et l'ONG française Première Urgence, livrent du bois aux villageois dont les maisons ont été détruites et qu'il réoccupent malgré l'hiver. Il y a urgence car la neige est tombée en abondance et, chaque nuit, la température descend à - 5°.

mardi 16 décembre 2008

Aucune restauration des destructions écologiques en Irak depuis 2003

Mardi 16 décembre

Sur les 100 milliards de dollars américains déversés sur l'IRAK depuis la fin de la guerre en avril 2003, pas un cents n'a été affecté à l'environnement.
- Pas de réparation des usines de retraitement des eaux usées bombardées
- Le Tigre est toujours pollué
- Il y a du pétrôle répandu partout
- Les nappes phréatiques restent polluées et fréquemment leurs pollutions augmentent
- Les déchets et les les outils contaminés par la radio-activité dispersés dans la population a la suite du pillage du centre du réacteur nucléaire Osirak sont toujours
dispersés dans les familles.
- Aucune effort pour éliminer les traces d'uranium appauvri (des bombes et des obus) présentes partout dans le pays.
- Aucun effort de reboisement (sauf dans le Kurdistan, mais pas avec l'argent américain)
- Augmentation de la pollution de l'atmosphère à Bagdad, de Bassora et des grandes villes.
- La rare eau distribuée au robinet n'est pas sure.

TOUT CELA, ET DES MILLIERS DE MORTS VALAIENT BIEN UN LANCER DE CHAUSSURES POUR UN PRESIDENT QUI N'A PAS RENONCE A VOYAGER AVEC SES GROS SABOTS

Une seule bonne nouvelle: la remise en eau progressive des vastes marais à l'Est de Bassora: mais elle est du à l'obstination des Arabes des Marais, au Programme des Nations Unies pour l'environnement et à l'argent des Japonais. L'eau est revenue et avec elle la fabuleuse biodiversité de cette région

Le diktat russe se moque de Sarkozy et de Bernard Kouchner

MARDI 16 Décembre



Comme le montre cette photo (forces spéciales)et en dépit des vantardises de la présidence française de l'Europe, les militaires russes continuent de bloquer le retour des Géorgiens dans les villages qui ne sont pas en Ossétie du sud. Chaque jour leurs positions changent mais l'esprit reste le même: pas d'application compléte des accords passés avec l'Europe. D'autre part l'armée russe interdit toute intervention humanitaire (pour les ONG comme pour le Haut Comité aux Réfugiés de l'Onu) à l'intérieur de l'Ossétie du Sud?

dimanche 14 décembre 2008

Les Russes se moquent de l'Europe en Géorgie

Dimanche 14 décembre
Malgré les promesses, la Russie n’évacue pas tous les territoires occupés en Géorgie et même les réoccupe! Hier matin, ses militaire se sont opposés à une inspection des ambassadeurs de l’Union européenne dans le village de Pérévi, non loin de la frontière de l’Ossétie du Sud. L’ambassadeur de France a été réduit, au lieu de la visite annoncée, à lire des extraits de la Déclaration des Droits de l’Homme devant un barrage des forces spéciales de l’armée russe alors que les observateurs européens avouaient leur impuissance à faire respecter les promesses de Nicolas Zarkozy et de Bernard Kouchner. (Voir reportage complet sur Mediapart)

vendredi 12 décembre 2008

halte aux tomates et oubliez les cerises, il faut boycotter ces aliments

Vendredi 12 décembre

Je voudrais bien, au moment où le paquet-climat européen et les négociations de Poznan sur le climat battent de l'aile, que tous ceux qui se plaignent (à juste titre) de la baisse du pouvoir d'achat cessent d'acheter des tomates "hors saison". Et les fêtes de fin d'année ne doivent pas être l'occasion d'acheter des cerises (par exemple) qui auront parcouru des milliers de kilomètres en avion. Il faut systématiquement boycotter ces fruits hors saison qui gaspillent de l'énergie. Il faut encore plus boycotter les magasins bios qui nous proposent (je pense à Naturalia racheté récemment par Monoprix) ces fruits hors saison (Argentine, Chili, Nouvelle Zélande...)sous prétexte qu'ils sont bios. Il doit y avoir une limite à l'incohérence !

Les assureurs lassés de payer les désastres font pression sur les négociations climatiques

Vendredi 12 décembre

Quand leurs bénéfices sont menacées, le grandes multinationales commencent à se préoccuper du climat. Tout le monde, au cours de la conférence de Poznan qui se termine dimanche, a remarqué l’activisme et les pressions des grandes compagnies d’assurance pour que des mesures soient prises rapidement pour limiter ou réduire les désordres climatiques liés aux émissions de CO2 et de méthane. Les assureurs ont calculé que depuis une vingtaine d’années les inondations liées à l’évolution du climat ont augmenté de 350 % , tandis que celles provoquées par des typhons ou cyclones ont augmenté de 100%. Situation, disent les assureurs et surtout les réassureurs, qui leur coûte de plus en plus cher, l’année 2008 ayant battu de nouveaux records de destructions à rembourser. D’autant plus qu’il leur faut à chaque fois également rembourser les dégâts affectant les cultures et les industriels de plus en plus fréquemment assurés. Et, de plus en plus, les forêts qui sont essentielles pour la stabilité climatique seront également assurées en tant que « puits de carbone » répertoriés par le Protocole de Kyoto. A Poznan, ces compagnies ont donc fait, avec le soutien du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), pression pour que des décisions positives soient prises. Il en a été de même à Bruxelles à propos du « paquet-climat » en cours de finalisation. Les assureurs, réunis dans un groupe de pression de 18 compagnies mondiales, ont expliqué en coulisses, à Poznan comme à Bruxelles, que faute d’avancées ils allaient augmenter fortement leurs primes. Aussi bien pour les industries et les collectivités que pour les particuliers. Faute de progrès, ont-ils fait savoir, non seulement les augmentations seront importantes pour tout le monde mais en plus ils pourraient être amenés à refuser certaines garanties. Ce qui remettrait par exemple en cause les remboursements liés aux déclarations d’ « état de catastrophe naturelle ».
Mais, en écoutant Madame Kosciusko-Morizet et monsieur Borloo qui n’est pas encore remis de son ivresse du vote (provisoire) de la loi Grenelle 1, on se rend bien compte que la crise économique rend sourd à l’écologie. C’est bien pratique...

Un départ en reportage dans le Caucase entrainera peut-être une interruption ou un ralentissement du blog pendant une dizaine de jours

dimanche 7 décembre 2008

Censure au ministère de l'Ecologie: l'Institut Français de l'environnement supprimé par Kosciusko-Morizet et Borloo

Dimanche 7 décembre

Par décret, le ministère du développement durable et autres lieux découverts à marée basse, vient de faire un nouveau pas dans la censure des informations environnementales. L’Institut Français de l’Environnement n’existe plus. Depuis 1991, créé à l’initiative de Michel Rocard et de Brice Lalonde, cet organisme installé à Orléans fournissait à la presse et aux décideurs qui avaient envie de savoir, des chiffres, des faits, des statistiques, des observations dressant la chronique heureuse ou malheureuse de l’évolution de la nature et de l’environnement en France, voire en Europe. L’essentiel était publié tous les mois sous forme de synthèse sur un thème précis (eau, immobilier littoral, dépenses environnementales, artificialisation des sols, pollution des eaux, pollution de l’air, biodiversité, etc.) et chaque année était édité un « Etat de l’environnement » de plusieurs centaines de pages qui ne masquait aucun problème, aucun chiffre.
Pendant des années, malgré les difficultés, les chercheurs, enquêteurs et statisticiens de l’IFEN ont fait un travail aussi silencieux que remarquable. C’est grâce à leurs travaux que j’ai écrits des dizaines d’articles précis et documentés. Ils avaient l’art et le talent de lancer les journalistes sur les bonnes pistes, de débusquer, mine de rien, les mensonges officiels ; y compris dans les domaines sensibles comme le nucléaire ou l’énergie. Ils auront été efficace aussi bien sous la gauche que sous la droite. Ils viennent de le payer cher et les journalistes perdent une référence précieuse en ces temps où le Grenelle dit de l’environnement part en quenouille.
Enivrée par sa montée dans l’appareil de l’UMP, Madame Kosciusko-Morizet s’est laissée faire. Enivré par on ne sait trop quoi et quelques succès faciles auprès du Président, Monsieur Jean-Louis Borloo a signé le décret assassin, partant du principe que pour soigner un malade le plus efficace est de casser le thermomètre.
L’association des Journalistes pour la Nature et l’Ecologie a protesté. Mais sous le régime actuel, le slogan est vigueur est plus que jamais : « cause toujours, tu m’intéresses... »

samedi 6 décembre 2008

Un nouveau témoignage sur les descentes de gendarmes dans les écoles du Gers

Samedi 6 décembre

Lundi 17 novembre 2008, 10h. 30,
Ecole des Métiers du Gers. Descente musclée de la gendarmerie dans les classes. Je fais cours quand, tout à coup, sans prévenir, font irruption dans le lieu clos de mon travail 4 gendarmes décidés, accompagnés d'un maître-chien affublé de son animal. Personne ne dit bonjour, personne ne se présente. Sans préambule, le chien est lancé à travers la classe. Les élèves sont extrêmement surpris. Je pose des questions aux intrus, demande comment une telle démarche en ce lieu est possible. On ne me répond pas, j'insiste, on me fait comprendre qu'il vaut mieux que je me taise. Les jeunes sont choqués, l'ambiance est lourde, menaçante, j'ouvre une fenêtre qu'un gendarme, sans rien dire, referme immédiatement, péremptoirement.
Le chien court partout, mord le sac d'un jeune à qui l'on demande de sortir, le chien bave sur les jambes d'un autre terrorisé, sur des casquettes, sur des vêtements. La bête semble détecter un produit suspect dans une poche, et là encore on demande à l'élève de sortir. Je veux intervenir une nouvelle fois, on m'impose le silence. Des sacs sont vidés dans le couloir, on fait ouvrir les portefeuilles, des allusions d'une ironie douteuse fusent.
Ces intrusions auront lieu dans plus de dix classes et dureront plus d'une heure. Une trentaine d'élèves suspects sont envoyés dans une salle pour compléter la fouille. Certains sont obligés de se déchausser et d'enlever leurs chaussettes, l'un d'eux se retrouve en caleçon. Parmi les jeunes, il y a des mineurs.
Dans une classe de BTS, le chien fait voler un sac, l'élève en ressort un ordinateur endommagé, on lui dit en riant qu'il peut toujours porter plainte. Ailleurs (atelier de menuiserie-charpente), on aligne les élèves devant le tableau. Aux dires des jeunes et du prof, le maître-chien lance : « Si vous bougez, il vous bouffe une artère et vous vous retrouvez à l'hosto ! »
Il y a des allées et venues incessantes dans les couloirs, une grande agitation, je vois un gendarme en poste devant les classes. J'apprendrais par la suite qu'aucun évènement particulier dans l'établissement ne justifiait une telle descente.
La stupeur, l'effroi ont gagné les élèves. On leur dira le lendemain, dans les jours qui suivent qu'ils dramatisent. Ils m'interrogent une fois la troupe partie, je ne sais que dire, je reste sans voix. Aucune explication de la direction pour le moins très complaisante. Je comprends comment des gens ont pu jadis se laisser rafler et conduire à l'abattoir sans réagir : l'effet surprise laisse sans voix, l'effet surprise, indispensable pour mener à bien une action efficace, scie les jambes.
Ensuite, dans la journée, je m'étonne de ne lire l'indignation que sur le visage de quelques collègues. On se sent un peu seul au bout du compte. Certains ont même trouvé l'intervention normale, d'autres souhaitable.
Je me dis qu'en 50 ans (dont 20 comme prof), je n'ai jamais vu ça. Que les choses empirent ces derniers temps, que des territoires jusque là protégés subissent l'assaut d'une idéologie dure.
Ce qui m'a frappé, au-delà de l'aspect légal ou illégal de la démarche, c'est l'attitude des gendarmes : impolis, désagréables, menaçants, ironiques, agressifs, méprisants, sortant d'une classe de BTS froid-climatisation en disant : « Salut les filles ! » alors que, bien sûr il n'y a que des garçons, les félicitant d'avoir bien « caché leur came et abusé leur chien ». A vrai dire des marlous, de vrais durs n'auraient pas agi autrement. C'est en France, dans une école, en 2008. Je me dis que ces gens-là, les gendarmes, devraient accompagner les gens, les soutenir, qu'ils devraient être des guides lucides et conscients. Au lieu de ça, investis d'un drôle de pouvoir, ils débarquent, on dirait des cow-boys, et terrorisent les jeunes.

Un professeur qui ne manque jamais de faire contre la drogue une prévention qu'il juge intelligente.

mardi 2 décembre 2008

Le récit de l'incroyable perquisition d'une classe de 4° par les gendarmes de Marciac

Mardi 2 décembre

Hier j'ai évoqué les méfaits des chiens que Nicolas Sarkozy a lâché à travers le pays et je faisais allusion à cette perquisition musclée et gendarmesque dans des classes de 4°(oui, vous avez bien lu, 4°) du collége de Marciac dans le Gers.
Voici le récit intégral, attesté par son père, que l'une des victimes, Zoé, avec ses propres mots, fait de l'intervention des gendarmes.




« Il nous l'avait dit, le CPE, que des gendarmes allaient venir nous faire
une prévention pour les 4ème et les 3ème.
Ce mercredi là (19/11/2008), toutes les classes sont entrées en cours
comme à leur habitude, en suivant les profs.
A peine 10 minutes plus tard – nous étions assis-, deux gendarmes
faisaient déjà le tour de la salle où nous étions. La prof avec qui nous
étions, les regardait en nous disant « Ils font leur ronde!?? » . Elle n'était à priori au courant de rien bien sûr. Soudain , la porte s'est
ouverte, laissant entrer deux gendarmes... Enfin non, pas exactement!!! Il
y avait un monsieur chauve habillé en militaire ( le dresseur de chien en
fait!) et un gendarme très gros.
Le chauve nous a dit: « Nous allons faire entrer un chien! Mettez vos
mains sur les tables, restez droit, ne le regardez pas! Quand il mord, ça pique! »
Enfin il a dit ça, à peu près... Je me rappelle surtout du « Quand il
mord, ça pique! »
Après, il est sorti deux minutes et est revenu avec deux autres gendarmes
et le chien. Les gendarmes se sont placés aux deux extrémités de la classe
tandis que le dresseur regardait son chien déjà à l’œuvre. Le chien
s'appelait Bigo. Bigo s'est acharné sur plusieurs sacs, en mordant et
arrachant tout ce qui dépassait. Quand à la prof, elle restait derrière
son bureau bouche bée.
Le chien s'est attaqué au sac de mon amie, à coté de moi. Le dresseur a
claqué des doigts en disant: « Sortez mademoiselle, avec toutes vos
affaires! » Elle a rangé son sac, s'est levée et s'est apprêtée à sortir
mais le dresseur l'a repris vite: « Et ton manteau! » Elle a rougi et
emporté aussi son blouson.
Plusieurs personnes de la classe sont ainsi sorties. Le chien vient alors
sentir mon sac. Voyant que le chien ne scotchait pas, que rien ne le
retenait là, le dresseur lui a fait sentir mon corps avant de s'empresser
de me faire sortir. Dehors m'attendait une petite troupe de gendarmes...
Enfin, non, pas dehors: nous étions entre deux salles de classe.
Me voyant arriver, ils se dépêchèrent de finir de fouiller une autre
fille. Mon amie était déjà retournée dans la classe. Quand ils eurent
fini, ils s'emparèrent de mon sac et le vidèrent sur le sol. Un gendarme
me fit vider les poches du devant de mon sac. Il vérifia après moi. Je
n'étais pas la seule élève. Avec moi, il y avait une autre fille qui se
faisait fouiller les poches par une gendarme.
Ils étaient deux gendarmes hommes à la regarder faire. Le Gendarme qui
fouillait mon sac vida ma trousse, dévissa mes stylos, mes surligneurs et
cherchait dans mes doublures.
La fille qui était là fouillée elle aussi, se fit interroger sur les
personnes qui l'entouraient chez elle. Elle assurait que personne ne
fumait dans son entourage. Ils la firent rentrer en classe.
C'était à mon tour! La fouilleuse me fit enlever mon sweat sous le regards
des deux autres gendarmes.....
Je décris: Un gendarme à terre disséquait mes stylos, un autre le
surveillait, un autre qui regardait la fouilleuse qui me fouillait et le
reste de la troupe dehors. Ne trouvant rien dans ma veste, elle me fit
enlever mes chaussures et déplier mes ourlets de pantalon. Elle cherche
dans mes chaussettes et mes chaussures. Le gars qui nous regardait, dit à
l'intention de l'autre gendarme: « On dirait qu'elle n'a pas de hash mais avec sa tête mieux vaut très bien vérifier! On ne sait jamais... » Ils ont souri et la fouilleuse chercha de plus belle! Elle cherche dans les replis
de mon pantalon, dans les doublures de mon tee shirt sans bien sûr rien
trouver. Elle fouilla alors dans mon soutif et chercha en passant ses
mains sur ma culotte! Les gendarmes n'exprimèrent aucune surprise face à ce geste mais ce ne fut pas mon cas!!!!!!
Je dis à l'intention de tous « C'est bon arrêtez, je n'ai rien!!!! »
La fouilleuse s'est arrêtée, j'ai remis mon sweat et mon fouilleur de sac
m'a dit: « tu peux ranger! ».
J'ai rebouché mes stylos et remis le tout dans mon sac et suis repartie en
classe après avoir donner le nom du village où j'habite.
De retour en classe, la prof m'a demandé ce qu'ils ont fait. Je lui ai
répondu qu'ils nous avaient fouillé. Je me suis assise et j'ai eu du mal à
me consacrer au math!
Tout ça c'est ce que j'ai vécu mais mon amie dans la classe à coté m'a aussi raconté.
Le chien s'est acharné sur son sac à elle et elle a eu le droit au même
traitement. Mais ses affaires sentaient, alors ils l'ont carrément emmené
à l'internat où nous dormons. Le chien s'est acharné sur toutes ses
affaires m'a t-elle dit. Le gendarme lui a demandé si elle connaissait des
fumeurs de hash, vue qu'ils ne trouvaient rien. Elle leur a simplement
répondu que le WE dernier elle a assisté à un concert!
Le CPE l'a ramené ensuite au collège et elle m'a raconté.
Après les cours, le principal a rassemblé tous les élèves et nous a dit
que bientôt allait avoir lieu une prévention pour tout le monde.
Une prévention? Avec des chiens? Armés comme aujourd'hui?
Une élève de 4ème nous a dit que le chien s'est jeté sur son sac car il y
avait à manger dedans. Elle a eu très peur.
Les profs ne nous en ont pas reparlé....Ils avaient l'air aussi surpris
que nous! Tous les élèves de 3ème & 4ème ont du se poser la même question: Que se
passe t il?
Et tous les 6ème et 5ème aussi même si ils n'ont pas été directement
concernés! »

Zoé

lundi 1 décembre 2008

SARKOZY DRESSE ET LACHE SES CHIENS ET REGRETTE ENSUITE QU'ILS MORDENT TOUT LE MONDE

Lundi 1er décembre

Après l’inqualifiable façon dont la police puis une juge ont traité mon confrère de Libération Vittorio de Filippis (insultes, arrestation devant les enfants sans se préoccuper de leur sort, menottes, deux fouilles à corps et comparution menotté...) à la suite d’une banale plainte pour diffamation pour la parution d’un message internet sur le site du journal, Michèle Alliot-Marie a expliqué que la procédure avait été normale, Rachida Dati et quelques autres ministres on dit la même chose suivis dans ce registre par l’ineffable syndicat de police qui use ses déclarations à couvrir toutes les bavures. En fin de journée, Nicolas Sarkozy a dit qu’à son avis il y avait quand même un problème. Comme dans les interrogatoires de police où il y a le flic gentil et le flic méchant qui se partagent le travail.
De toutes façons, même si l’étonnement sarkozien était sincère il faut simplement lui rappeler le destin de tous les dresseurs : quand on incite constamment ses chiens à mordre il ne faut pas s’étonner qu’ils le fassent tout le temps et hors de propos. Trop tard pour les renvoyer à la niche, trop tard pour les remettre en laisse : les chiens du pouvoir sont lâchés sur les justiciables, sur les chômeurs, sur les malades, sur les gens qui pensent de travers. Et pour la police et cette juge, quel plaisir, pour plaire au prince, que de « se faire » un journaliste. De libé en plus ! Le super-pied...
Comme celui qu’on du prendre les gendarmes de Marciac le 19 novembre quand ils ont lâché leur chien, Bigo, dans l’intérieur d’une classe de quatrième du collège pour que la bête déchiquette les sacs à dos des enfants afin de voir s’ils ne contenaient pas du hash. Sans que les enseignants osent réagir, avec l’accord du directeur. Cet exploit a été complété par la fouille à corps (encore !) de deux fillettes de 13 ans sur lesquelles, évidemment, ils n’ont rien trouvé. Sarkozy va-t-il aussi s’excuser après avoir incité ?
Ces deux histoires sont d’autant plus inquiétantes et à vomir qu’il y a en dizaine semblables chaque jour en France survenant à des inconnus qui ne peuvent pas se défendre et faire appel à la presse ou à ce qu’il en reste.
Désormais, aussi souvent que nécessaire, il y aura sur ce blob une chronique d’information expliquée intitulée :
« Nicolas Sarkozy est un preneur d’otages permanent, la preuve... ».
Il y a quand même des limites à la dérive vers le fascisme !