Qui êtes-vous ?

Ma photo
Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

jeudi 30 avril 2009

La grippe mexicaine donne la fièvre aux médias

Jeudi 30 avril

Quelques rappels sans doute utiles au moment où les télévisions ont fini par céder aux « émissions spéciales » sur la grippe porcine devenue mexicaine puis enfin grippe A pour ne faire de peine à personne, notamment aux propriétaires d’élevages industriels de porc.
- Personne ne sait combien il y aurait de morts au Mexique.
- Personne ne sait combien de gens auraient contractés cette grippe en France.
- Chaque année, chiffre Organisation Mondiale de la Santé, la grippe affecte entre 4 et 5 millions de personnes dans le monde.
- Chaque année, chiffre OMS toujours, la grippe entraîne (non pas directement mais surtout par les complications pulmonaires) entre 400 000 et 500 000 morts.
- Chaque année en France la grippe, malgré les campagnes de vaccinations, provoque environ 7 500 morts.
- Voici revenu le temps des médecins journalistes qui n’ont pas vu un malade depuis une vingtaine d’années.
- Le cours des actions des laboratoires spécialisés dans le traitement des grippes est en hausse.
- Roselyne Bachelot campe aux frontières mais, comme les Français ne sont pas encore assez inquiets, c’est Alliot-Marie, allias Cruella, qui prend le relais, sans doute parce que le virus est repérable par les caméras de vidéo surveillance. Nul doute que pour bouter efficacement ce virus étranger hors de France, Eric Bessons va lui donner un coup de main.

mardi 28 avril 2009

Grippe porcine: une bonne affaire pour le laboratoire qui vend les boites de Tamiflu à 25 euros

Mardi 28 AVRIL


La « menace » de grippe porcine commence à affoler la presse et, évidemment les foules. Comme si les cochons mexicains et américains étaient déjà partis à la nage vers l’Europe...pour nous envahir avec une grippe qui n’est pas plus porcine que bovine. Juste une grippe comme le furent d’autres épidémies. Un affolement qui permettrait à la France (et à d’autres pays...) d’écouler les stocks de Tamiflu, le fameux médicament inefficace (seulement remboursé à 35 % , ce qui indique qu’il est tenu en piètre estime) dont le gouvernement a acheté trente millions de doses qui sont en grande partie périmées. Avec encore plus de masques qui ne serviraient à rien. Au fait, qu’est devenu le fameux toubib français et parisien spécialiste des maladies pulmonaires (Jean-Philippe Derenne) qui, au cours de l’année 2005, dans un livre qui s’est bien vendu en affolant aussi les Français et lâchant les chasseurs sur tout ce qui volait, avait prévu 500 000 morts frappés par la grippe aviaire soi-disant à nos portes ? Où sont ceux qui accusaient les oiseaux migrateurs de menacer notre espèce ? Menace alors démentie par les chercheurs français qui n’avaient pas réussi, notamment dans le Parc national du Banc d’Arguin en Mauritanie mais aussi sur le fleuve Sénégal à trouver le moindre oiseau malade. Cette histoire, qui a ruiné des éleveurs africains, les petits comme les grands et pénalisé les éleveurs français de poulets en plein air, avait été une belle farce permettant aux industriels du poulet surgelés d’accroître leurs productions et leurs exportations. Une panique pour pas grande chose, déjà. Il y a des jours où je me demande à qui profitent ces affolements politico-médiatiques alors que le paludisme entraîne chaque année la mort d’un million et demi de personnes....
Nous ferions mieux, à propos de ces cochons de cochons, de nous intéresser aux projets de Monsanto qui tente de faire breveter des gènes d’une race allemande de porcs rustique, et de s’octroyer ainsi une rente sur toute utilisation de cette race dans des croisements. La Fédération nationale d’agriculture biologique vient de dénoncer ce projet qui consiste une nouvelle fois à breveter le vivant. Il ne s’agit plus là d’une « crainte » mais d’une réalité : l’Office Européen des brevets a en effet octroyé, le 16 juillet 2008, un brevet pour l’élevage de porcs (brevet N° EP 165 1777) à la multinationale Monsanto qui doit normalement devenir effectif dans quelques jours. Le brevet en question permettrait à Monsanto de toucher des royalties sur tout croisement utilisant cette race de porcs rustique, qui a donc sa place en élevage biologique. La raison principale pour faire opposition est d’abord d’ordre éthique : le brevet ne se base pas sur une invention mais vise, au contraire, la maîtrise de la production des denrées alimentaires. Ce brevet aura des conséquences importantes en matière de dépendance des éleveurs et des consommateurs. Il n’est qu’une tentative précédant le prochain projet de Monsanto : le porc (et d’autres animaux) génétiquement modifiés de façon à devenir des exclusivités imposées à des producteurs de porcs hors sol.

jeudi 23 avril 2009

Rachida Dati franchit avec énergie le mur du çon

Jeudi 23 avril

La ministre de la Justice, Rachida Dati, virée par le président de la république, a franchi allègrement mercredi soir, ce que le Canard Enchaîné, appelle depuis des années « le mur du çon ». Elle a expliqué aux jeunes UMP que 77 % de l’énergie française provenait des centrales nucléaires. Avant d’ajouter que pour le reste, l’énergie, « pardon l’électricité », provenait des éoliennes. Ce niveau d’incompétence et d’ignorance crasse, issu d’un dossier rapidement lu avant l’intervention, en dit long sur les « compétences écologiques » de la majorité. Le plus tragique est que cela l’a fait rire. Cela lui vaudra sans doute une nouvelle couverture de Paris Match ou de Gala et un gros succès sur Internet. Mais il existe des pays où, pour avoir proféré avec cynisme de telles âneries, on vire les ministres et les candidats aux élections.
Le problème est que cette ministre a géré son ministère de la justice, les magistrats et les détenus avec la même désinvolture et la même incompétence. Avec tout ce que cela suppose comme souffrances et comme suicides.
Mes condoléances à Michel Barnier qui, s’il a oublié depuis longtemps qu’il fut ministre de l’environnement, connaît assez bien ses dossiers.

vendredi 17 avril 2009

J'emmerde les censeurs de pipe !

Vendredi 17 avril

Je ne suis pas prés de gommer la pipe que j'arbore sur ce blog. Les gens de la RATP qui censurent les affiches de Jacques Tati pour sa bouffarde sont de sinistres cons. Et en plus, il n'a pas de casque !

jeudi 16 avril 2009

Les pêcheurs, les poissons, le ministre, Sarkozy et les menteurs

Jeudi 16 avril

Comme d’habitude dans les affaires de pêche, tout le monde ment. Sauf les poissons qui n’ont guère leur mot à dire et sont de moins en moins nombreux.
Le pêcheurs victimes (innocentes ?) d’une activité trop importante et faisant semblant de croire, poussés par leurs syndicats et les politiques, que beaucoup de poissons ne sont pas en voie de disparition.
Les pêcheurs français, victimes de Sarkozy qui leur a expliqué que les quotas étaient fixés de façon arbitraire et qu’ils devaient pouvoir continuer à pêcher. Le 19 janvier 2008, il a assuré aux pêcheurs de Boulogne que grâce à sa présidence de l'Europe, les quotas étaient voués à disparaître. Mais le mensonge démagogique n’est pas puni par la loi.
Les pêcheurs et les politiques qui font semblant de croire que « c’est l’Europe qui a fixé les quotas de pêche ». Alors que la décision a été prise, en décembre 2008, d’un commun accord entre tous les ministres chargés de la pêche, ce qui inclut le ministre français Michel Barnier.
Conclusion : il n’existe aucune bonne solution à la crise, pour les poissons comme pour les pêcheurs qui, comme les agriculteurs, vont aller grossir le flot des « chômeurs silencieux », ceux qui ne figurent sur aucune statistique officielle. Parce qu’on leur ment depuis des années, sur le cabillaud sur le sole et les autres espèces.
Et pendant ce temps là, les exploitants de fermes d’aquaculture font fortune en nous vendant du poisson élevé...avec de la farine de poisson dont la fabrication contribue au désastre des mers qui se vident.

dimanche 12 avril 2009

Piratages en Somalie: les coupables sont au Nord et en Occident

Dimanche 12 avril

La situation des navigateurs, sur petits bateaux et gros navires, au large de la Somalie n’est certes pas enviable, voire angoissante ou mortelle. Surtout quand les militaires français, pour la gloire militaire de la France et de son président, s’en mêlent. Mais, que l’on me pardonne cette allusion politiquement incorrecte, qui va raconter la misère, l’abandon des populations de la Somalie et du Puntland ? Qui explique que ces « pirates » n’ont guère d’autres solutions pour survivre depuis que leurs pays n’ont plus de gouvernement ? Depuis le début des années 90, le pouvoir n’y existe plus. Ce qui n’empêche pas tous les chefs de bandes, qu’ils soient ou non islamistes, d’être approvisionnés en armes que leur vendent, par des intermédiaires, les pays occidentaux et la Russie. Les Kalachnikovs et les 4 X 4 ne poussent pas dans le sable par miracle. L’Occident a laissé se constituer des zones de non droit qui l’arrange : parce que, par exemple, les fameux porte-containers qui croisent au large jettent à la mer des fûts de déchets toxiques dont les grandes sociétés se débarrassent ainsi à bon compte. Pour les produits les plus dangereux ils sont tout simplement débarqués avec l’aide des chefs de bande qui les enfouissent sommairement en échange de l’argent qui leur permet de s’acheter des armes. La Somalie est une poubelle qui arrange bien des pays et des multinationales : la déchet jeté au large de la Somalie revient à 30 euros la tonne contre 200 ou 300 dans un processus de recyclage légal.
Quelles autres solutions pour ces Somaliens, du nord ou du sud, que de trouver les moyens de survivre grâce à ces trafics et ces piratages ?
Et quand les autorités françaises expliquent qu’elles ont arrêtés des « pirates », ceux qui croupissent depuis un an dans les prisons françaises, avec « l’accord des autorités somaliennes », elles sont bien incapables de situer précisément ces « autorités » puisqu’il n’existe plus aucune autorité dans cette région.
Pas question d’excuser ces « pirates », mais il faudrait quand même réfléchir à ce qui a conduit les habitants de la zone la plus pauvre du monde à utiliser ces solutions de désespoir pour survivre.
Une seule bien maigre consolation : le dimanche du ministre de la Défense nationale a été gâchée ; et il élude la réalité quand il parle de « maffias somaliennes ». Il s’agit de pauvres du sud poussés au désespoir. Ce n’est pas le problème du Président de la République.

samedi 4 avril 2009

L'Otan, les violences, la télé et la ministre de l'Intérieur

Samedi 4 avril

Sur France 3, la journaliste envoyée spéciale de la chaine, à court d'arguments, a expliqué qu'un quartier de Strasbourg avait été comme "ravagé par la guerre". On voit bien que cette chère enfant, soucieuse de se faire bien voir, n'a jamais connu de guerre ni de villes ou de villages ravagés par la guerre. Trois batiments incendiés (ce qui est idiot, sauf pour l'Ibis, car ces hôtels ne méritent rien d'autre), si stupide que cela soit, ne mérite pas cette "appréciation" destinée à affoler le bon peuple de France. Du coup, Cruella, plus connue sous le nom de Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur en remet une louche en expliquant que tous les sommets de l'Otan sont ainsi victimes de violence "comme à Gênes où il y a eu un mort". Sauf que, à Gênes, il s'agissait du G 8 et que la violence fut exclusivement le fait de la police italienne. La première fliquette de France, dans son émotion politique, a même oublié d'évoquer sa chère "mouvance marxiste anarco-libertaire".
Nous vivons décidément une époque formidable...

vendredi 3 avril 2009

La grande messe du G 20 a simplement oublié la planète et le climat pour sauver les banquiers

Vendredi 3 avril

Passées les angoisses (qui durent) liées à ma mésaventure du Muséum alors qu'il se confirme que j'ai bien fait l'objet d'une "interdiction politique", revenons aux affaires du monde qui dépassent largement ma petite personne.L

Les résultats du concile du G 20, concélébrés comme une messe traditionnelle par toute la presse française, du Figaro à Libération (en attendant les homélies des hebdos), pieusement rassemblée dans des laudes invraisemblables, tiennent sur une dizaine de pages. Une bible néo-capitaliste dans laquelle on cherchera en vain le moindre verset de remèdes, même sous forme de placebo, pour la planète et ses souffrances climatiques. Quant aux exégèses, si elles ne sont pas toutes descendues au (cas)niveau de la novlangue sarkozienne déclarant fièrement « Le contrôle des hedge funds va impacter sur la vie des gens » (sic), elles expliquent avec des trémolos mystiques que le capitalisme va sortir du coma et que la morale est sauve.
Est-il donc plus important de sauver le capitalisme que de sauver la planète, la question me parait posée.
Car je veux bien remettre à plus tard le gros chantier de la remise en cause du capitalisme, pour la planète, il y a d’autant plus urgence que les remèdes sont connus et que je ne suis pas certain que la réunion mondiale de Copenhague sur le climat en décembre prochain, déclenche le même enthousiasme des maîtres du monde, même si je leur fait confiance pour mitonner de superbes épîtres aux peuples. Du genre « demain on réunit un nouveau sommet », tant il existe peu de chance que les présidents soient nombreux à trouver le Chemin de Damas.
Car de quoi nous parle le nouvel évangile des 20 apôtres du G20 qui étaient d’ailleurs une trentaine : qu’il faut sauver le FMI qui a fait massacrer les espaces naturels, qui a détruit l’économie de nombreux pays du sud ; qu’il faut sauver les industries automobiles ; qu’il faut préserver notre mode développement qui épuise les ressources et pollue; qu’il faut sauver les riches en leur apprenant la morale. Ceci sans que soient pris en compte les pays du sud et les nouveaux pauvres des pays développés. L’essentiel était de rassurer la Bourse et les banquiers qui ont, l’espace d’un cauchemar, cru leur dernière heure arrivée ; avant qu’avec d’autres ils (re)découvrent que nul ne les empêcherait de licencier. Rien sur les règles de l’OMC qui contraignent les pays du sud à acheter sans droits de douane nos productions alimentaires à bas prix (le poulet Doux congelé, par exemple) ce qui détruit leurs agricultures. Et pénalise donc leurs milieux naturels.
Donc, préoccupé par sa survie, pour sortir de son purgatoire et balayant toute contrition, le G 20 à 30 a zappé la planète, n’apercevant le salut que dans l’hyper-consommation et une prière ardente au retour à la croissance débridée.
Tant pis pour les écosystèmes, les ours, les pingouins, les oiseaux, les espaces naturels, les poissons. Pendant les travaux de réparation du capitalisme, les destructions continuent. Et tout le monde, ou presque, trouve cela normal tout en se gargarisant du « développement durable » qui parait effectivement promis à durer.
Un jour sans doute, un quelconque G 20 proposera au monde en extase la construction d’un arche de Noé pour sauver ce qui reste.

mercredi 1 avril 2009

Histoire vécue d'une interdiction de penser et de donner un cours au Jardin des Plantes (2)



(Photo Christian Weiss)

Photo pour ceux qui auraient pensé qu'il s'agit d'un poisson d'avril