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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

samedi 28 avril 2007

Le climat et Ségolène Royal

28 avril

On ne sait jamais

Communiqué:

Jean JOUZEL, Chercheur sur l'évolution du Climat et Vice Président du groupe scientifique de l'IPCC-GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'Evolution du Climat), apporte son soutien à Ségolène Royal considérant que son programme est une réponse très sérieuse à l'enjeu prioritaire que constitue le changement climatique.

vendredi 27 avril 2007

José Bové chargé de mission par Ségoléne Royal

27 avril

Communiqué

"Ségolène Royal a confié aujourd'hui à José Bové une mission d'étude sur la question de « la mondialisation et la souveraineté alimentaire ». Cette question est essentielle pour assurer l'égal accès à une alimentation de qualité à l'ensemble de la population de notre planète, sans la faire dépendre d'intérêts économiques, financiers ou politiques. Elle s'inscrit dans le cadre des propositions du Pacte présidentiel destinées à maîtriser la mondialisation et à la mettre au service des hommes."

jeudi 26 avril 2007

Ségoléne Royal et le nucléaire

26 avril

Communiqué de Ségoléne Royal

En ce jour anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, accident qui n’était pas lié à la « nature du régime » comme le répète complaisamment les partisans du nucléaire, mais à la nature du combustible. Puisque, 20 ans après, nul ne sait vraiment ce qui a causé les deux explosions la candidate vient de publier le communiqué suivant. Je ne manquerais pas de publier le communiqué de Nicolas Sarkozy quand il parviendra à la presse…

« Constatant que des militants écologistes occupent le chantier
préparatoire à la construction de l'EPR à Flamanville depuis ce matin
26 avril, date anniversaire de l'accident de Tchernobyl, Ségolène
Royal rappelle qu'elle remettra en débat la décision prise par le
gouvernement de construire cette centrale nucléaire.
Ségolène Royal souligne que cette décision a été prise dans des
conditions d'analyse et de débat tout à fait contestables. Le Parti
Socialiste s'était opposé à ce choix, constatant avec les partenaires
associés au débat public l'absence d'étude d'impact sérieuse, en
particulier concernant les 150 kilomètres de ligne THT liés à la
centrale. Les participants au débat avaient également critiqué la
faiblesse des justifications avancées pour engager cet investissement.
Ségolène Royal considère qu'on ne peut engager l'avenir énergétique de
notre pays sans un débat approfondi non seulement sur l'EPR mais sur
l'ensemble du dossier. Si elle élue, elle engagera ce débat au
lendemain de la Présidentielle pour mobiliser les citoyens et les
acteurs économiques sur trois objectifs qui doivent être conciliés :
consommer moins d'énergie, car l'énergie la moins polluante est celle
que l'on ne consomme pas ; développer de manière volontariste les
filières d'énergies renouvelables, y compris en décentralisant en
proximité leur production ; examiner l'avenir de l'énergie nucléaire.
Le décret autorisant la construction de l'EPR a été publiés par le
gouvernement dans la hâte, juste avant le 1er tour de l'élection.
Cette pratique est un déni de démocratie. Pour respecter la
transparence du débat ce décret sera abrogé.

Reconstruire les Verts

26 avril

Désormais, après le désastre, il semble nécessaire de reconstruire les Verts, d'en finir avec la parodie de démocratie qui s'y déroule en permanence. Il faut tout refaire. Et rappeler que, comme chez les Verts allemands, il est urgent que les Verts parlent d'abord d'écologie, de biodiversité, d'énergie, de pollution. Pas seulement de changement climatique

L'environnement, Ségoléne Royal et la presse.

26 avril

Dans chacun de ses meetings auxquels j'ai assisté depuis l"ouverture de la campagne du second tout, notamment celui de Valence et de Montpellier, Ségolène Royal a clairement évoqué la question de l'écologie, de transport, de fiscalité écologique, du développement durable et des énergies nouvelles. Beaucoup plus qu'avant le premier tour. Pourtant, éternelle cécité, mépris pour tous ceux qui souffriront du climat qui dérape, pour les pollutions qui menacent, la plupart des médias télévisés, des radios et de la presse écrite, passe ces parties des discours sous silence. Serait-ce pour maintenir une égalité avec l'autre candidat qui, lui, jamais n'évoque ces problèmes environnementaux.

dimanche 22 avril 2007

L'ecologie selon Ségolène Royal

22 Avril

Donc, il ne reste plus qu'à écologiser le programme de Ségoléne Royal. Pour voir si c'est possible, voici ce qu'elle a répondu à mes questions mercredi dernier. C'est un peu long, bien sur, mais cela mérite d'être lu attentivement.

Madame Ségolène Royal s’explique sur l’environnent et la protection de la nature

Interview réalisé par Claude-Marie Vadrot

pour l’association des Journalistes pour la nature et l’écologie

Nicolas Sarkozy et François Bayrou n’ont pas souhaité répondre aux journalistes spécialisés pas plus d’ailleurs qu’aux membres du Comité 21. Pour ce qui concerne Dominique Voynet et José Bové, les lecteurs pourront trouver le compte rendu des deux rencontres sur ce site.

C.-M. V. Plutôt que de créer un vice-premier ministre chargé de l’environnement, dont les attributions seront difficiles à définir, pourquoi ne pas nommer un ministre de l’écologie dont la seule tache, au cours de votre mandat, serait de faire appliquer les lois françaises et les directives européennes déjà existantes ?

S. R. Bien évidemment il est essentiel que, en matière d’environnement comme dans d’autres

domaines, l’Etat soit exemplaire et applique de manière rigoureuse les lois françaises et les

directives européennes. Cependant, pour faire face à la crise écologique globale, nous

devrons aller bien au-delà de la seule application des lois existantes. Nous devons engager

une véritable transformation de notre projet de société, une transformation qui mette au

même rang d’importance la relance durable de l’économie, la protection sociale et

l’excellence environnementale. Nous devons promouvoir une réflexion de fond sur la qualité

de la croissance. Si la croissance reste le moteur de notre société, nous ne pouvons

continuer à alimenter ce moteur en prélevant les ressources naturelles au delà de leur

capacité de régénération. Nous ne pouvons continuer à faire fonctionner ce moteur en

accumulant des polluants et des déchets au-delà des capacités d’absorption de notre

planète. Nous devons donc redéfinir nos modes de production et de consommation pour

offrir les biens et les services dont nos concitoyens ont besoin, en consommant moins

d’énergie, moins d’eau et moins de matière première. Cette économie de sobriété sera aussi

un facteur de performance pour nos entreprises.

Pour encourager ces transitions nous mettrons en place un vice-premier ministre chargé du

développement durable (et non de l’écologie comme vous l’évoquer). Ce vice-premier

ministre aura en charge l’analyse des conséquences à long terme des propositions faites par

les différents ministères et veillera à promouvoir une approche transversale pour mettre en

synergie ces différentes propositions. Enfin, ce vice-premier ministre sera chargé de

l’aménagement du territoire tant les décisions dans ce domaine conditionnent la structuration

d’une société plus ou moins durable.

Dans cette configuration, le ministère de l’environnement sera conservé et son périmètre

sera précisé en prenant en compte les priorités en matière d’ et son périmètre sera précisé

en prenant en compte les priorités en matière d’excellence environnementale : lutte contre le

changement climatique, protection de la biodiversité, prévention des pollutions pour limiter

l’impact sur la santé publique.

Vous avez annoncé un palier de 20 % d’énergie renouvelable pour 2020. C’est le chiffre fixé

par l’Europe, pourquoi ne pas envisager, pour la planète et pour l’emploi, une plus grande

ambition ?

J’avais retenu cette ambition avant même qu’elle soit adoptée par l’Union Européenne

comme un des objectifs contraignants de ce qui deviendra, je le souhaite, une véritable

politique européenne de l’énergie. Permettez-moi de souligner qu’aucun autre candidat ne

s’est engagé sur un objectif chiffré de ce type. Et quand j’annonce 20% d’énergie

renouvelable, je ne parle pas d’énergie à faible intensité en carbone comme le propose le

gouvernement de la droite UMP-UDF, pour faire en sorte que le nucléaire soit comptabilisé

dans ces 20%. Dans la conception qui est la mienne, cette nouvelle politique énergétique

nous permettra de limiter notre dépendance au pétrole et donc de réduire progressivement

nos émissions de gaz à effet de serre. Elle nous permettra également de diminuer la part

d’électricité d’origine nucléaire dans le mix énergétique français.

Mettrez-vous un terme à la couverture de la France par les autoroutes ?

Je souhaite que nous puissions raisonner l’aménagement du territoire pour limiter le

développement des transports de personnes et de marchandises par la route. Si je ne suis

pas favorable à l’instauration d’un moratoire sur tous les projets autoroutiers, je veux que

toutes les nouvelles infrastructures, notamment les autoroutes, franchissement de fleuve et

tunnels, soient soumises à une analyse rigoureuse, au cas par cas, pour vérifier la nécessité

de l’infrastructure, étudier les alternatives moins préjudiciables, en particulier au regard des

émissions de gaz à effet de serre, et définir – si la décision est prise de construire

l’infrastructure – l’implantation et l’option la moins préjudiciable pour l’environnement.

Que sera la progression de l’agriculture dite « biologique » pendant votre mandat ?

Je veux promouvoir une agriculture qui offre des revenus décents aux agriculteurs, respecte

les consommateurs et protège l’environnement. Dans le contexte d’une réorganisation des

marchés agricoles mondiaux, cette agriculture devra aussi préserver la souveraineté

alimentaire des pays en développement et encourager leur émergence économique.

Dès 2008, je veux que nous engagions une renégociation de la Politique Agricole Commune

pour orienter les soutiens vers les mesures agro-environnementales, et assurer, dans la

transparence, une meilleure répartition des aides. Je souhaite également transférer aux

Régions la gestion d’une partie des aides directes pour favoriser une approche plus fine de

ces soutiens, en les adaptant aux enjeux écologiques et économiques locaux, encourageant

les productions de terroirs et les circuits courts.

Avec cette réorientation des aides nous pourrons également soutenir le développement de

l’agriculture biologique avec l’objectif d’atteindre 10% des surfaces en 2012.

Quelles mesures politiques et techniques pourraient ramener la population française vers les

enquêtes publiques aujourd’hui très souvent désertées ? N’est-ce pas là une forme de débat

participatif tel que vous le préconisez ?

Je suis très attachée, vous le savez, à la démocratie participative. Parce que la promotion

du développement durable impose de négocier des choix dont certains seront difficiles, il est

essentiel de redynamiser la pratique démocratique. Je veux encourager un renouveau de la

concertation, la transparence de l’information, une participation citoyenne renforcée, une

responsabilité partagée en matière d’élaboration et d’évaluation des politiques publiques.

Je veux établir un nouveau contrat entre les citoyens et les dirigeants du pays, un nouveau

contrat dans lequel le rôle des collectivités territoriales sera mieux valorisé. Je suis

intimement persuadée que les citoyens sont avides de participation et de contribution aux

choix qui sont leur sont proposés. Ils sont souvent déçus, et je comprends cette déception,

car ils ont l’impression que les enquêtes publiques et les débats citoyens ne servent à rien

parce que la décision politique a été prise « avant ». C’est en restaurant la qualité et la

transparence des mécanismes de décisions que nous pourrons valoriser cet intérêt des

citoyens pour le débat. C’est aussi en imposant aux décideurs d’expliciter leur décision et de

rendre compte que nous redonnerons tout son sens à la démocratie.

Pensez vous pouvoir garantir la pérennité et la préservation, sous le contrôle de l’Etat, des

réserves naturelles, des parcs nationaux, des espèces protégées, de la loi littoral et de la loi

montagne ?

Je veux faire de la France le pays de l’excellence environnementale. Ceci implique une

exemplarité de l’état pour tout ce qui concerne le respect des lois de protection de

l’environnement et leur mise en oeuvre rigoureuse. Ceci signifie que nos administrations

devront faire les efforts nécessaires pour contrôler cette mise en oeuvre en toute

indépendance des pouvoirs locaux qui trop souvent souhaiteraient une application assouplie

de certains textes.

Il est également nécessaire de veiller au respect de l’intégrité des lois protégeant

l’environnement. Je suis par exemple choquée de l’amendement voté en février 2005 par

l’UMP et l’UDF pour modifier certaines dispositions de la loi littorale concernant les lacs de

montagne.

Je suis très attachée à la préservation des écosystèmes particuliers qui font la richesse de

notre pays. J’ai, dans la région que je préside, oeuvré avec les acteurs locaux, les

départements et la Région voisine des Pays de Loire pour redonner au marais poitevin le

statut de Parc naturel régional qu’il avait perdu du fait de l’extension mal contrôlée de la

culture intensive du maïs. Aussi je proposerai, en coordination avec les collectivités locales

et les associations de protection de l’environnement, la création d’un réseau écologique

national, s’appuyant sur les espaces protégés existants (parcs nationaux, réserves

naturelles, sites Natura 2000), mettant en avant l’approche par écosystème, en m’assurant

que ce réseau préserve des espaces suffisamment larges pour protéger efficacement la

biodiversité sur notre territoire.

Je veux impulser du plus haut de l’Etat une éthique de la protection de l’environnement et du

respect de nos territoires. Je serais très ferme sur ce sujet.

Rétablirez-vous, par la loi, un équilibre entre les chasseurs et les protecteurs de la nature ?

Non, je ne souhaite pas proposer une nouvelle loi sur la chasse car je considère que la loi du

26 juillet 2000 défini de manière correcte les grands principes de gestion et d’organisation de

cette activité. Je demanderai aux ministres concernés de dresser le bilan des dispositions

réglementaires existantes. Je leur demanderai, si besoin est, de proposer en concertation

avec tous les acteurs concernés par la gestion de l’espace rural, notamment les fédérations

de chasseurs et les associations de protection de l’environnement, les aménagements

nécessaires pour protéger la biodiversité de notre territoire et préserver cette activité de

loisir. Je souhaite que le débat soit privilégié entre ces acteurs pour définir les conditions

d’évaluation et de gestion des ressources cynégétiques dans la plus grande transparence en

s’appuyant notamment sur les données de l’Observatoire national de la faune sauvage et de

ses habitats.

Mettrez-vous en oeuvre, et comment, un véritable plan de sauvetage des cours d’eau

français tous menacés par la pollution.

La qualité de nos eaux de surface est effectivement préoccupante. La loi sur l’eau adoptée

en décembre 2006 a mis presque 10 ans pour voir le jour et pourtant elle est insuffisante sur

bien des aspects en particulier pour ce qui concerne le principe pollueur payeur. Je ne suis

pas sure qu’il soit nécessaire d’engager une nouvelle réforme de cette loi sur l’eau. Peut être

pourrons-nous corriger ses faiblesses en travaillant sur ses modalités de mise en oeuvre. Je

souhaite en tout état de cause une application stricte du principe pollueur payeur, et je veux

donner la priorité à la prévention des pollutions.

Ainsi je propose un programme national de réduction de l’utilisation des produits

phytosanitaires. Ce plan interdira définitivement les substances les plus dangereuses (CMR

– cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques). Il engagera des actions concrètes pour une

réduction de 25% de la consommation de principe actif d’ici 2012 (par rapport à 2007).

Plus généralement c’est en renforçant les contrôles, en veillant à une application stricte des

lois et règlements et en sanctionnant sévèrement les manquements que nous pourrons

progressivement améliorer la situation de nos cours d’eau mais aussi de nos nappes

phréatiques.

Ne pensez vous pas que l’utilisation généralisée de l’expression « développement durable »

est un moyen commode de dissimuler la plupart des problèmes d’environnement et de

protection de la nature.

Il est certain que l’expression « développement durable » est très galvaudée. Il n’en demeure

pas moins que c’est un concept fort. Le projet que je propose pour la France est un véritable

projet de développement durable liant la relance de l’économie, la reconstruction du dialogue

social, l’excellence environnementale et la réforme de la démocratie pour favoriser la

participation et la responsabilisation de tous les acteurs de la société. Cet engagement ne

relève pas d’une réponse circonstancielle à un effet de mode. Il est une conviction profonde.

J’ai prouvé en Poitou Charente qu’il est possible d’engager une dynamique territoriale

mettant en avant l’impératif de développement durable mettant à égale importance

l’économie, le social, l’environnement et la dynamique démocratique.

Quelle sera la première mesure de votre futur gouvernement dans le domaine de

l’environnement ?

Je veillerai à la constitution d’un gouvernement intégrant un vice-premier ministre chargé du

développement durable et de l’aménagement du territoire et un ministre de l’environnement.

J’engagerai le débat public que j’ai promis pour définir la politique énergétique que notre

pays devra adopter pour lutter efficacement contre le changement climatique, une politique

fondée sur les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et le développement des

énergies renouvelables.

Enfin j’instaurerai un moratoire sur la culture d’OGM en plein champs pour permettre un

débat serein, transparent, approfondi afin de définir ce que doit être notre politique en la

matière sur le long terme.

Comment la France peut-elle donner des leçons aux pays du sud sur la préservation de la

faune et des ressources alors qu’elle ne parvient même pas à sauver ses ours et ses plus

beaux espaces forestiers ?

C’est vrai que nous devons redoubler d’effort pour protéger les milieux fragiles en France et

dans les DOM TOM. Nous devons aussi engager avec nos partenaires européens une

révision des politiques de pêche et d’exploitation forestière en Europe et dans le monde.

Nous gagnerons en efficacité en mettant en cohérence nos politiques de coopération avec

les pays en développement avec nos ambitions en matière d’excellence environnementale.

Pour renforcer cette cohérence je propose de réformer le code des marchés publics pour

imposer comme clause préférentielle la performance environnementale, en intégrant des

critères de provenance des ressources naturelles.

La France ne devrait-elle pas prendre la tête d’un mouvement international pour mettre fin ou

limiter les conséquences des guerres et des guérillas sur la nature et l’environnement ?

Faire de la France le pays de l’excellence environnementale c’est aussi promouvoir des

politiques ambitieuses de protection de l’environnement et de promotion du développement

durable en Europe et dans le monde. Nous devons être exemplaires en matière

d’environnement sur notre territoire et dans nos relations diplomatiques et commerciales

avec le reste du monde. Pour cela nous devrons rattraper le retard pris en matière de

ratification des conventions et accords internationaux sur l’environnement, et de transcription

des directives et règlements européens.

Nous devons aussi promouvoir une nouvelle gouvernance internationale plaçant en priorité

le respect de normes sociales et environnementales.

Je propose que la France continue à promouvoir la création d’une Organisation Mondiale de

l’Environnement ayant prééminence, en matière de règles environnementales, sur les

décisions de l’OMC, dotée d’un réel pouvoir de sanction en étant équipée d’un organisme de

règlement des différends, et capable de soutenir des projets spécifiques dans les pays en

développement.

L'ecologie selon Ségolène Royal

22 Avril

Donc, il ne reste plus qu'à écologiser le programme de Ségoléne Royal. Pour voir si c'est possible, voici ce qu'elle a répondi à mes questions mercredi dernier. C'est un peu long, bien sur, mais cela mérite d'être lu attentivement.

Madame Ségolène Royal s’explique sur l’environnent et la protection de la nature

Interview réalisé par Claude-Marie Vadrot

pour l’association des Journalistes pour la nature et l’écologie

Nicolas Sarkozy et François Bayrou n’ont pas souhaité répondre aux journalistes spécialisés pas plus d’ailleurs qu’aux membres du Comité 21. Pour ce qui concerne Dominique Voynet et José Bové, les lecteurs pourront trouver le compte rendu des deux rencontres sur ce site.

C.-M. V. Plutôt que de créer un vice-premier ministre chargé de l’environnement, dont les attributions seront difficiles à définir, pourquoi ne pas nommer un ministre de l’écologie dont la seule tache, au cours de votre mandat, serait de faire appliquer les lois françaises et les directives européennes déjà existantes ?

S. R. Bien évidemment il est essentiel que, en matière d’environnement comme dans d’autres

domaines, l’Etat soit exemplaire et applique de manière rigoureuse les lois françaises et les

directives européennes. Cependant, pour faire face à la crise écologique globale, nous

devrons aller bien au-delà de la seule application des lois existantes. Nous devons engager

une véritable transformation de notre projet de société, une transformation qui mette au

même rang d’importance la relance durable de l’économie, la protection sociale et

l’excellence environnementale. Nous devons promouvoir une réflexion de fond sur la qualité

de la croissance. Si la croissance reste le moteur de notre société, nous ne pouvons

continuer à alimenter ce moteur en prélevant les ressources naturelles au delà de leur

capacité de régénération. Nous ne pouvons continuer à faire fonctionner ce moteur en

accumulant des polluants et des déchets au-delà des capacités d’absorption de notre

planète. Nous devons donc redéfinir nos modes de production et de consommation pour

offrir les biens et les services dont nos concitoyens ont besoin, en consommant moins

d’énergie, moins d’eau et moins de matière première. Cette économie de sobriété sera aussi

un facteur de performance pour nos entreprises.

Pour encourager ces transitions nous mettrons en place un vice-premier ministre chargé du

développement durable (et non de l’écologie comme vous l’évoquer). Ce vice-premier

ministre aura en charge l’analyse des conséquences à long terme des propositions faites par

les différents ministères et veillera à promouvoir une approche transversale pour mettre en

synergie ces différentes propositions. Enfin, ce vice-premier ministre sera chargé de

l’aménagement du territoire tant les décisions dans ce domaine conditionnent la structuration

d’une société plus ou moins durable.

Dans cette configuration, le ministère de l’environnement sera conservé et son périmètre

sera précisé en prenant en compte les priorités en matière d’ et son périmètre sera précisé

en prenant en compte les priorités en matière d’excellence environnementale : lutte contre le

changement climatique, protection de la biodiversité, prévention des pollutions pour limiter

l’impact sur la santé publique.

Vous avez annoncé un palier de 20 % d’énergie renouvelable pour 2020. C’est le chiffre fixé

par l’Europe, pourquoi ne pas envisager, pour la planète et pour l’emploi, une plus grande

ambition ?

J’avais retenu cette ambition avant même qu’elle soit adoptée par l’Union Européenne

comme un des objectifs contraignants de ce qui deviendra, je le souhaite, une véritable

politique européenne de l’énergie. Permettez-moi de souligner qu’aucun autre candidat ne

s’est engagé sur un objectif chiffré de ce type. Et quand j’annonce 20% d’énergie

renouvelable, je ne parle pas d’énergie à faible intensité en carbone comme le propose le

gouvernement de la droite UMP-UDF, pour faire en sorte que le nucléaire soit comptabilisé

dans ces 20%. Dans la conception qui est la mienne, cette nouvelle politique énergétique

nous permettra de limiter notre dépendance au pétrole et donc de réduire progressivement

nos émissions de gaz à effet de serre. Elle nous permettra également de diminuer la part

d’électricité d’origine nucléaire dans le mix énergétique français.

Mettrez-vous un terme à la couverture de la France par les autoroutes ?

Je souhaite que nous puissions raisonner l’aménagement du territoire pour limiter le

développement des transports de personnes et de marchandises par la route. Si je ne suis

pas favorable à l’instauration d’un moratoire sur tous les projets autoroutiers, je veux que

toutes les nouvelles infrastructures, notamment les autoroutes, franchissement de fleuve et

tunnels, soient soumises à une analyse rigoureuse, au cas par cas, pour vérifier la nécessité

de l’infrastructure, étudier les alternatives moins préjudiciables, en particulier au regard des

émissions de gaz à effet de serre, et définir – si la décision est prise de construire

l’infrastructure – l’implantation et l’option la moins préjudiciable pour l’environnement.

Que sera la progression de l’agriculture dite « biologique » pendant votre mandat ?

Je veux promouvoir une agriculture qui offre des revenus décents aux agriculteurs, respecte

les consommateurs et protège l’environnement. Dans le contexte d’une réorganisation des

marchés agricoles mondiaux, cette agriculture devra aussi préserver la souveraineté

alimentaire des pays en développement et encourager leur émergence économique.

Dès 2008, je veux que nous engagions une renégociation de la Politique Agricole Commune

pour orienter les soutiens vers les mesures agro-environnementales, et assurer, dans la

transparence, une meilleure répartition des aides. Je souhaite également transférer aux

Régions la gestion d’une partie des aides directes pour favoriser une approche plus fine de

ces soutiens, en les adaptant aux enjeux écologiques et économiques locaux, encourageant

les productions de terroirs et les circuits courts.

Avec cette réorientation des aides nous pourrons également soutenir le développement de

l’agriculture biologique avec l’objectif d’atteindre 10% des surfaces en 2012.

Quelles mesures politiques et techniques pourraient ramener la population française vers les

enquêtes publiques aujourd’hui très souvent désertées ? N’est-ce pas là une forme de débat

participatif tel que vous le préconisez ?

Je suis très attachée, vous le savez, à la démocratie participative. Parce que la promotion

du développement durable impose de négocier des choix dont certains seront difficiles, il est

essentiel de redynamiser la pratique démocratique. Je veux encourager un renouveau de la

concertation, la transparence de l’information, une participation citoyenne renforcée, une

responsabilité partagée en matière d’élaboration et d’évaluation des politiques publiques.

Je veux établir un nouveau contrat entre les citoyens et les dirigeants du pays, un nouveau

contrat dans lequel le rôle des collectivités territoriales sera mieux valorisé. Je suis

intimement persuadée que les citoyens sont avides de participation et de contribution aux

choix qui sont leur sont proposés. Ils sont souvent déçus, et je comprends cette déception,

car ils ont l’impression que les enquêtes publiques et les débats citoyens ne servent à rien

parce que la décision politique a été prise « avant ». C’est en restaurant la qualité et la

transparence des mécanismes de décisions que nous pourrons valoriser cet intérêt des

citoyens pour le débat. C’est aussi en imposant aux décideurs d’expliciter leur décision et de

rendre compte que nous redonnerons tout son sens à la démocratie.

Pensez vous pouvoir garantir la pérennité et la préservation, sous le contrôle de l’Etat, des

réserves naturelles, des parcs nationaux, des espèces protégées, de la loi littoral et de la loi

montagne ?

Je veux faire de la France le pays de l’excellence environnementale. Ceci implique une

exemplarité de l’état pour tout ce qui concerne le respect des lois de protection de

l’environnement et leur mise en oeuvre rigoureuse. Ceci signifie que nos administrations

devront faire les efforts nécessaires pour contrôler cette mise en oeuvre en toute

indépendance des pouvoirs locaux qui trop souvent souhaiteraient une application assouplie

de certains textes.

Il est également nécessaire de veiller au respect de l’intégrité des lois protégeant

l’environnement. Je suis par exemple choquée de l’amendement voté en février 2005 par

l’UMP et l’UDF pour modifier certaines dispositions de la loi littorale concernant les lacs de

montagne.

Je suis très attachée à la préservation des écosystèmes particuliers qui font la richesse de

notre pays. J’ai, dans la région que je préside, oeuvré avec les acteurs locaux, les

départements et la Région voisine des Pays de Loire pour redonner au marais poitevin le

statut de Parc naturel régional qu’il avait perdu du fait de l’extension mal contrôlée de la

culture intensive du maïs. Aussi je proposerai, en coordination avec les collectivités locales

et les associations de protection de l’environnement, la création d’un réseau écologique

national, s’appuyant sur les espaces protégés existants (parcs nationaux, réserves

naturelles, sites Natura 2000), mettant en avant l’approche par écosystème, en m’assurant

que ce réseau préserve des espaces suffisamment larges pour protéger efficacement la

biodiversité sur notre territoire.

Je veux impulser du plus haut de l’Etat une éthique de la protection de l’environnement et du

respect de nos territoires. Je serais très ferme sur ce sujet.

Rétablirez-vous, par la loi, un équilibre entre les chasseurs et les protecteurs de la nature ?

Non, je ne souhaite pas proposer une nouvelle loi sur la chasse car je considère que la loi du

26 juillet 2000 défini de manière correcte les grands principes de gestion et d’organisation de

cette activité. Je demanderai aux ministres concernés de dresser le bilan des dispositions

réglementaires existantes. Je leur demanderai, si besoin est, de proposer en concertation

avec tous les acteurs concernés par la gestion de l’espace rural, notamment les fédérations

de chasseurs et les associations de protection de l’environnement, les aménagements

nécessaires pour protéger la biodiversité de notre territoire et préserver cette activité de

loisir. Je souhaite que le débat soit privilégié entre ces acteurs pour définir les conditions

d’évaluation et de gestion des ressources cynégétiques dans la plus grande transparence en

s’appuyant notamment sur les données de l’Observatoire national de la faune sauvage et de

ses habitats.

Mettrez-vous en oeuvre, et comment, un véritable plan de sauvetage des cours d’eau

français tous menacés par la pollution.

La qualité de nos eaux de surface est effectivement préoccupante. La loi sur l’eau adoptée

en décembre 2006 a mis presque 10 ans pour voir le jour et pourtant elle est insuffisante sur

bien des aspects en particulier pour ce qui concerne le principe pollueur payeur. Je ne suis

pas sure qu’il soit nécessaire d’engager une nouvelle réforme de cette loi sur l’eau. Peut être

pourrons-nous corriger ses faiblesses en travaillant sur ses modalités de mise en oeuvre. Je

souhaite en tout état de cause une application stricte du principe pollueur payeur, et je veux

donner la priorité à la prévention des pollutions.

Ainsi je propose un programme national de réduction de l’utilisation des produits

phytosanitaires. Ce plan interdira définitivement les substances les plus dangereuses (CMR

– cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques). Il engagera des actions concrètes pour une

réduction de 25% de la consommation de principe actif d’ici 2012 (par rapport à 2007).

Plus généralement c’est en renforçant les contrôles, en veillant à une application stricte des

lois et règlements et en sanctionnant sévèrement les manquements que nous pourrons

progressivement améliorer la situation de nos cours d’eau mais aussi de nos nappes

phréatiques.

Ne pensez vous pas que l’utilisation généralisée de l’expression « développement durable »

est un moyen commode de dissimuler la plupart des problèmes d’environnement et de

protection de la nature.

Il est certain que l’expression « développement durable » est très galvaudée. Il n’en demeure

pas moins que c’est un concept fort. Le projet que je propose pour la France est un véritable

projet de développement durable liant la relance de l’économie, la reconstruction du dialogue

social, l’excellence environnementale et la réforme de la démocratie pour favoriser la

participation et la responsabilisation de tous les acteurs de la société. Cet engagement ne

relève pas d’une réponse circonstancielle à un effet de mode. Il est une conviction profonde.

J’ai prouvé en Poitou Charente qu’il est possible d’engager une dynamique territoriale

mettant en avant l’impératif de développement durable mettant à égale importance

l’économie, le social, l’environnement et la dynamique démocratique.

Quelle sera la première mesure de votre futur gouvernement dans le domaine de

l’environnement ?

Je veillerai à la constitution d’un gouvernement intégrant un vice-premier ministre chargé du

développement durable et de l’aménagement du territoire et un ministre de l’environnement.

J’engagerai le débat public que j’ai promis pour définir la politique énergétique que notre

pays devra adopter pour lutter efficacement contre le changement climatique, une politique

fondée sur les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et le développement des

énergies renouvelables.

Enfin j’instaurerai un moratoire sur la culture d’OGM en plein champs pour permettre un

débat serein, transparent, approfondi afin de définir ce que doit être notre politique en la

matière sur le long terme.

Comment la France peut-elle donner des leçons aux pays du sud sur la préservation de la

faune et des ressources alors qu’elle ne parvient même pas à sauver ses ours et ses plus

beaux espaces forestiers ?

C’est vrai que nous devons redoubler d’effort pour protéger les milieux fragiles en France et

dans les DOM TOM. Nous devons aussi engager avec nos partenaires européens une

révision des politiques de pêche et d’exploitation forestière en Europe et dans le monde.

Nous gagnerons en efficacité en mettant en cohérence nos politiques de coopération avec

les pays en développement avec nos ambitions en matière d’excellence environnementale.

Pour renforcer cette cohérence je propose de réformer le code des marchés publics pour

imposer comme clause préférentielle la performance environnementale, en intégrant des

critères de provenance des ressources naturelles.

La France ne devrait-elle pas prendre la tête d’un mouvement international pour mettre fin ou

limiter les conséquences des guerres et des guérillas sur la nature et l’environnement ?

Faire de la France le pays de l’excellence environnementale c’est aussi promouvoir des

politiques ambitieuses de protection de l’environnement et de promotion du développement

durable en Europe et dans le monde. Nous devons être exemplaires en matière

d’environnement sur notre territoire et dans nos relations diplomatiques et commerciales

avec le reste du monde. Pour cela nous devrons rattraper le retard pris en matière de

ratification des conventions et accords internationaux sur l’environnement, et de transcription

des directives et règlements européens.

Nous devons aussi promouvoir une nouvelle gouvernance internationale plaçant en priorité

le respect de normes sociales et environnementales.

Je propose que la France continue à promouvoir la création d’une Organisation Mondiale de

l’Environnement ayant prééminence, en matière de règles environnementales, sur les

décisions de l’OMC, dotée d’un réel pouvoir de sanction en étant équipée d’un organisme de

règlement des différends, et capable de soutenir des projets spécifiques dans les pays en

développement.

samedi 21 avril 2007

Un vote difficile et aucun médicament pour soigner l'allergie à Sarkozy

21 avril

Demain, et jusqu'au dernier moment, je vais hésiter entre...

- José Bové, un ami qui a de bonnes idées, un discours sympathique et sensé, mais qui a fait une assez mauvaise campagne.
- Dominique Voynet, parce que, s'il n'est pas vraiment nécessaire de "sauver le soldat Voynet", sa stagnation à 1% signifierait la fin des Verts, le déclin de l'écologie.
- Ségolène Royal, parce qu'on ne sait jamais, parce que demain soir un accident peut arriver...

Un étonnement: hier à Paris, se tenait une journée ouverte organisée par le allergologues expliquant que la progression des allergies mais l'allergie à Nicolas Sarkozy et à François Bayrou n'a pas été mentionnée.

vendredi 20 avril 2007

Tchernobyl, Sarkozyet les présidentiables...

20 avril

Dans quelques jours, il y aura 21 ans que l'un des réacteurs de la centrale russe de Tchernobyl a explosé. Combien de candidats à la présidence de la République vont y penser et en parler ? Il est de bon ton et politiquement correct d'affirmer que cet accident est due à "la négligence soviétique". Alors que nul n'est en mesure, 21 ans plus tard, d'expliquer pourquoi et comment l'accident (deux explosions et non pas une seule) s'est produit. En fait, nous découvrirons peut-être un jour que cet accident est inhérent au combustible atomique et à son usage. Ce qui signifie qu'il peut, à tout moment, survenir ailleurs, dans un autre réacteur.
J'ai fait sept séjours dans cette région, entre 1987 et 2006 et je ne compte plus mes découvertes effarantes (racontées dans mon journal) sur la progression du nombre des morts et des malade. Parmi la population et dans tous les techniciens, volontaires et militaires qui ont tenté de limiter les conséquences de la catastrophe. Parmi les "liquidateurs", comme on les nomme en Ukraine et en Biélorussie, que j'ai connus...plus un seul n'est vivant. Tous morts, rongés par des cancers divers.
Les cancers, les dépressions, les dérèglements cardio-vasculaires, les troubles de l'appareil digestif, les leucémies, sont les maladies les plus courantes dans cette région où l'espérance de vie a diminué. Mais contrairement aux images trop souvent diffusées, il n'y a pas eu d'augmentation des malformations à la naissance, aussi bien sur les humains que sur les animaux. Ces derniers n'ont d'ailleurs jamais été aussi nombreux dans la zone interdite d'accés autour de la centrale.
Un rappel (vérifié): le délégué interministériel à l'énergie nucléaire, sous le gouvernement de Chirac entre 1986 et 1988, était un certain Nicolas Sarkozy...
A cette époque la France "arrêta" le nuage radioactif de Tchernobyl à la frontière franco-allemande. Déjà le petit Nicolas était doué pour surveiller les frontières...

mercredi 18 avril 2007

Ségoléne Royal dans Politis, José Bové et Dominique Voynet

18 Avril

Une confirmation pour aider les uns et surtout les autres à se faire (si possible) une idée avant dimanche: publication dans le numéro de Politis daté de jeudi, de deux pages d'interview de Ségolène Royal portant exclusivement sur l'environnement. Avec un rappel: François Bayrou et Nicolas Sarkozy ont refusé de répondre aux journalistes spécialisés sur l'environnement. Sur le site des Journalistes pour la Nature et l'environnement, il est également possible de lire le compte rendu de la rencontre avec Dominique Voynet et avec José Bové.

lundi 16 avril 2007

L'écologie mise au rancart à Libération

16 avril

Mauvais climat pour l'environnement et la nature: la page/rubrique terre de Libération disparait et plusieurs de ses journalistes quittent le journal. Disparition au profit d'une rubrique mêlant l'économie et l'écologie. De précédentes expériences montrent que l'appétit des "économistes" est insatiable. Dommage, depuis plusieurs années, cette rubrique quotidienne était excellente et maintenait une sorte d'alerte, sur la France comme sur les pays du sud. Mais, comme pour la plupart des politiques, l'écologie, pour les bobos, c'est dépassé et ringard. Lecteurs, vous pouvez toujours râler auprés de Libé. Mais, vue l'ambiance, cela risque de ne pas émouvoir le nouveau directeur bien décidé à couper tout ce qui dépasse.

Roccard et Allègre pro-nucléaire au secours de Bayrou

16 avril

Avec le renfort de Michel Roccard, nucléocrate depuis 1974 (d'où son départ du PSU pour le PS à cette époque), avec celui de Claude Allègre qui ne croit ni au réchauffement climatique ni aux pollutions (exagérées...) et milite pour l'EPR, avec Antoine Waechter qui ne s'intéresse qu'aux oiseaux et aux grenouilles (seulement si ces espèces ne sont pas de gauche) et enfin avec Bernard Kouchner qui ne sait plus où il habite et accusa les migrateurs de disperser le virus de la grippe aviaire, le vernis écologico-environnmental de François Bayrou ne va tenir bien longtemps.

samedi 14 avril 2007

Ségolène Royal répond sur l'environnement

14 avril

Dans le numéro de l'hebdomadaire Politis de la semaine prochaine, le jeudi 18, paraitra une longue interview de Ségolène Royal exclusivement consacrée aux questions environnementales.

vendredi 13 avril 2007

un sondage présidentiel exclusif

13 avril

Dernier sondage des Renseignements Généreux :

José Bové : 24 %

Ségolène Royal : 23 %

Olivier Besancenot : 19 %

Nicolas Sarkozy : 18, 5 %

François Bayrou : 17,5 %

Jean-Marie Le Pen : 17 %

Dominique Voynet, Arlette Laguillier et Frédéric Nihous, 1%

Le total est supérieur à 100, car des électeurs ont déclaré pouvoir voter deux fois

Les réfugiés climatiques sont déjà en marche

Invitée mercredi à Lille, la présidente de la sous-commission des droits de
l¹Homme du Parlement européen, Hélène Flautre (députée Vert), a donné une conférence sur le thème des réfugiés climatiques : une problématique mondiale, des enjeux
colossaux, 25 millions de personnes déjà touchées. En résumé….

Ce terme de « réfugiés climatiques » n’a aucun statut et
juridiquement ils n’existent pas au niveau international. Pour autant,
le mot désigne les personnes obligées de quitter leur habitation parce que
les conditions climatiques ne permettent plus de garantir un cadre de vie
pérenne. Il va de soi que le réchauffement climatique et l¹impact de l'Homme
sur son environnement ont précipité ce type de situations.
Il existe déjà des exemples concrets, le cas des îles Tuvalu qui
est alarmant. Cet archipel au large de l’Australie est une république de 11 000
habitants. On sait à présent que ces îles seront englouties d’ici à 2050
environ, même si le réchauffement climatique s’arrête aujourd'hui. C’est
donc un pays qui va disparaître de la carte. Que va-t-on faire de ses
habitants ? Il est impératif de trouver un cadre international équitable.
Peut-on désigner des responsables à cette problématique, et comment les
sanctionner ? La question reste ouverte. Elle est complexe : politique,
économique, humaine. Il faut en débattre et anticiper les crises. Une
définition du statut de réfugié climatique est à l’étude aux Nations unies.
La notion de sanction est encore floue. On a évoqué la possibilité que les
pays accueillent ces réfugiés proportionnellement aux gaz à effet de serre
qu'ils produisent. Les États-Unis se sont prononcés contre. Ils devraient
accueillir 30 % de cette population.
La notion de « pollueur-payeur » s’appliquerait-elle ?Éventuellement, mais
à l’échelle de pays entiers, et, en l’occurrence, des pays les plus puissants au
monde ! Il est évident que ce sont les pays du Sud, plus pauvres et plus faibles,
qui souffriront le plus des catastrophes climatiques, avec le moins de moyens
pour s'en prémunir.
Peut-on parler d'un futur « génocide climatique » ? Le terme est fort,
mais on peut l’envisager. Les périodes de sécheresse, de famine, de pandémie
sont déjà annoncées. À terme, si rien n'est fait pour ces populations, si
aucun cadre international leur permet d'éviter ces drames, on pourra en
revanche parler de crime contre l'humanité.
Possède-t-on des données chiffrées sur le nombre de réfugiés de ce type ?
Un rapport de 2001 des Nations unies en comptait déjà 25 millions à travers le
monde. Plus encore que le nombre de réfugiés concernés par la convention
de Genève. En 2005, un autre rapport annonçait le chiffre de 50 millions
pour 2010. Les prévisions sont encore floues, mais l'urgence est là, réelle.

Ajoutons que le « rapport secret du Pentagone » révélé et publié il y a deux ans aux Etats Unis à la suite d'une fuite au plus haut niveau, envisage le chiffre d’au moins 400 millions de réfugiés climatiques pour l’échéance 2050.

mercredi 11 avril 2007

Sarkozy, Bush, les chrétiens fondamentalistes et le créationnisme

11 avril

Le refus de Nicolas Sarkozy de s’expliquer et de venir s’expliquer auprès des spécialistes sur les questions d’environnement et la protection de la nature est désormais sorti du mystère : après tout, comme d’autres il aurait pu promettre… Avec ses propos sur l’acquit et l’inné, avec son affirmation que l’inné est essentiel si non la seule explication, que tout est écrit dans les gènes, à commencer par la pédophilie et le suicide, il se place dans la droite ligne de Georges W. Bush, des néo conservateurs et des chrétiens fondamentalistes américains. Ceux qui réclament et souvent obtiennent dans les programmes scolaires et universitaires la suppression de toutes références au Darwinisme. Il s’agit pour eux de jeter par-dessus bord, ce que les protecteurs de la nature et les écologistes (qui ne s’appelaient pas encore ainsi) ont appris de Darwin et de quelques autres scientiques et naturalistes du XIX éme siècle: l’environnement conditionne l’évolution et la transformation de toutes les espèces végétales et animales, y compris l’espèce humaine. Alors que les créationnistes chrétiens et/ou d’extrême-droite, partant du principe que dieu a crée le monde et ses créatures il y a six milles ans (environ…) comme dans la bible, refusent l’importance prépondérante de l’acquit, refusent toute évolution des espèces sous l’influence de ce qui les entoure. Partant de ce principe, tout comme on élimine encore par le biais du code rural, des « espèces nuisibles », des gens comme Sarkozy vont un jour proposer de chercher les soi-disant gènes nocifs pour éliminer ou enfermer ceux qui sont censés les porter. Comme il avait prôné le fichage des « enfants difficiles » à partir de 18 mois. Ainsi, pour Nicolas Sarkozy, il existe des espèces programmées pour « résister » aux destructions, les autres devant disparaître puisqu’elles n’ont pas les bons gènes. J’ai déjà, il y a quelques mois, conseillé aux lecteurs de ce blog de relire la vie et les œuvres de Goebbels, je ne peux que récidiver aujourd’hui : Nicolas Sarkozy n’est pas nazi, il est simplement fasciste, dans ses idées comme dans ses méthodes médiatiques.

lundi 9 avril 2007

le candidat nain des chasseurs et les 4 x 4

9 avril

Le seul objectif de Frédéric Nihous, l'innénarrable candidat de Chasse pêche nature et tradition, répété dans un galimatias de ruralisme sarkozien et villiériste: faire plus de voix que les Verts. Un combat de nains, en quelque sorte. Aux réunions (tragiques, on se demande ce qu'il fait dans la compétion présidentielle et lui aussi d'une certaine façon) de Nihous on vient souvent en 4 x 4 et fréquemment en treillis militaire.

dimanche 8 avril 2007

Dominique Voynet: la défaite annoncée

8 avril

Etait-ce bien raisonnable ?

Est-ce bien raisonnable ?

De s’enfoncer dans les etc. des sondages ?

Etait-ce bien raisonnable de convoquer Nicolas Hulot (plus Corinne Lepage) à un congrès politique d’été sans se rendre contre que le premier, et un peu la seconde, allaient tirer la couverture à eux ? Sans réaliser que le travail politique allait être balayé par un remue-ménage médiatique dont il ne reste pas grand-chose. Parce qu’il n’était rien d’autre qu’un bulle médiatique. Faire une bonne émission de télé n’est pas un gage de compétence politique. Il ne faudrait pas que les écolos confondent les téléspectateurs et les électeurs. Croire qu’il était possible de capter le plaisir immobile et passif des téléspectateurs de TF 1 était une illusion non durable. Aller se prosterner devant son « pacte » était aussi une illusion d’optique : car lorsqu’un texte est signé par tout le monde, c’est que quelqu’un ou quelques uns se trompent. Pourquoi diable, les Verts sont-ils allés signer un texte bien en deçà de ce qu’ils proposent depuis des années ?

Etait-ce bien raisonnable aussi, d’adouber publiquement une candidate qui s'est ralliée à un François Bayrou dont le programme environnemental est d’une affligeante banalité ?

Sera-t-il bien raisonnable…

De créer une situation qui aboutira à ce que Dominique Voynet laisse les Verts à 1% des votes, c'est-à-dire moins que René Dumont en 1974 ? Un retour en arrière tragique.

Est-ce bien raisonnable, en ces temps ou l’acharnement thérapeutique fait débat, de s’obstiner ?

S’obstiner sera, serait…faire la preuve, inexacte bien sur, que l’écologie, la protection de la nature, la protection de l’environnement et la bataille pour un changement ne sont importantes que pour seulement 1% de la population française. Mais l’important c’est ce qui se voit : ce maudit 1%.

Ce n’est pas en court-circuitant José Bové, c'est-à-dire en le privant sciemment de quelques parrainages au dernier moment et sans succés, que quelques Verts se sont tirés une balle dans le pied. Pire: ils sombrent dans la petite cuisine politique d’une bien petite et fragile boutique en oubliant qu’en arithmétique électorale 1+ 1, cela ne fait pas deux, mais souvent zéro. Il y a des moments, quand on pense à autre chose qu’à la politique et sa future place dans la gauche écologique du Parti socialiste, où l’on se grandit en renonçant. C’est ce que dit une majorité de Verts dans les réunions de sections et de quartiers. Ils enragent. Mais ce mécontentement, cette angoisse devant ce qui les attend, ne parait pas remonter jusqu’à la « Chocolaterie », la vedette amirale de leur parti qui semblent peuplée d’autistes. Alors que ces militants, depuis des années, ont fait la preuve dans les régions et les villes, qu’ils ont une légitimité et qu’ils peuvent remporter des succès une fois élus. De quel poids pèseront-ils pour les législatives de juin, puis pour les municipales de 2008 ?

Ce qui nous attend, après ce désastre annoncé, nous les journalistes et elles, les associations qui rament depuis des années, c’est que les élus, à tous les niveaux tournent le dos à l’écologie et aux exigences de protection. Ce qui nous attend dans les rédactions, c’est le retour des petits sourires et des articles qui restent au marbre ou partent à la poubelle. L’écologie ? Combien de divisions, la chanson journalistique est connue. Il est possible, on ne sait jamais, que les Verts survivent à cet échec. Mais l’écologie dans quel état va-t-elle sortir de cette épreuve ? Mais l’information, les informations, les avertissements publiés et commentés, les solutions alternatives proposées, que va-t-il en rester ?

Pour cette obstination, pour cet acharnement tragique, les journalistes spécialisés et le milieu associatif risquent de payer très cher. L’écologie part en marche arrière et le climat se réchauffera à la lumière d’un échec éclatant.

Ce n’est pas par hasard que les « grands » candidats se sont déjà tus sur l’écologie, attentifs à leurs courses finales et inattentifs à ceux qui, hélas, s’abstiendront le 22 avril avec dans la tête que l’on a oublié leurs préoccupations environnementales. Ce n’est pas par hasard que les journalistes politiques ont déjà abandonnés les questions sur l’écologie ; quand par hasard ils y avaient pensé auparavant.

Ce n’est pas par hasard que ceux qui préparent les législatives restent muets sur la protection de la nature et de l’environnement : puisque, apparemment, il n’y a pas de voix à prendre, les futurs députés se détournent d’un sujet « qui n’est plus porteur ». Il faut plus d’un Hulot pour annoncer le printemps.

Dominique Voynet a triomphé avec ses 600 signatures devant le Conseil constitutionnel, sans se rendre compte ou sans vouloir se rendre compte qu’elle allait signer l’acte de décès de l’information environnementale en enlevant aux journalistes spécialisés une part de leur légitimité.

Retour à l’age des cavernes de l’information « nature et écologie ».

Dommage…

samedi 7 avril 2007

pâques, les cloches, l'ours et la ministre de l'écologie

7 avril

C’est samedi de Pâques, avant le retour des cloches dans la campagne….

+ Mort de Cannelle : il y aura bien un procès ! Un juge d'instruction avait initialement conclu à un non-lieu en faveur du chasseur qui avait abattu la dernière ourse de souche Pyrénéenne, Cannelle, le 1er novembre 2004. L'auteur du coup de feu s'était prétendu en "état de nécessité". L'appel interjeté par le WWF et Ferus, comme par d'autres associations naturalistes, a été finalement entendu : l'homme qui a tué Cannelle sera bien jugé et les faits seront débattus au grand jour. Après avoir hésité, le procureur de la République a heureusement conclu lui aussi en faveur d'un renvoi devant le tribunal. Espérons, disent les associations, que la conclusion judiciaire de ce triste épisode confirmera que l'ours reste efficacement protégé dans notre pays. Cette histoire permet de rappeler que le seul fait d’arme de la silencieuse ministre de l’écologie aura été de réintroduire cinq ours dans les Pyrénées au lieu des dix prévus par son prédécesseur, Serge Lepeltier. Merci, Président, ça c'est de l'écologie efficace....

pâques, les cloches, l'ours et la ministre de l'écologie

7 avril

C’est Pâques, avant le retour des cloches dans la campagne….

+ Mort de Cannelle : il y aura bien un procès ! Un juge d'instruction avait initialement conclu à un non-lieu en faveur du chasseur qui avait abattu la dernière ourse de souche Pyrénéenne, Cannelle, le 1er novembre 2004. L'auteur du coup de feu s'était prétendu en "état de nécessité". L'appel interjeté par le WWF et Ferus, comme par d'autres associations naturalistes, a été finalement entendu : l'homme qui a tué Cannelle sera bien jugé et les faits seront débattus au grand jour. Après avoir hésité, le procureur de la République a heureusement conclu lui aussi en faveur d'un renvoi devant le tribunal. Espérons, disent les associations, que la conclusion judiciaire de ce triste épisode confirmera que l'ours reste efficacement protégé dans notre pays. Cette histoire permet de rappeler que le seul fait d’arme de la silencieuse ministre de l’écologie aura été de réintroduire cinq ours dans les Pyrénées au lieu des dix prévus par son prédécesseur, Serge Lepeltier. Merci, Président, ça c'est de l'écologie efficace....