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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

lundi 23 février 2009

Les Parisiens se voient imposer mille caméras de vidéosurveillance

Lundi 23 février

Un curieux débat est en cours à Paris à propos des mille nouvelles caméras de vidéosurveillance promises par la ministre de l’Intérieur et acceptées par le maire de Paris et la majorité (sauf les Verts) de son conseil municipal. Le tout orchestré par Georges Sarre, rescapé agité et sécuritaire du mini-parti moribond de Jean-Pierre Chevènement, mais adjoint au maire à la sécurité qui ne cache pas son amour du fichage et de la vidéosurveillance « pour éviter que des femmes soient violées ou assassinées dans les rues ». Je ne fait que répéter une phrase qu’il a prononcé pendant un débat télévisé au cours duquel nous étions opposés, sous l’oeil approbateur de Monsieur Gachet, porte-parole de Madame Alliot-Marie et, accessoirement, ancien journaliste à Valeurs Actuelles, l’hebdomadaire de la droite extrême.
Curieux débat car dans les mairies et les conseils de quartier saisis de cette opération, les envoyés spéciaux de la Mairie de Paris et de la Préfecture ne viennent pas demander aux citoyens s’ils sont d’accord avec la mise en place des caméras mais où il faut ou ne faut pas les mettre (et encore...). Donc, l’affaire est entendue, les Parisiens (comme les habitants d’autres villes) ne sont consultés que pour la forme. Circulez, il n’y a rien à voir et rien à décider, nous l’avons fait pour vous.
Curieux débats au cours desquels ont apprend incidemment que la mise en place de ces caméras parisiennes coûtera 150 millions d’euros au cours des 15 prochaines d’années. Une somme qui ira à une entreprise privée qui n’aura de compte à rendre à personne et qui ne promet absolument pas qu’elle prendra en considération les souhaits des Parisiens. Une partie des 150 millions sera payée par la ville, laquelle devra prendre en plus à son compte tous les travaux de voiries liés à la mise en place des caméras. Quand aux coûts d’un fonctionnement qui sera également assuré par la société installatrice, il reste inconnu.
Curieux débats qui permet de constater que les nouvelles caméras permettant de surveiller encore mieux les moindres manifestations et les faits et gestes des Parisiens, fonctionneront sous le contrôle d’une société privée. Avec toutes les dérives que cela implique. Il ne reste plus, puisque la consultation en cours n’est qu’une farce, qu’à attendre la mise en place des engins pour les recouvrir de peinture ou les casser à coups de lance-pierres.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

On doit bien pouvoir trouver quelque part les noms des sociétés bénéficiaires de ce jackpot que sont les caméras inutiles qui prolifèrent dans nos rues?

Je ne dois pas chercher aux bons endroits, car je ne parviens pas à obtenir cette information.

Anonyme a dit…

C'est grace a des petites infos comme ça qu'on se rend compte que le PS ne vaut pas mieux que l'UMP. La même obsession pour le sécuritaire, la normalisation, le "progrès" technologique. Non décidément le PS n'est pas un ami du genre humain, juste un des nombreux avatars du pouvoir.

Anonyme a dit…

Complètement d'accord avec vous, on va attendre leur mise en place pour s'en donner à coeur joie à coup de glycero bien épaisse! Quand je pense que ça arrive à Paris (dans ces proportions) juste au moment où, en Angleterre (où l'on a le recul des années sur le sujet) un rapport vient de sortir montrant l'inefficacité d'un tel système...
Sinon, j'ai toujours entendu qu'on a le droit de demander les enregistrements où l'on apparait, histoire d'embêter cette fameuse société privée.. (Je saurai quoi faire désormais de mes dimanche pluvieux: me ballader dans tout paris à pied, puis le soir venu, faire une demande de tous les enregistrements...)

Anonyme a dit…

Bah, d'ici peu on n'aura plus les moyens de les entretenir, ces caméras, ni de mettre quelqu'un à l'autre bout pour regarder la vidéo ...
Et comme le gaspillage est la seule voie de salut pour le capitalisme, ca retardera la crise de deux ou trois jours.
Fluctuat et mergitur