Les mensonges nucléaires de Nicolas Sarkozy constituent une véritable forfaiture
Lundi 28 novembre
Une nouvelle fois, mais avec encore plus d’impudence, celle que confère l’habitude sur d’autres sujets, le président de la République a dit n’importe quoi sur le nucléaire et distribué des éléments de langage hallucinants aux copains et coquins de l’UMP qui les recrachent dans les médias et dans leurs circonscriptions en exagérant à l’envi. Je ne vais pas ici gâcher des mots pour réfuter une à une les âneries proférées depuis quelques jours à propos du modeste accord entre les Verts et le Parti socialiste promettant à l’arrêt, dans des délais mal précisés, 24 réacteurs (et non pas centrales) nucléaires du parc français lancé en en 1974 par le parti politique qui a progressivement enfanté l’UMP. Nous avons à nouveau entendu rabâcher les vieilles lunes sur l’indépendance énergétique de la France, sur le tragique destin des Français contraints de s’éclairer à la bougie, sur le refus supposé du progrès et de la technologie, sur une population promise au froid hivernal et sur des centaines de milliers d’emplois supprimés auxquels ne penseraient jamais les écologistes. Sauf qu’en ce lundi de novembre, le ministre du travail (qui devrait être rebaptisé ministre du chômage) a annoncé des résultats catastrophiques et que notre supposé perle industrielle, Areva, vient d’annoncer des milliers de suppressions d’emplois. Ce qui tendrait à prouver, perspective prometteuse, que la filière nucléaire a du plomb dans l’aile. En France et ailleurs
Cette fois Nicolas Sarkozy a lancé le bouchon tellement loin que même les éditorialistes plutôt modérés de province signalent avec une certaine commisération que le Président en fait vraiment beaucoup, sinon trop, dans l’outrance et les mensonges. Même Anne Lauvergeon, surnommée Atomic-Anne, a publiquement expliqué à Lyon que, peut-être, le chef de l’Etat et ses perroquets de l’UMP et de l’inévitable CGT pro nucléaire appelée à la rescousse, exagéraient pas mal.
Mais il ne faudrait pas croire que les malentendus (soyons indulgents...) entre les Verts et le PS soient vraiment la cause de ces avalanches de mensonges et de mauvaise foi.
L’offensive du président de la République a été préparée depuis la fin de l’été, le soin de lancer les première polémiques mensongères ayant échu à Henri Progrès, le Directeur général d’EDF miraculeusement invité à s’exprimer dans Le Parisien au lendemain d’un colloque, le 7 novembre, porteur de ses « mauvaises nouvelles » pour promettre la faillite à la France en cas de renoncement, même partiel, à la filière nucléaire. Nous nous trouvons donc en présence d’une superbe opération de communication montée par l’Elysée et les services du Premier ministre avec l’aide d’une agence spécialisée qui travaillait habituellement pour Areva. Muni d’un viatique de com' », ministres, députés et fonctionnaires serviles n’avaient plus qu’à servir la mauvaise soupe mitonnée en très haut lieu avec la participation de Patrick Buisson, l’un des porte-coton présidentiels. Le « meilleur », celui qui a fait ses classes comme directeur de Minute puis journaliste à Valeurs Actuelles.
Voici, à titre d’illustration, ce que déclarait il y a quelques jours, Franck Supplice, directeur de cabinet du ministre de l’Industrie Eric Besson dans une petite ville de province à propos de la réduction du nombre des centrales: « Que l’on massacre ce dernier avantage compétitif, c’est hallucinant, c’est un crime contre l’économie française, un crime contre la compétitivité du pays, contre des dizaines, de centaines de milliers d’emplois (...) Si la France abandonne son dernier (quel aveu !) son dernier avantage compétitif qu’est l’énergie, vu du reste de la planète, c’est que la France, 0,5 de la population mondiale, renonce volontairement à se développer ». Succès garanti auprès d’un parterre de petits patrons enthousiastes qui, comme le fonctionnaire sarkozien dans son discours, ne savait même pas faire la différence entre « centrale » et « réacteurs... La presse explique depuis quelques jours que « le nucléaire s’est invité dans la campagne » alors que c’est l’Elysée qui tente d’introduire une nouvelle peur dans la tête des Français
Reste à savoir si les ficelles de cette honteuse démagogie ne vont pas finir par se voir.
2 commentaires:
De là, la nécessité de contrer la campagne de publicité par des affiches que prépare l'UMP pour essayer de faire peur.
Un détournement humoristique pour en vider la substance serait le bienvenu !
tout les politiques ,mentent pour préserver leurs interets,et ce grace aux lobbys,comme le nucléaire,pétrole.surtout en france
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