Interdits de vivre mais permis de manger des fraises espagnols dégueulasses et pourries
Samedi 28 février
Bon, vous avez compris chers lecteurs.
On ne mange plus de viande,
On laisse tomber la charcuterie,
On bannit les tripoux,
On n’abuse pas du poisson,
On arrête le pinard,
On fait l’impasse sur la bière,
On casse ses bouteilles de gnole comme en Iran,
On ne regarde plus la télé parce que ça fait grossir,
On ne lit plus le journal parce que ça entretient des déprimes,
On n’abuse ni du lait ni du fromage,
On ne fume plus,
On jette les chichons et les pétards,
On balance son portable,
On met la borne wi-fi à la cave,
On ne drague effrontément pas les dames,
On ne harcèle pas bêtement les mecs,
On ne sort ni sans casque ni sans gilet pare-balles,
On ne traverse que « dans les clous »,
On n’insulte pas le président,
On est gentil avec les « poulets »,
On n’abuse pas du poulet de batterie
Et évidemment, on ne baise plus, ce n’est pas bon pour le coeur.
Mais qu’est-ce qu’on va s’emmerder jusqu’à 90 ans...
Par contre,
Il est permis d’avaler les pesticides qui traînent sur le fruits et légumes et plus particulièrement sur le fraises espagnoles qui arrivent sur le marché français depuis une quinzaine de jours,
Recommandé d’avaler du nitrate avec l’eau pour ne pas faire de peine à la Lyonnaise des Eaux,
Et également d’acheter toutes les saloperies proposées par les grandes surfaces parce qu’il faut sauver le commerce.
On peut avaler n’importe quel antibiotique dans le peu de viande que l’on a encore le droit de manger,
On doit acheter une nouvelle bagnole pour faire plaisir à Sarkozy,
Il est permis de respirer un air pollué,
Permis d’habiter prés d’une centrale nucléaire,
Permis de passer ses vacances à l’ombre d’un incinérateur,
Permis de se baigner dans une eau dégueulasse pour ne pas désespérer le tourisme.
Elle n’est donc pas si terrible que cela notre « société des interdits »...
6 commentaires:
Très bien vu.
Nous sommes entrés dans un cercle vicieux de règlementation : prenons pour exemple la circulation routière où d'une part la vitesse maximum est règlementée bientôt au km/h près, et d'autre part l'automobiliste qui me suit ne tolère pas UN km/h en dessous du maximum.
Il y a 40 ans, un gendarme pouvait vous verbaliser pour vitesse excessive ou inadaptée en jugeant au pifomètre ; vous me répondrez que c'était la porte ouverte à l'arbitraire.
Mais à l'époque, chacun était considéré comme responsable de ses actes, de son comportement; on pensait qu'il fallait être "raisonnable", et que le gendarme aussi devait être raisonnable.
Aujourd'hui la démocratie est tellement mal en point qu'il faut des lois pour défendre le citoyen de son voisin, de sa police, de son aménageur, de ses propres excès, de son assureur, de son maire, de son instituteur ou de son épicier.
Le raisonnable semble ne plus pouvoir exister, l' individu n'est plus responsable de son comportement puisque celui-ci lui est dicté à chaque instant par la règlementation.
Je n'y suis pour rien, monsieur le juge, je roulais à 50 km/h devant l'école quand l'enfant a traversé, c'est le maire qui est responsable !
Tout à fait: la "négociation" humaine est en train de disparaitre et chacun, le gendarme comme le "suspect", s'abrite derrière des textes. Plus le pouvoir entretient les peurs, plus le même pouvoir nous fournit des placébos. Il y aura un jour un système permettant de compter le nombre de verres de vin que j'ingurgite (avec ou sans modération selon les jours) chez moi. D'ailleurs sont déjà en vente des systémes informatiques qui, installés dans vos réfrigérateurs, vous signalent par SMS ce qui manque dedans....
CMV
À cela j’ajoute le contrôle par le matraquage avec des messages “partant de bons sentiments” (avec, derrière, le fantôme du risque zéro), et ça devient infernal. Je songe spécialement aux transports :
- le 2e métier de la SNCF ou de la RATP, c’est débiter de l’excuse permanente (“nous vous prions de nous excuser pour ce retard”)
- à chaque arrêt de TGV, le contrôleur souhaite une bonne journée aux passagers
- rappel régulier sonore de l’interdiction de fumer dans les gares et les stations
- les conducteurs de bus RATP ont maintenant des messages pré-enregistrés à leur service. Par exemple dès qu’un resquilleur se fait remarquer : “ré do ré la fa (c’est le sonal) nous vous rappelons qu’il est obligatoire de valider votre ticket pour monter dans le bus”
- le comble, ce sont les transiliens, au moins sur la banlieue Saint-Lazare : à chaque arrêt, on a droit au message suivant (adapté au parcous) par la voix standardisée, tellement d’ailleurs qu’elle n’en est plus humaine (je ne sais pas si celle qui a vendu sa voix s’en est rendu compte) “Votre attention s’il vous plaît. Ce train est à destination de Saint-Cloud. Il dessert toutes les gares jusqu’à Saint-Cloud.” C’est à devenir fou. “1984” se réalise doucement. Plus un espace libre, non, il faut sans cesse retenir l’attention. Le temps où on avait plaisir à lire dans le train est fini.
Quel bla bla, quel remplissage de l’espace (comme la pub !!).
Et je dois en oublier (sans compter les portillons et tourniquets dans lesquels il faut marcher en crabe et sans bagage pour ne pas s’arracher un bras ni s’écraser les c… !)
Claude-Marie, puisque c’est mon jour de fiel, je continue dans le mauvais esprit.
La ville dans laquelle je réside est riche, très riche, terriblement riche, et est tenue par un clan pratiquant le clientélisme à en vomir.
La richesse est concentrée (et l’opposition et la démocratie bafouées). Par exemple, des voyages aux destinations lointaines (citons Chine, USA, Malte (pour apprendre l’anglais !!)) sont chaque année organisés pour “les jeunes”… oui mais voilà, le quotient familial, connais pas, et c’est toujours la même population déjà aisée qui y a droit. Poursuivons.
Pas loin de là, une commune ”amie” pratique aussi le clientélisme. Elle est tenue par un homme fort d’origine hongroise (non, l’autre, que la justice a déjà puni, mais ça n’a pas eu d’effet, il est revenu). La ville est très endettée, mais ce n’est pas grave, on continue et on fait la leçon aux camps adverses. Récemment, une jeune résidente de cette ville a été tuée dans un attentat alors qu’elle se trouvait au Caire dans le cadre d’un voyage scolaire ou pour les jeunes.
À ce moment là, on a été brièvement noyé sous des larmes bien dégoulinantes (les médias, l’autre hongrois (le petit, toujours à l’affut d’un malheur frappant un concitoyen métropolitain), etc., se sont même rendus aux obsèques).
Eh bien je ne peux m’empêcher d’imaginer, sans avoir cherché à le vérifier, que cette pauvre jeunette bénéficiait aussi d’un système de privilèges.
Et j’ai perçu une disproportion dans la dégoulinerie larmoyante, identique à celle qu’on a subie après les huit militaires tués en Afghanistan, événement pour lequel vous aviez parfaitement recadré l’importance et la perception par rapport à la marche du reste du monde.
Que pensez-vous de cette histoire, CM ?
La même chose que vous. Monsieur Balkany est la caricature des hommes politiques de la droite extrême Et dépense des millions d'euros pour garder ses électeurs "captifs". Sans oublier qu'aprés la police municipale armée, il a inventé les caméras de vidéosurveillance (qu'il nomme désormais caméras de vidéoprotection) et qu'avec son ami Sarkozy il a fait voter en 1995 une loi qui dépossède la Commission Informatique et Libertés de tout pouvoir de contrôle sur cette vidéosurveillance.
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