Le réchauffement climatique menace gravement les oiseaux
lundi 9 mars
Dix scientifiques appartenant à sept universités et centres de recherche européens, dont le Muséum national d’histoire naturelle de Paris (connu sous le nom de Jardin des Plantes) viennent de rendre publique une étude confirmant ce que pressentent et affirment les ornithologistes, dont Philippe Dubois de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, depuis plusieurs années : le réchauffement climatique en cours menace l’existence de nombreux oiseaux nichant en France et dans la plupart des pays européens. Commentaire de Denis Cauvet et de Frédéric Jiquet, les deux scientifiques français ayant participé à cette longue enquête : « Nos travaux montrent que les effets du réchauffement climatique se font déjà sentir dès maintenant. Bien que les températures aient encore peu augmenté récemment, il est surprenant de constater à quel point l’impact est déjà visible sur les populations d’oiseaux nicheurs à travers toute l’Europe ». Les prévisions des dix spécialistes établissent que si trente espèces vont voir leurs populations augmenter, quatre-vingt-douze autres vont enregistrer un effondrement sinon une disparition de leurs effectifs. Parmi les espèces les plus menacées : la bécassine de marais, le vanneau huppé, le traquet motteux, le casse-noix moucheté, le pinson et le rouge-gorge. Au bout de cette évolution : la simplification et la standardisation de nos espaces (dits) naturels. Une simplification et une standardisation que reflètent les étals des marchands de fruits et de légumes depuis une vingtaine d’années.
Ainsi, de nouveau, des scientifiques démentent les affirmations d’un ancien ministre, le pseudo-scientique Claude Alègre, qui malgré ses foucades médiatiques, se coupe de plus en plus nettement de la communauté scientifique. Obstination dont une récente séquence de « Ce soir ou jamais » sur France 3 a montré qu’elle était partagée par le conseiller du Prince, Alain Minc qui n’en est d’ailleurs plus à une erreur prés. Ce qui permet de réduire à bien peu de choses les prétentions de Nicolas Sarkozy qui a rapidement oublié ses vagues promesses du Grenelle de l’environnement. Pour cause de crise, la lutte contre le réchauffement climatique est remise à plus tard, donc à trop tard.
La cause est donc hélas entendu : non seulement, comme je l’ai expliqué ici récemment, les modifications climatiques perturbent sérieusement les habitudes migratoires de millions d’oiseaux, mais en plus leur existence même est menacée. Tout comme est menacée la biodiversité du territoire français et européen. Tout comme la biodiversité de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique Latine et des espaces arctiques et antarctiques. Menaces qui ne concernent pas seulement les oiseaux mais toutes les espèces vivantes. Y compris celles, les insectes de toutes sortes, qui participent à la pollinisation des fruits et des légumes. Si ces insectes, et pas uniquement les abeilles dont un quart de la population mondiale a déjà été éliminée depuis vingt ans, disparaissent nous aurons de moins en moins de fruits et de légumes sauf si nous fécondons chaque fleur... à la main. Ce qui est évidemment impossible. Mais qui s’en soucie ? Combien des politiques de droite ou de gauche ont appris, en dehors de leurs gentilles déclarations sur le « développement durable », à réfléchir écologiquement, c’est à dire au delà du terme prévisible de leurs mandats.
Cette situation de la biodiversité, alors qu’il s’agit officiellement une des priorités de l’Europe, ne semble émouvoir que les naturalistes. Et les milliers de bénévoles qui, pour le compte du Muséum national d’histoire naturelle et les autres centres universitaires de recherche, ont passé des mois à traquer les oiseaux, à les observer et à les compter.
La préservation de la biodiversité, qui concerne également le monde végétal, est essentiel, est l’un des facteurs essentiels de la survie de l’humanité. Et non pas, comme on l’entend dire souvent, de la survie de la planète. Car il devient évident que si l’homme disparaît, la terre, elle, poursuivra son destin sans nous.
PS Pour ceux qui ont suivi ses aventures déjà racontées ici, je signale que la cigogne Max, suivie par satellite depuis dix ans par les chercheurs suisses du Muséum de Fribourg s’est installée sur son nid habituel prés du lac de Constance et qu’elle a finalement choisi de « reprendre » la cigogne mâle qui s’intéresse à elle depuis 2005. Il a viré un concurrent...
2 commentaires:
Allons, allons, quand nos politocards auront compris, ils vont planifier la création de millions de beaux nemplois de pollinisateurs manuels. Avec tout plein d'autoroutes pour desservir les lieux de travail. De la vraie croissance verte !
Yapuka dresser les oiseaux pour qu'ils attaquent, comme dans le films éponyme, les tristes sires que vous avez mentionnés, Claude-Marie.
Merci à vous en tout cas pour votre article dans Politis "LA CHASSE AUX VOIX EST OUVERTE". Il n'y a pas que le réchauffement climatique qui menace les oiseaux...
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