Cancun la police de l'ONU panique devant 20 manifestants
Mardi 7 décembre,
Tandis que les militants de Justice pour le Climat et Via Campesina, l’organisation internationale pour une agriculture paysanne dont fait partie la Confédération paysanne manifestaient...à 38 kilomètres de la Conférence sur le climat, une poignée de membres des ONG accréditées, couverts par plus ambassadeurs latino-américains, réussissaient à tenir une réunion de presse au coeur du Moon Palace. Pour expliquer leur déception face aux premiers échecs de la négociation et leur opposition à la négociation carbone ainsi qu’aux projets consistant à faire des forêts du monde, une monnaie d’échange prenant place dans la « négociation carbone ». Ils estiment que le projet REDD (Reducing Emissions From Deforestation and Forest Degradation) aboutira en fait à déposséder les populations et les peuples autochtones de leurs espaces boisées. Au profit de la marchandisation des ces forêts, avec le danger que les espaces déforestés laissent rapidement la place à de gigantesques « cultures » d’arbres génétiquement modifiés éliminant l’essentiel de la biodiversité et de leurs terres. Comme un avertissement désespéré face à la perspective d’un accord a minima pilotée par la Banque Mondiale qui deviendrait, de fait, le plus grand propriétaire forestier virtuel de la planète en supervisant les échanges de reforestation à travers le monde. Surtout celles entreprises dans les pays du Sud, là où les espaces forestiers permettent à des populations de vivre en mettant en pratique la « souveraineté alimentaire » qui reste la demande principale des peuples les plus pauvres et des populations autochtones.
Une fois leurs raisons expliquées à la presse, une vingtaine de militants sont sortis dans les allées du Moon Palace, le centre de la conférence, avec leurs pancartes et en scandant leurs slogans. Ce qui eu pour effet d’attirer la presse et les caméras. Panique du service de Sécurité des Nations Unies qui a pour instructions de ne pas tolérer la moindre fausse note, la moindre contestation. Mené par le Capitaine Fernando Simoes, les gardes de l’ONU ont rapidement entouré les quelques militants tentant de les empêcher de continuer à circuler devant la presse et les délégués. Pendant le face à face, les contestaires qui ne menaçaient pas le moins du monde la sécurité des gens et des lieux, le capitaine Simoes s’efforçait de relever tous les noms des membres des ONG participants à la manifestation, au besoin en arrachant les badges d’accréditation du cou des militants pour les lire plus facilement.
Au bout d’une vingtaine de minutes, la plupart des noms relevés, les gardes de sécurité en civil et en uniforme, sur ordre des responsables de la Conférence et donc des Nations Unies, ont expulsé tous les militants en les contraignant à monter dans un autobus qui les a amené à une trentaine de kilomètres, dans le centre de Cancun. En vertu de l’application du principe que dans l’espace de leur conférence, les Nations Unies, bénéficient d’un privilège d’extraterritorialité et ont donc tous les droits sans avoir à en référer aux autorités locales. Les vingt et quelques personnes non-agressives et ne représentant donc aucun danger ont été non seulement expulsées mais ne pourront plus entrer dans la zone de conférence, en vertu de l’obsession sécuritaire qui plane sur les travaux des 194 pays présents.
Une obsession sécuritaire si prégnante qu’hier des soldats du Génie de l’armée mexicaine ont creusé au bout de la plage du Moon Palace, une zone de débarquement pour les forces spéciales de la marine cantonnés dans des bateaux qui croisent au large. Des fois que des méchants veuillent attaquer la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet qui arrive ici dans la journée de mercredi sans aucune consigne de fermeté de son président qui a vendu des centrales nucléaires à l’Inde.
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