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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

mardi 7 décembre 2010

Une chance pour Cancun: l'absence des présidents et de leur ego...

Lundi 6 décembre,

La présidence mexicaine du sommet de Cancun a promis aux experts et aux délégations de tous les pays, que les ministres qui ont commencé à arriver dimanche au sommet n’entreprendraient pas des tractations secrètes ou de couloir. D’abord, ce serait bien la première fois et ensuite l’essentiel n’est pas là. En effet, à tort ou à raison, la presse –seulement un peu plus de 2000 journalistes- s’est faite plus discrète qu’à Copenhague. Et comme seulement une vingtaine de chefs d’Etat sont attendus ici, cette discrétion et le manque d’intérêt visible de nombreux responsables politiques, la relative indifférence qui règne autour de la réunion de Cancun est peut-être une –la- chance unique de réussite, une garantie que dans quelques jours les négociations aboutiront sur quelques avancées. Tout simplement parce que les chefs d’Etat qui avaient fait assauts d’idées, de proclamations et de mensonges l’année dernière ne sont pas venus, ce qui les dispense de faire reluire leurs ego. C’est probablement à ce jour la meilleure nouvelle discernable à ce sommet de Cancun. Les experts, dans les couloirs, ne se privent pas pour s’en dire soulagés, débarrassés qu’ils sont pour l’instant des petites phrases qui tuent et des mouvements de menton destinés aux opinions publiques et non pas à faire avancer le sauvetage de la planète.
Bien sur, comme nous l’expliquait hier Brice Lalonde, l’ambassadeur de la France pour les négociations climatiques, il faut que les politiques finissent par prendre des décisions. Mais il ajoutait redouter que ces politiques, constatant qu’ils ne sont pas d’accord sur tout, en concluent qu’ils ne peuvent donc se mettre d’accord sur rien. Remarque valant aussi selon lui pour l’Europe « qui ne peut pas avoir de position simple et claire lorsque 27 pays passent leur temps à couper les cheveux en huit dans les réunions ministérielles».
Ce qui permet hélas aussi de penser que nombre de grands pays, alors que les petits demandent plus de contraintes qui sont ou seront pour eux une garantie, ont déjà passé le réchauffement climatique par pertes et profits. On ne parle plus d’une limite de 1,5 à 2° à ne pas franchir, mais –c’est le maître mot- « d’adaptation ! De la première semaine de discussion surgit une autre certitude : les politiques ne croient plus à un sursaut de la planète et veulent pour cela rassurer leurs opinions publiques sur le thème « on trouvera toujours des solutions ». Sauf pour les pays du Sud...
En fait, en dehors des experts qui travaillent à partir de dossiers de plus en plus inquiétants, ces politiques paraissent fréquemment avoir renoncé à des actions concrètes. Souvent, comme le président Nicolas Sarkozy ou le président Barak Obama parce qu’ils sont convaincus que réussir à freiner le réchauffement climatique ne peut désormais plus leur rapporter une voix à leurs prochaines élections. Ce qui pourrait, autre opportunité, laisser les coudées franches aux véritables acteurs de la frénésie énergétiques, à savoir les grandes villes et les gouvernements locaux qui ont, comme la Région Ile de France, comme la Californie, Mexico ou Paris, des pouvoirs de maîtrise sur l’aménagement du territoire, qu’il s’agisse des transports ou des économies d’énergie. Leurs représentants estiment avoir une chance nouvelle de pouvoir se mêler officiellement et efficacement des questions climatiques.
S’ils n’y parviennent pas, ce sera le signe que, finalement, la question du climat, désormais, en dehors des écologistes et de vendeurs d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïque, tout le monde s’en fout...

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