Mercredi 5 décembre, Doha, conférence climatique
Au cours de
leur premier point presse, mercredi 5 décembre,
Delphine Batho, Pascal Canfin et Serge Lepeltier, ambassadeur du Climat
du gouvernement français se sont affirmés relativement optimistes sur les
résultats de la réunion, alors que de la conférence se termine vendredi soir
avec possible prolongation dans la nuit. C’est évidemment leur métier d’être
confiants. Bien que ni la question du renouvellement du protocole de Kyoto, le
seul outil contraignant pour les pays industrialisés, ni la question du Fond
Vert destiné à aider les pays les plus pauvres et les plus vulnérables ne sont pas
résolus.
En privé,
des membres de la délégation française se montrent beaucoup moins optimistes,
regrettant que tous les points soulevés dans les discussions se trouvent
immédiatement englués dans d’autres discussions et des agendas qui consistent à
renvoyer les solutions à d’autres conférences. Notamment à celle de 2015
qualifiée de définitive et décisionnelle par les deux ministres qui ont rappelé
que la France était candidate à son organisation. L’Europe ne s’y opposant pas,
la décision de principe pourrait être prise rapidement. Ce qui est certain,
c’est qu’un tel événement à Paris permettrait de réunir plus d’associations
environnementales. Lesquelles brillent par leur absence à Doha où la
« manifestation » organisée il y a deux jours dans le centre ville a
réuni quelques centaines de personnes.
Le lieu français
de cette réunion mondiale n’a pas encore été fixé mais un participant à ce
point presse a suggéré que le bâtiment nécessaire à sa tenue pourrait
avantageusement se substituer au futur
aéroport de Notre Dame des Landes. Un projet dont le sénateur vert Ronan
Dantec, également présent à Doha, pense qu’il pourrait être reporté aux
Calendes Grecques faute d’argent et de consensus : « à chaque fois que les Bretons se sont
mobilisés en masse, le pouvoir a finalement reculé. François Mitterrand et
Lionel Jospin en ont donné à plusieurs reprises l’exemple ».
Au cours de
ces explications en petit comité, Pascal
Canfin a également déclaré que la France donnait l’exemple en matière d’aide à
la lutte climatique aux pays les plus pauvres : six milliards d’euros pour
les énergies renouvelables. En prenant comme exemple le typhon qui est en train
de ravager les Philippines il a
aussi ajouté: « devant les
manifestations récentes du réchauffement de la planète, personne ne
comprendrait qu’il ne se passe rien ici. Nous n’avons par le droit d’être
pessimiste et il nous faut agir ».
Tout en précisant que la seule décision de l’Europe qui ne représente que 13%
des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ne serait pas suffisante et
qu’il fallait que d’autres pays respectent leurs engagements. Pour sa part, la
ministre de l’écologie, fidèle à son langage technocratique, a surtout évoqué
le détail, souvent incompréhensible et éloigné des réalités, des négociations
de marchands de tapis qui se déroulent depuis deux jours. Et Pascal Canfin a
ajouté à propos des engagements de la France et de l’Europe: « le problème n’est pas d’être le
premier de la classe mais d’augmenter le niveau moyen de la classe ».
Il ne reste
de cette rencontre qu’une seule certitude : la France renouvelle son
engagement dans le Protocole de Kyoto, la ministre de l’écologie a été claire
sur ce point. Mais la perspective d’une prochaine réunion en Pologne en 2013,
le pays qui paralyse actuellement les décisions de l’Europe sur le climat,
n’est pas plus encourageante que les réunions de Cancun et de Doha, deux villes
donnant l’exemple d’un gaspillage énergétique insupportable quand on pense aux
centaines de victimes de déplorent actuellement les Philippines.
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