Qui êtes-vous ?

Ma photo
Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

dimanche 20 décembre 2009

La nature et la biodiversité grands oubliés de la défunte conférence climat de Copenhague

SAMEDI 19 DECEMBRE

CHRONIQUE PARUE SUR MEDIAPART

Messieurs qu’on nomme grands, messieurs les présidents, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être si vous avez le temps ; en quittant Copenhague dans une dernier panache de CO2. Hier pour les moins pressés d’en finir avec un rituel climatique qui vous ennuie énormément au delà de vos discours convenus et rarement inconvenants et aujourd’hui pour ceux qui ont voulu faire illusion jusqu’au bout.
Nous serons nombreux à la signer, cette lettre, désespérés par votre indifférence et votre ignorance. Nous la signerons avant de mourir peut-être ou avant d’être parqués, pour la culture des générations futures, dans des réserves dites, par anti-phrase, naturelles, alors qu’elles contribuent à artificialiser l’espace naturel en y alignant les survivants. Nous la signons au nom des 8500 espèces menacées de disparaître bien avant que vous vous réussissiez à vous mettre d’accord pour bloquer ou casser le thermomètre et bloquer les tempêtes ; bien avant que vous ne cessiez de vous fixer une base de 2° en plus à ne pas dépasser en feignant de croire qu’il n’existe pas des pays ou des régions dont la température moyenne a déjà augmenté bien au delà. Dans l’Arctique ou en Afrique. Nous, à la différence des hommes qui souffrent, nous ne demandons pas de l’argent, juste un peu d’attention et quelques gestes pour la planète. Sans feindre de croire, comme les présidents français et américains, que dans chaque pays on installera des « thermomètres » témoins.
Les cigognes, les blanches comme les noires, se demandent où elles vont désormais passer l’hiver puisque l’Espagne, la France, le Mali et le Maroc viennent de s’attribuer le pouvoir de décider de l’année à partir de laquelle ces pays qu’elles fréquentent décident que la température n’augmenterait que deux degrés. Qui leur lira une nouvelle feuille de route ? Qui les guidera ? Qui réglera leur GPS sur la bonne latitude, qui les aidera à ne pas mourir de faim ou de soif ? Qui sauvera le lion dans a savane brûlée ?
Les ours blancs, agrippés à leurs derniers glaçons qui baignent dans de l’eau trop tiède lèvent la tête en vain vers le ciel. En se demandant qui viendra les empêcher de couler en même temps que les banquises sur lesquelles ils dérivent avec les derniers de leur espèce.
Qui dira où les oies des moissons, comme ces dernières changent sans arrêt de période, devront se poser avant d’être fatiguée à en mourir. Parce qu’elles s’épuisent à errer, parce qu’elles se nourrissent de plus en plus mal. Comme l’outarde capelière qui disparaît dans la plus grande indifférence parce qu’elle ne sait plus à quel temps se vouer.
Comment faire pour le loriot, le chardonneret, les hirondelles dont les effectifs ont chuté de 40 % depuis une vingtaine d’années, ou la mésange charbonnière qui peine à nourrir ses petits parce que le printemps vient trop tôt? Comment faire pour que ces oiseaux et bien d’autres ne perdent pas le Nord ? Qui s’occupera de trouver des chenilles pour le gobe mouche à son retour d’Afrique pour qu’il ne meure plus de faim parce qu’il arrive désormais trop tard après leur naissance ? Faudra-t-il bientôt organiser des charters pour renvoyer en Egypte le vautour blanc des Pyrénées qui veut s’installer définitivement chez nous ? Qui osera dire que, quand même, la France ne peut pas accueillir toute la misère aviaire de la planète ?
Qui sauvera les centaines d’espèces de poissons piégés dans les rivières du monde qui s’assèchent, en Afrique, en Inde en Argentine comme dans le Poitou ? qui leur donnera asile ou un peu d’eau pour ne pas disparaître? Et les grenouilles et les tritons et les salamandres, tous ces amphibiens qui périssent aussi faute d’eau ? Qui s’alarme pour les papillons dont le monde perd chaque année une cinquantaine d’espèces ?
Comment sauver les 12 000 espèces de plantes et d’arbres menacées de rapide disparition et qui va pleurer sur leur sort ? Certainement pas vous, messieurs que l’on nomme grands puisque vous ne réussissez même pas à sauver les grandes forêts ? Qui dira la tragédie de la disparition des plantes médicinales des pays du sud et des pays du nord qui ne peuvent même pas demander l’asile ailleurs ? Qui va aider les chênes à partir vers le nord de la France pour ne pas disparaître ?
Monsieur le président, qu’avez vous décidé, qu’avez vous prévu pour sauver les onze mammifères français sur le point de disparaître ? Et quel monument sera élevé aux 1160 espèces d’animaux disparus dans le monde depuis 60 ans ? Peut-être leur épitaphe est-elle déjà contenue dans Convention internationale sur la biodiversité adoptée en 1992 à la conférence de Rio en même temps que la Convention cadre sur les changements climatiques (signée par 131 pays) auprès de laquelle les pseudos accords d’hier ne sont qu’une bien pâle copie même pas paraphée.

Lette rédigé par un panda qui ne trouve plus de bambou à grignoter alors qu’il lui en faut au moins 15 kilos par jour.

Le cri d’Evo Moralés sur la mort de la Mère nature, sur la disparition de la biodiversité, disparition qui concerne aussi bien la beauté du monde que son équilibre pour les êtres humains n’a pas été entendu. Pas un instant les maîtres du monde ne se sont intéressés à la nature mise en danger par les modifications climatiques. Ayant posé la question successivement à un délégué anglais, à un délégué polonais, à un délégué australien et à une déléguée panaméene j’ai compris aux regards étonnés que je passais pour une simple d’esprit, que la question ne se posait pas. Effectivement
Je sais, il s’agit, enfin il s’agissait, des hommes, de l’avenir de l’humanité, de la détresse de nombreuses populations. Mais qu’est elle, que sont ils, que sommes nous sans cette nature et sa biodiversité ?
Trop tard, la conférence est terminée et les présidents sont soulagés de retourner à des affaires sérieuses et le dernier panda, privé de bambous détruits par la sécheresse, disparaîtra dans l’indifférence. C’est vrai ça : il sert à quoi le panda ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

belle et triste lettre destiné a des gens obnubilé par le pouvoir ,et l'alimention de la machine a croissance infini.les politiques,et bien d'autres personnes ne se rendent pas compte de la vrais richesse qu'est la nature,et que sans elle ,notre destin ne serait plus.Tout les jours les meurtres se font ,et les milieux se dégradent,a cause notamment le "l'aménagement du térritoire"pour rendre le monde a visage humain,ou reflete peu a peu notre"EGO".la peur de ce qui n'est pas humain grandi au fur et a mesure du tropisme grandissant de la civilisation uniforme.Ce monde aurait put etre beau,et il est triste.Ce délire de croissance devore la vie,et dévore notre ame.Je pense que si les politiques et les industriels prendraient le temp, 1 semaine , tout seul en pleine nature a réflechire en prenant conscience que tout est harmonie en ce monde ;que tout est lié;leurs positions évoluraient.