la taxe carbone et le Grenelle de l'environnement carbonisés pour faire plaisir au Medef
MARDI 23 MARS
La taxe carbone retoquée aujourd’hui par un Premier ministre qui a été sensible aux pressions des industriels et de sa majorité conservatrice montre à quel points les écolos de toutes obédiences avaient raison de s’obstiner sur la nécessité de mettre en place, pour tous et d’abord pour les industriels et la grande distribution, une incitation à préférer les produits de faibles impacts énergétiques, les produits économisant les ressources en voie d’épuisement. Les socialistes vert très pâle et l’extrême gauche qui ont en commun d’avoir appris le vocabulaire de l’écologie sans en comprendre la portée et la signification profonde, vont très certainement se réjouir plus ou moins discrètement en nous rejouant le refrain de l’injustice sociale. Ce qui tendrait à prouver qu’ils n’ont rien compris à l’avenir de la planète et que leurs vernis vert s’écaille très facilement ou bien est soluble dans la démagogie. Comme si, à terme, les conséquences des modifications climatiques n’allaient pas d’abord toucher les plus démunis et les habitants des pays du Sud.
J’entends déjà les clameurs des contradicteurs qui vont accumuler leurs considérations irresponsables sur les exilés de banlieue, sur les oubliés du monde rural, sur les agriculteurs et sur les locataires pénalisés. J’entends déjà les explications fumeuses de ceux qui voudraient que le monde change sans que nous ne modifiions tous peu à peu nos habitudes. J’entends déjà et m’apprête à lire que déplorer la disparition de la contribution carbone revient à justifier et à conforter l’injustice sociale, à pénaliser les plus démunis. Alors que sa suppression annoncée n’est rien d’autre qu’un petit arrangement entre amis, une concession au libéralisme.
Je le répète une nouvelle fois : la taxe carbone est nécessaire non pas en tant que taxe mais en tant qu’incitation. Elle doit être appliquée à tous pour être incitative. Il ne s’agit pas de « faire payer » comme l’expliquent les néo-populistes de tous bords mais de guider un choix d’achat. Et il s’agit, il devrait s’agir, aussi d’exiger des industriels et de la grande distribution qu’il choisissent entre deux types de production : celles qui obèrent l’avenir de la planètes et celles qui lui laissent une chance de limiter l’augmentation moyenne des températures à deux degrés ; taxe à la production qui ne doit pas, la loi peut ou pouvait inventer cette obligation, être répercutée sur les acheteurs.
Pourquoi le Premier Ministre, réglant ainsi leur compte aux mensonges écolos du président qui a déjà absout les agriculteurs du recours renforcé aux pesticides, a-t-il tordu le cou à l’incitation carbone ? Qui croira que c’est pour « épargner le consommateur » sera d’une confondante naïveté : il s’agit seulement, après les observations du Conseil constitutionnel, d’épargner toute taxation aux entreprises et à EDF –et à quelques autres- dans sa production d’électricité. Il fallait une ouverture à droite en matière d’écologie, c’est fait, les arguments du lobby politico-économique ont pesé plus lourd que les Verts et les contempteurs de gauche de la taxe vont devoir se tortiller dans tous les sens pour ne pas applaudir trop bruyamment à l’annulation d’une idée dont ils ne comprennent ni le sens ni la portée.
Les industriels peuvent désormais polluer en paix, ils ont à nouveau la bénédiction de la droite la plus dure et la plus extrême. Quant à Jean-Louis Borloo il va manger avec appétit son (au moins) dixième chapeau pour avoir le plaisir de rester ministre de l’écologie. De l’écologie ? Vraiment ? S'il éprouve une indigestion, il peut encore démissionner. Sinon il fait la preuve que pour lui, l'écologie n'est qu'un tremplin...
8 commentaires:
Après le double uppercut gauche droite qui les a envoyés au tapis, aucun membre du pseudo-gouvernement, ni aucun sarkouille, n’est plus crédible aux yeux d’une majorité de français.
Ils parlent dans le vide, sinon ils montrent encore plus vite leurs mensonges.
Mais ils n’ont pas fini leurs fourberies, hélas.
Ce n'est pas bien le lieu, mais je vous propose un lien : L'AFSSET lance un appel à agir. Les risques liés aux nanomatériaux n'ont pas été évalués. Soyez prudents, au cas ou on franchirait une étape supplémentaire dans les risques insensés que nos industriels nous font prendre, l'AFFSET pourrait LANCER UN DEUXIEME APPEL ! houla que ça fait peur !
elh
http://www.bastamag.net/article958.html
c'est vraiment une régression, ils auraient dû la mettre en place au lieu de la supprimer, du coup le gouvernement ne respecte pas ses engagements !
quelle désillusion !
http://sites.iscom.org/eplucheur-idees/06/
Bonjour
j'aimerais beaucoup vous contacter, pourriez vous m'écrire via lisatremblay84@gmail.com s'il vous plait ?
Merci
Bien cordialement
Lisa
Bonjour!
Et voilà un commentaire lucide et sans complaisance sur un sujet hyper important... dont tout le monde s'en fout. A commencer par les politiques de (presque) tous bords !
Claude BARBERGER - BESANCON
La taxe carbone était nécessaire, mais avant tout pour diminuer notre dépendance aux énergies fossiles.
Il nous faudrait 10 ans (notez le conditionnel) pour nous préparer à affronter les conséquences du pic de production de pétrole d'après ce rapport remis en avant sur ContreInfo : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3031
Le gouvernement vient de repousser une fois de plus le début de l'amorce du commencement du travail sur ce point.
Du coup, l'un des papas de la "taxe" est un peu énervé et on le comprend:
http://www.manicore.com/documentation/articles/Taxe_C_Echos.html
http://www.manicore.com/documentation/articles/entretiens/terra_eco_taxe.html
http://www.manicore.com/documentation/articles/entretiens/progres_taxe.html
excellent !!!
Encore un effet d'annonce....
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