Compte à rebours du climat. En Alaska, des dizaines de milliers de morses sont en train de mourir
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jours. C’est le temps qui reste à la planète et aux politiques avant le début
de la 21 éme conférence sur le climat qui se tiendra prés de Paris, au Bourget,
à partir du 30 novembre 2015, après avoir été préparée à Lima en décembre 2014.
Comme le temps passera très vite pour la montée inexorable du dérèglement
climatique, fait de réchauffement, de tempêtes, de froid inattendu, de graves
variations pluviométriques, d’erreurs d’appréciation et de dénis, il est déjà
urgent et nécessaire d’en tenir une chronique politique, scientifique et
économique. Le lecteur trouvera donc régulièrement ici les informations, bonnes
ou mauvaises, liées au réchauffement de la planète et à la froideur ou à l’indifférence des politiques qui
s’agitent en paroles, paroles, paroles...
Sur les terres de l’Alaska, Etat
des USA où les sceptiques du dérèglement climatique sont encore
« politiquement » majoritaires en dépit des catastrophes naturelles
qui s’abattent sur le pays depuis quelques années, quelques dizaines de
milliers morses sont en train de mourir. Sur une plage proche de Point Kay ils
sont entre 35 000 et 40 000 entassés, dans l’espoir de trouver un peu
de nourriture. D’ordinaire, à cette époque, les femelles de ces animaux mettent
bas sur la banquise. De là les morses, qui pèsent en moyenne une tonne, doivent
trouver de quoi consommer environ une trentaine de kilogramme de mollusques et
de crustacés pour survivre. Ils les trouvent sur le plateau continental peu
profond qui se trouve sous cette banquise où ils passent une partie d l’hiver.
En raison de la fonte des glaces,
la banquise a énormément reculé vers le Nord.
Elle ne subsiste qu’au dessus de fonds qui oscillent entre 2500 et 3000
mètres. Comme ses animaux ne peuvent pas plonger au-delà d’une centaine de mètres,
comme ils ne peuvent pas non plus nager plus d’un ou deux kilomètres ils
jeunent depuis plusieurs semaines, entassés les uns sur les autres sur les
petits espaces de terre ferme où ils se sont réfugiés. Là où espèrent trouver
un peu de nourriture, épuisant leurs réserves de graisses et de muscles à
chercher sur cette terre ferme des proies trop rares. Alors ils commencent à
mourir…
Comme ils sont les uns sur les autres, ce sont les petits déjà nés qui
périssent les premiers, étouffés par une masse réunissant plus de 40 000
tonnes d’animaux.
Le dérèglement climatique qui
atteint le Grand Nord plus vite que le reste de la planète, après avoir
provoqué la lente disparition des ours blancs, après avoir provoqué la mort de
nombreux autres mammifères marins, menace une autre espèce. Avant de menacer la
population humaine.
Cette image des morses entassés
sur le seul coin hospitalier de la planète est sans doute hélas le symbole de
ce qui pourrait advenir de nombreuses populations contraintes d’être poussés à
l’exil sur de trop rares terres encore suffisamment accueillantes pour leur
permettre de vivre et de se nourrir face aux dérèglements climatiques. Lesquels
ne sont plus à venir, mais en cours. Comme le savent déjà les 110 000
habitants de la République de Kiribati à la recherche de nouvelles terres pour
remplacer leurs iles en cours de submersion par l’Océan Pacifique. Comme ceux
du Bangladesh, comme ceux des Iles Cook, comme ceux des Maldives. Et bien
d’autres qui, loin de la mer, voient les déserts en progression les repousser…
1 commentaire:
C'est vraiment triste de savoir que des milliers de morses sont en train de mourir. C'est à travers des articles comme ça que l'on peut être informé. Merci à vous d'avoir partagé.
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