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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

jeudi 29 janvier 2009

Derrière le "jeudi noir", le soupçon de la manipulation de la population

Je n’ai pas une conception policière ou machiavélique de l’Histoire. Ni au quotidien ni pour analyser les grandes mutations, événements ou périodes. Je crois au hasard historique et à l’importance du facteur humain qui peuvent dérégler les systèmes politiques, sociaux ou économiques les plus solides. Mais depuis deux jours et encore plus ce jeudi matin, à lire la presse, à écouter les radios, voire à regarder les chaînes d’information en continue de la télévision, me vient un horrible soupçon. Surtout quand j’entends le Président et ses ministres faire les gentils, les pattes de velours ou les compréhensifs.
Cela fait des jours et des jours que même les médias les plus hostiles aux mouvements sociaux nous vendent « le jeudi noir » bien sur mais aussi la « journée de mobilisation sans précédent » et surtout, cerise pourrie sur un gâteau qui me parait bien rance, « la grève générale ». Quelle grève générale ? Qui a appelé à cette grève générale qui fait la une des gazettes et des sous-titres de la télé ? Personne. Les responsables syndicaux, sentant peut-être venir un grave accident médiatique et politique, l’ont répété à plusieurs reprises sans être écoutés ou entendus.
Ce qui permettra, au delà des reportages folklorico-démagogiques sur « la galère des usagers pris en otage » qui ont commencé il y a quelques jours et à ceux qui n’ont jamais eu à subir les conséquences d’une grève, de conclure ce jeudi soir ou vendredi matin que la fameuse « grève générale » n’est qu’un demi-succès voire un échec puisque beaucoup de métros et de bus roulent à Paris, que la poste, EDF et France Télécom ne sont pas touchés à plus de 25 % , qu’il ne manque pas beaucoup d’avions à Orly et à Roissy (très importants les avions pour le moral des animateurs du CAC 40 !). Ce Qu’il Fallait Démontrer...
Après les journalistes rassurant les foules qu’ils avaient conditionnés (consciemment ou inconsciemment), les doctes consultants habituels et sans légitimité vont se répandre dans les médias pour analyser les « causes de l’échec », quelle que soit l’importance évidente des manifestations, parisiennes ou autres, que tout le monde médiatique et politique feint de confondre depuis des jours avec une grève. Comme si la majorité des Français pouvait s’offrir le luxe de perdre le montant d’une journée de travail. Il ne restera plus aux ministres de la République, soigneusement chapitrés par les docteurs en com' de l'Elysée, qu’à porter le coup de grâce en expliquant que la grève n’est décidément plus une arme de contestation « moderne ».
Il ne restera plus qu’à organiser un « Grenelle social » qui noiera autant de poissons que le Grenelle de l’Environnement.

PS J'allais oublier: dans un communiqué Suez Environnement annonce qu'il va distribuer 320 millions d'euros à ses actionnaires. Ca marche bien le business vert, Borloo peut pavoiser !

2 commentaires:

pmousque a dit…

C'est un coup à risquer de se retrouver mis en examen pour incitation au terrorisme ce post.

Anonyme a dit…

J'assume, mais les commentaires écoutés et vus depuis hier soir me confortent dans mon sentiment...