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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

samedi 4 avril 2009

L'Otan, les violences, la télé et la ministre de l'Intérieur

Samedi 4 avril

Sur France 3, la journaliste envoyée spéciale de la chaine, à court d'arguments, a expliqué qu'un quartier de Strasbourg avait été comme "ravagé par la guerre". On voit bien que cette chère enfant, soucieuse de se faire bien voir, n'a jamais connu de guerre ni de villes ou de villages ravagés par la guerre. Trois batiments incendiés (ce qui est idiot, sauf pour l'Ibis, car ces hôtels ne méritent rien d'autre), si stupide que cela soit, ne mérite pas cette "appréciation" destinée à affoler le bon peuple de France. Du coup, Cruella, plus connue sous le nom de Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur en remet une louche en expliquant que tous les sommets de l'Otan sont ainsi victimes de violence "comme à Gênes où il y a eu un mort". Sauf que, à Gênes, il s'agissait du G 8 et que la violence fut exclusivement le fait de la police italienne. La première fliquette de France, dans son émotion politique, a même oublié d'évoquer sa chère "mouvance marxiste anarco-libertaire".
Nous vivons décidément une époque formidable...

9 commentaires:

Aurélien a dit…

Un autre cas de violence suscite moins de réactions indignées, semble-t-il. Il faut dire que la victime n'est pas un abribus ou un hôtel, mais un arabe, et que les auteurs ne sont pas anarchistes subversifs mais des bon pères de famille, donc ça doit être moins grave.

Et pourtant, pris pour un violeur, un innocent a été lynché en pleine rue, rapporte le figaro (et quand bien même il aurait été coupable, ç'aurait été tout aussi scandaleux). C'estg effrayanty ! Et n'est-ce pas le fruit du matraquage par Sarkozy, Dati, MAM, etc que les délinquants et les criminels sont des racailles à karchériser, qu'on ne devrait jamais laisser sortir de prison ?

Pardon pour ce commentaire légèrement hors-sujet, mais je trouve bizarre qu'on se scandalise plus de dégâts matériels ("ravagé par la guerre") que d'un lynchage. Imaginez si les black-blocks avaient lynché de la même manière un passant qu'ils auraient pris pour un banquier ?

VADROT a dit…

Voir ma réponse sous les billet suivant en raison d'une erreur technique.

bric a dit…

Titre du Parisien ce dimanche : "Ultra-violence à Strasbourg"… Pauvres chéris de journalistes conformes.

VADROT a dit…

Bien sur puisqu'il s'agit de l"ultra-gauche" (en plus des Allemands, pensez donc ma pov'dame).
Autre remarque illustrant le caractère minutieusement préparé et organisé de la communication élyséenne, le président a dit dimanche matin exactement la même chose que la ministre de l'Intérieur, y compris en ce qui concerne l'erreur (ou le mensonge) à propos de Gênes.
Cette perfection de la communication répétitive qui enveloppe les faits, c'est probablement ce qu'il est difficile de contrecarrer. Nous approchons de la perfection: comptez le nombre de ministre qui vont reprendre ce théme en parlant de Gênes.

sur les traces de notre enfance a dit…

Je précise que ce n'est pas un commentaire sur ce texte à proprement parler, mais une réaction globale à la lecture des derniers billets

Bonjour camarade !
Aïe voilà que moi aussi j'en rajoute une couche, mais ont-ils besoin de ça ?
Je me permets de te tutoyer car que nous reste-il fasse à eux sinon montrer qu'on se serre les coudes, nous les autres ?
Je précise que le "camarade" n'est en aucun cas une référence à l'ex-Union Soviétique, mais que ce mot a encore un sens pour la Soixante huitarde que j'étais, je suis et serai toujours.
C'est une amie, fille de réfugiés espagnols qui m'a transmis le texte sur le Jardin des Plantes. N'eut été la date on croirait à un poisson d'avril. Malheureusement non.
Je voulais juste te dire que l'on a beau penser que plus rien ne peux nous surprendre, eh bien si !

C'est un vrai polard, sans jeu de mot, que cette belle france où nous vivons.
On le lit comme ces feuilletons du début du siècle dernier, qui faisait frissonner les lecteurs avec à la fin de chaque épisode une rafale de questions qui faisait attendre la suite dans les affres de l'impatience.
Sauf que nous, nous voudrions que ça s'arrête là.
Je sens que je vais coller aux basques de ton blog. Autant rajouter une dose d'humour à la situation.
Hasta la victoria ! Même si je n'y crois plus vraiment...
Anne

Vincent a dit…

Libertés, démocratie, que d'inquiétudes... En réponse aussi à Aurélien, que valent donc de si méprisables dégâts matériels? Qui les payera, sinon nous, avec nos primes d'assurance & nos impôts? As-t-on donc, en amont de tout devoir & en toute liberté, le droit de tout casser si le coeur nous en dit, pour peu que l'on y mette quelque prétexte pseudo-politique?..
Que vaut la vie d'un homme? Celle d'un autre homme sans doute & pas plus, celle d'une force de travail, pauvre déraciné, que la grand capital que vous méprisez tant fera venir de n'importe où, n'importe comment, pour faire encore baisser les salaires des notres, des gens de souche... Et vous,les bonnes consciences, les complices actifs du grand capital, droidel'hommistes, immigrationniste, RESFistes & autres, vous feignez de vous étonner de la violence croissante d'une société...
Mais je sens dans votre commentaire ému que dans votre échelle de valeurs, il y a au tout dernier niveau la vie du céfran, du toubab, pauvre face de craie de sous-chien, celui que les cailleras méprisent, insultent & molestent quotidiennement, dans les cages d'escaliers & les transports en commun...
Et c'est cela qui m'inquiète, moi !

vadrot a dit…

Les cailleras qui me méprisent et que je méprise et redoutent, ce sont les policiers qui me tutoient lorsqu'ils me contrôlent sur mon scooter, avant de s'apercevoir que la casque dissimule barbe et cheveux blancs.

Blog de Claude-Marie Vadrot a dit…

Au fait, ça y est, la conscience fascisante du ministère de l'Intérieur, Alain Bauer (champion des caméras de vidéosurveillance), a en fin débusqué sous la casse de Strasbourg la main de la célèbre "Cellule invisible" attribuée à Julien Coupat. Deux jours pour nous raconter cela à la télévision, il vieilli Bauer.

Anonyme a dit…

Ayant assisté à tout cela, à l'avant et à l'après,

je me pose beaucoup de question quant à ces incidents: vu ce que j'ai dû subir dans le train Metz-Strasbourg pour aller au travail (10 policiers par wagon) les contrôles partout, un policier tous les 10 mètres dans les rues...

ma question est: comment et pourquoi?

Pour pouvoir en parler, pour récupérer les "évènements"..

Rien n'est claire, sauf pour quelques-uns.