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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

samedi 10 mai 2014

Compte à rebours du climat: le rapport inquiétant publié par la Maison Blanche



570 jours. C’est le temps qui reste à la planète et aux politiques avant le début de la 18 ème conférence sur le climat qui se tiendra prés de Paris, au Bourget, à partir du 30 novembre 2015. Comme le temps passera très vite pour la montée inexorable du dérèglement climatique, fait de réchauffement, de tempêtes, de froid inattendu et de graves variations pluviométriques, et d’erreurs d’appréciation, il est déjà temps d’en tenir une chronique politique, scientifique et économique. Le lecteur trouvera donc régulièrement ici les informations, bonnes ou mauvaises, liées au réchauffement de la planète et à la froideur  ou à l’indifférence des politiques.

            Le rapport publié le 7 mai aux Etats-Unis sur ordre de la Maison Blanche explique en 1350 pages, que les spécialistes américains du climat n’en sont plus à « manier une boule de cristal » pour raconter l’avenir des modifications climatiques et du réchauffement de la planète mais que, pour la première fois ils se consacrent à faire le bilan sur ce qu’il est déjà possible de constater ; et donc que les conséquences sont déjà visibles sur tout le territoire américain. La publication de ce rapport tous les quatre ans, a été institué en 1990 par une loi votée par le Congrès des Etats Unis, mais il n’a été rendu public que deux fois. La première au départ du président Clinton et la seconde à l’arrivée du Président Obama. Celui qui vient d’être rendu public a été préparé par 300 scientifiques. Le « National Climate Assessment » se base, notamment, sur l’étude des résultats agricoles du pays et sur des investigations portant sur l’acidification des mers qui bordent l’Est, l’Ouest et le Sud des Etats Unis.

            Les spécialistes américains ont constaté un déclin généralisé des rendements agricoles, qu’il s’agisse du maïs, du blé, du sirop d’érable dans le Vermont, de la pêche ou de la production des huitres dans l’Etat de Washington. Ils ont constaté également que les printemps plus précoces contraignent les fermiers à planter plus tôt, ce qui limite la production, surtout quand les pluies diluviennes sont de plus en plus fréquentes. Le directeur du « Centre pour la science et la démocratie explique dans son commentaire : « désormais, tout entre dans le champ de la modification climatique et nous devons travailler aussi bien sur la question des la santé publique que sur la pêche, l’élevage des poissons que sur l’état des forêts. Toutes les disciplines doivent désormais tenir compte du changement climatique ». Le responsable du chapitre du rapport consacré à l’agriculture,  Eugene Takle, directeur de la chaire du climat à l’Université d’Etat de l’Iowa est l’un des plus pessimistes car ses experts ont constaté le déclin agricole dans l’ensemble des Etats des USA.

            A propos de la mer, commente le Président, Andrew Rosenberg, responsable de l’association de concerned scientists et un des auteurs du rapport « il y a cinq ans, l’acidification des océans et le mouvement de migration des espèces était déjà en cours, mais les observations faites n’étaient pas encore très claires ; elles le sont maintenant et nous ne sommes plus dans la théorisation d’un modèle, mais dans la réalité ».

            Le rapport explique que l’étude attentive de tous les secteurs économiques et agricoles des Etats Unis prouvent les conséquences locales du changement climatique sont avérés et se révèlent toutes négatives. Ils signalent également que les villes qui connaitront des épisodes cataclysmiques seront de plus en plus nombreuses et pèseront de plus en plus sur les Américains. Pour les auteurs, le temps de la modélisation est dépassé et il est urgent de prendre des décisions pour arrêter la dégradation de nombreux secteurs économique liée au réchauffement. « Il nous faut, écrit le directeur du centre de Floride pour l’environnement, désormais et rapidement songer à traduire toutes les prévisions globales par des  initiatives pour remédier aux impacts locaux significatifs ». 

            Ce rapport, car ce n’est pas son  rôle, ne propose pas de solutions, mais il est l’un des plus pessimistes jamais publié aux Etats Unis. Il peut aider le Président Obama, s’appuyant sur les dizaines de millions d’Américains touchés d’une façon ou d’une autre, à proposer des solutions à ses parlementaires, à réduire l’impact des groupes de pression du secteur énergétique et à préparer des solutions mondiales pour la conférence climatique de 2015. Cela lui sera d’autant plus facile que ce rapport fait déjà l’objet de nombreux commentaires et qu’il ne peut pas se représenter comme Président après ses deux mandats.

            Dommage que le gouvernement ne publie pas officiellement un rapport sur l’état et les conséquences du réchauffement sur le territoire français...


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