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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

jeudi 27 février 2014

Compte à rebours du climat. Les tensions entre castes indiennes liées à la fonte des glacier himalayens



645 jours. C’est le temps qui reste à la planète et aux politiques avant le début de la 18 ème conférence sur le climat qui se tiendra prés de Paris, au Bourget, à partir du 30 novembre 2015. Comme le temps passera très vite pour la montée inexorable du dérèglement climatique, fait de réchauffement, de tempêtes, de froid inattendu et de graves variations pluviométriques, et d’erreurs d’appréciation, il est déjà temps d’en tenir une chronique politique, scientifique et économique. Le lecteur trouvera donc ici chaque semaine, plus souvent si nécessaire, les informations, bonnes ou mauvaises, liées au réchauffement de la planète et à la froideur  ou à l’indifférence des politiques.

Les Etats de Jammu, du Cachemire et de Pradesh, dans le Nord-est de l’Inde souffrent depuis une trentaine d’années d’une sécheresse chronique (qui s’accentue) liée à la fonte des glaciers de l’Himalaya situés sur la frontière nord du pays. Résultat : augmentation des crues brusques et ravageuses pendant une période de l’année et ensuite manque d’eau pendant des mois. Parce que ce « château d’eau du pays » ne joue plus le rôle de régulation qui a été le sien pendant des siècles. Longtemps ces régions ont bénéficié d’une eau à la fois abondante et régulièrement répartie sur les terres et au long de la quasi-totalité des mois de l’année. Cette conséquence du réchauffement climatique pose au moins trois problèmes.

D’abord les collines et petites montagnes de cette région perdent progressivement leur couvert forestier ; lequel avait pour avantage de retenir les eaux et de permettre l’alimentation des nappes phréatiques dans lesquelles puisent les habitants, notamment pour l’irrigation agricole. De plus, les crues étant à la fois plus rares et plus violentes, leurs eaux filent vers la mer et sont perdues pour les zones qui en ont besoin. Avec de nombreux morts chaque année et des phénomènes d’érosion de plus en plus graves. Ils se traduisent notamment par une baisse régulière et uniforme de la fertilité des sols qui s’appauvrissent.

Ensuite, comme les glaciers sont de moins en moins importants, leur fonction de fourniture d’eau aux régions qu’ils dominent est en régression : ils fournissent en moyenne 30 % d’eau en moins chaque année depuis une vingtaine d’années. Ce qui réduit considérablement le débit des rivières et le nombre des lacs ou des étangs.

Enfin, la plupart des habitants des zones rurales étant dépendants des quantités d’eau disponibles, ce sont les populations les plus faibles qui en souffrent. Notamment parce les membres des castes dites « inférieures », notamment les Dalits, sont de plus en plus écartés de l’accès à une ressource raréfiée, par les castes dites « supérieures ». Ces « intouchables » se voient de plus en plus souvent interdits d’accès aux puits fournissant de l’eau potable et de plus en plus fréquemment, les femmes et les enfants qui viennent s’approvisionner sont agressés puis éloignés ;  tandis que leurs familles d’agriculteurs s’aperçoivent que les tuyaux d’irrigation qui les approvisionnent sont coupés. Au point que pour tenter d’empêcher les exactions, la police doit garder les puits et les réseaux de répartition. La réplique de ceux qui veulent empêcher l’accès à l’eau des plus pauvres est de plus en plus fréquemment de saboter les puits et les forages.

Ce dérèglement du cycle de l’eau liée à la fonte trop rapide des glaciers, dont au moins 20 % pourraient disparaitre d’ici à 2030 ou 2050, se retrouve dans tous les Etas indiens ou pays, jusqu’au Bangladesh, qui se trouvent dépendants des fontes estivales des glaciers qui ne parviennent plus à se reconstituer pendant la mousson. Et les tensions entre les utilisateurs sont de plus en plus vives, débouchant de plus en plus fréquemment sur des conflits armés.

1 commentaire:

Jeanmi a dit…

Plus le temps passe, plus nous sommes nombreux et corrélativement plus la planète rétrécit. Les indiens d'Amérique disent que la terre appartient à nos enfants. nous ne leur préparons pas un bel avenir...