Les éléphants, les ours de Pyrénées, le Paris-Dakar et l'Amérique latine
12 février
Il parait que, grâce à la « déclaration de Bamako », les éléphants vont être protégés. Bon, pourquoi pas, mais j’ai l’impression d’avoir déjà entendu et lu cela quelque part. Une hallucination qui dure, sans doute... Les associations spécialisées internationales se réjouissent car « 17 pays africains » ont signé, sous la pression de quelques nations occidentales où règnent de belles âmes protectrices, cousines par alliance de celles qui vendent les armes qui servent à entretenir les guerres dans lesquelles, pour des raison économiques, périssent les éléphants ; et bien d’autres mammifères, les singes par exemple. Les bonnes âmes, pas celles de Setchouan évidemment, qui ne voient pas ou qui oublient parce que c’est dans leur nature, à quel point il faut être culotté et cynique pour donner des leçons de préservation aux pays du sud alors que nous ne sommes pas fichus de garder quelques ours dans une région où son existence n’est pas une question vitale pour l’économie et la population des bergers, même s’il faut également protéger cette dernière ; car des bornés (et manipulés) de ce genre il faut en faire une réserve naturelle. Suffit d’aller écouter les discours préélectoraux pyrénéens pour se convaincre que certains porteurs de bérets doivent être soigneusement préservés, tant ils représentent une espèce en voie de disparition : avec leur député Lassalle et un socialiste régional de même acabit. Notamment quand ils qualifient les ours venus de Slovénie « d’étrangers ». On voit poindre là une manifestation originale des fantasmes qui agitent la France sarkozienne. Je m’égare ? Mais non, mais non...Le racisme n’est justement qu’une version renouvelée du colonialisme.
L’histoire des éléphants et des pressions auxquelles nous soumettons les pays africains prêt à tout pour faire la quête, rappelle que le colonialisme à la papa a la vie dure, car évidemment, pour faire semblant de protéger les éléphants, les responsables de ces pays vont récolter quelques aides dont une faible partie arrivera sur le terrain, c’est à dire chez les gardes forestiers qui risquent leurs vies, eux. On ne sait pas assez par exemple, que depuis une dizaine d’années, plus de deux cents gardes du parc national de Virunga (l’ancien parc Albert), aux confins du Congo (démocratique...) et du Rwanda, ont été tués par des braconniers ou des bandes armées. Leçon pour nos « bergers » et aussi pour nos gardiens de parcs nationaux qui ont tendance à se promener, sous le regard de leurs directeurs et surtout des élus, avec des yeux obstinément fermés. Pour les rouvrir chez les autres, version renouvelée de la paille et de la poutre.
De quel(s) droit(s) donc, les pays développés donnent des leçons à la terre entière, alors que nous peinons, bien que riches, à préserver ce qui reste de notre biodiversité ? De quel droit, les Etats-Unis, peuple déboussolé dont la majorité religieuse plonge avec délices dans les arcanes du créationnisme (version étasunienne du crétinisme) grâce à sa campagne électorale, prodigueraient des conseils aux pays du sud pour protéger leurs natures alors qu’ils ne s’intéressent qu’au pétrole et continuent à allégrement (Claude...) à l’émission des gaz à effets de serre ? Car en période électorale, non seulement les candidats expliquent à la télé que le monde a peut-être été créé il y a 6000 ans, mais ils rappellent plus ou moins clairement que le modèle de vie américain ne saurait être remis en cause.
De quel droit encore, l’Union européenne se mêle-t-elle d’inciter à la protection des vigognes ou des flamants roses de l’altiplano quand la plupart de ses pays ne réussissent pas à préserver leur biodiversité, parce que tout le monde s’en fout et qu’au Grenelle (sic) de l’environnement, le Medef (exemple français) a accepté toutes les mesures de protection du milieu naturel à condition qu’elle ne soient pas obligatoires. Tiens, au fait le Grenelle, l’enfumage continue ? Eh, José, tu ne crois pas que sur les OGM, tu t’es fait rouler dans la farine ?
Nous avons appris, cerise sur le gâteau de l’exportation de nos mauvaises habitudes et de notre manie de la destruction, que le « Rallye Paris-Dakar » se promènerait l’année prochaine sur les routes argentines et chiliennes que nous avons parcourus, notamment sur la Routa 40. Nous comptons bien, avec la participation des communautés indiennes avec lesquelles nous avons lié connaissance et sympathie, tailler quelques bâtons pour mettre dans les roues de ces fous du volant et de la pétarade qui ont l’intention de foncer sur des pistes poussiéreuses, histoire d’écraser quelques vigognes entretenues par les gouvernements et l’Union Européenne. Sans oublier quelques enfants qui seront évidemment qualifiés d’imprudents, eux qui ont l’habitude de voir passer des voitures à 30 kilomètres heures. Nous essayerons, sur ce point, de nous faire la main sur la copie de rallye qui nous parait prévu en avril sur les routes de Roumanie et de Hongrie...
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