La SNCF renonce au service public, à Gien et ailleurs
15 juin
Ce dimanche, trois cents personnes manifestaient dans la gare de Gien (Loiret) pour protester contre la réduction annoncée (par la SNCF) de 40 % des trains reliant cette petite ville à Paris et au reste de la Région et du département. Parce que, parait-il, ces trains auxquels la SNCF ne peut appliquer les « tarifs TGV » à géométrie variable ne sont pas « rentables ». Comme si le service public devait être rentable alors qu’il est là pour rendre des services au public. Petite plongée dans les comptes capitalistes de la SNCF qui fait de superbes bénéfices depuis qu’elle fait financer une partie de ses trains par les conseils régionaux et les conseils généraux. Et ce sont les autres qu’elle supprime, à Gien et évidemment ailleurs. Manifestation gentille, inefficace tant ces gens, y compris ceux que Parti Communiste qui mène le combat, sont attentifs à ne pas faire de vagues. Ce qui n’empêchait pas la présence de huit gendarmes et d’un officier des renseignements généraux, avec un gendarme à calepin notant soigneusement le nom des participants et les déclarations des élus, alors que l’on croyait que ni les RG ni la gendarmeries n’étaient plus une police politique. J’ai du lire çà dans un discours du président de la république ou de son porte-coton, Fillon.
L’angoisse des gendarmes : que ces manifestants décident d’occuper la voie et d’arrêter les trains ; un crime de lèse-SNCF que ces sages manifestants n’étaient pas disposés à franchir parce qu’ils sont majoritairement respectueux de l’ordre. Ce qui annonce leur échec. D’autant plus qu’ils étaient (et sont) menés à la bataille par un maire de droite, Jean-Pierre Hurtiger, compagnon de route de la droite la plus dure et adversaire résolue de la gauche depuis des années. D’une main, comme beaucoup d’élus locaux, ce maire soutient le pouvoir qui réduit les services publics, et de l’autre il vient préserver son réservoir de voix en faisant semblant d’être contre leur effacement progressif. Ce maire fut celui qui a pris le premier arrêté sur l’interdiction faite aux jeunes de sortir le soir dans les rues.
Il existe actuellement en France des centaines de gares où, en supprimant des trains, on va pénaliser les jeunes et les anciens et obliger les autres à se servir de voitures qui leur coûtent des fortunes et augmentent le dégagement des gaz à effet de serre. Comme quoi, à l’aune de la politique nationale, le Grenelle de l’environnement n’aura servi à rien d’autre qu’à disperser un nuage de fumée, pour faire oublier qu’en 1900 il existait 100 000 kilomètres de voies ferrées en France contre (tout compris) 53 000 aujourd’hui.
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