les vacances de monsieur Hulot
23 janvier
Ainsi, Nicolas Hulot a renoncé à se présenter, comprenant un peu tard, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, qu’il n’avait rien à faire dans cette galère. La politique, comme je lui ai rappelé quand il m’a engueulé pour avoir mis en doute le bien fondé de sa candidature dans Libération, c’est qu’on le veuille ou non, un métier, un métier parfois honorable et toujours difficile. Même si les deux derniers représentants en piste de l’écologie, Dominique Voynet et Corinne Lepage, ne sont que de bien modestes artisans au charisme un peu besogneux.
Dedans, Nicolas aurait pris des coups, y compris les miens, au risque de faire exploser la cause écologique déjà bien moquée par la politique trop tentée de la transformer seulement en discours d’estrades ou en thèmes de chics conférences au cours desquelles les participants déclarent (depuis 20 ans au moins) avec des trémolos dans la voix qu’il est temps d’agir et que demain il sera trop tard. Jusqu’à la conférence suivante et jusqu’à la nausée.
Dehors, Nicolas pourra peser de toutes ses forces sur la campagne sans être soupçonné de rouler pour lui. Il sera libre de nouveau, libre de servir de révélateur, au sens photographique du terme, sur les intentions et choix réels de tous les candidats qui ont signé son pacte écologique d’une main distraite, en pensant à autre chose. Au point d’être frappés d’amnésie quand ils prennent la parole dans les préaux, sur les chaînes de télévision et dans les radios, réservant ce drôle de sujet qui les embête (depuis 20 ans au moins), à leurs troisième ou quatrième couteaux, ces bretteurs calamiteux au verbe aussi haut que faux que les partis envoient pour meubler l’espace électoral. Les candidats sont d’ailleurs toujours aussi peu sollicités sur l’environnement par les journalistes politiques qui sont déjà fatigués par cette écologie dont ils proclamaient il y a quelques semaines qu’elle «sera au cœur de la campagne ». Mais, rêvons, d’ici à quelques semaines, un candidat ou une candidate, aura peut-être le courage, le culot ou l’inspiration de balancer l’écologie à la tête des petits marquis du commentaire politique.
+ Dominique Voynet était à France Inter ce mercredi matin pendant une quarantaine de minutes. Elle s'est bien défendue mais elle n'a pas échappé aux questions idiotes (celles sur les OGM permettant de résister à la sécheresse par exemple), tout simplement parce qu'une fois de plus un média a "oublié" d'inviter son (en l'occurence une...) journaliste spécialisé pour poser les bonnes questions, y compris celles qui peuvent fâcher. Les journalistes politiques s'accrochent à leurs priviléges et à la recherche de petites phrases.
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