de l'Argentine aux aventures de Carla Bruni
2 février
SALTA
Argentine du Nord
Message écrit au café du musée archéologique tandis que s’abat sur la ville, comme tous les jours depuis deux semaines, un très violent orage de pluie et de grêle. Des orages qui touchent toute la région alors que dans cette région semi-désertique, il pleut en général quatre ou cinq fois en janvier et février.
Le musée archéologique se trouve sur la superbe place centrale et coloniale de cette ville de 500 000 habitants, la plus importante du nord-ouest de l’Argentine.
Une journée de vendredi difficile
Nous (Olivier Archambeau, Claude-Marie Vadrot, Raouf, Catherine et Mathieu... renforcée par la journaliste Christel Leca) avons levé le camp (au sens littéral du terme) au lever du jour de Cuchi vers 8 h 30 pour reprendre la Route 40 qui vient de Patagonie pour rejoindre la Bolivie. Route étant un grand mot car douze kilomètres après de cette petite ville, recommence une piste (bien que route 40) de plus en plus mauvaise.
Une quarantaine de kilomètres après Poma, plus au nord, nous avons commencé à franchir des rivières en crue de plus en plus nombreuses. Jusqu’à atteindre à 3515 mètres d’altitude (le lecteur peut visualiser cela sur Google Earth) un torrent qui a balayé la route (24.33.06.6 de latitude sud et 66.11.24.9 de longitude ouest)
Nous avons, en une heure d’effort, réussi à franchir ce point après avoir tracé un chemin de pierres dans le torrent et déchargé les voitures de tous les bagages passés de mains en mains sur le gué. Quelques kilomètres plus loin, nouvel obstacle : une partie de l’équipe est partie à pied pour vérifier l’état de la piste, ce qui lui a permis de constater qu’elle était effondrée sur une hauteur de quatre mètres. La progression devenait donc impossible, nous avons décidé de faire demi-tour à 16 h 30, ce qui nous a contraint à franchir, difficilement, les mêmes obstacles alors que nous n’avions parcouru que 80 kilomètres depuis le matin.
Nous sommes revenus à la hauteur de Cuchi et pris la route 33 menant vers Salta. Dans sa première partie, la montée vers le col de l’évêque, elle était bitumée. Mais la descente sur Salta ne se fait que par une piste en assez mauvais état. De plus, après le col, nous avons pénétré dans les nuages qui recouvrent en quasi permanence, en ce moment, la longue vallée de Salta. Cette route était coupée, dans la descente à plusieurs reprises, par des coulées de boues et de petits rochers. A chaque passage périlleux, des bulldozers dégageaient la boue et les rochers pour permettre aux véhicules de passer, la boue revenant instantanément pour se jeter à vingt ou trente mètres en contrebas de la route. Dés qu’ils apercevaient une voiture, les bulldozers nettoyaient pour le passage. Lorsque les voitures se bloquent dans la surface balayée par la boue et un violent courant, les bulldozers s’approchaient et à l’aide d’un filin, tiraient les véhicules hors du passage en quelques secondes. Ce qui devait arriver, arriva, l’un des véhicules s’est pris un rocher qui a arrache la calandre avant de la Peugeot. Sous la pluie et dans la quasi obscurité, il a fallu refixer provisoirement la calandre, couper le garde boue et isoler les fils électriques endommagés pour éviter les courts-circuits. Et la descente dans les nuages a repris, avec traversée de petits torrents recouvrant la route, jusqu’à atteindre la vallée de Salta balayée par la pluie. Avec nouveaux torrents en prime.
D’un côté la route était encombré par les rochers tombés de la falaise bordant la route et de l’autre côté, la partie de la route donnant sur la rivière était effondrée. Nous avons atteint le centre de Salta à 23 h 30 après avoir mis six heures pour parcourir 150 kilomètres.
La preuve par la pluie et les intempéries que le dérèglement climatique existe bel et bien, mais qu’évidemment de tels événements restent (comme dans beaucoup de pays ainsi frappés) ignorés en Europe ! D’après les officiels argentins, quand les pluies diluviennes et quotidiennes auront cessé, il faudra trois mois de travail pour réparer les routes et les dégâts. Certains villages sont totalement isolés et prés de 15 000 personnes ont du être évacuées d’urgence il y a aune semaine. La plupart ne peuvent pas retourner dans leurs villages et il est très difficile de rétablir les services de transports de voyageurs et de marchandises qui sont vitales pour la région prise en permanence dans une véritable « chaudron » climatique absolument inconnue par ici. Au point que les vignes qui se cultivent ici jusqu’à 3000 mètres ont les pieds dans l’eau à deux semaines des vendanges.
La voiture accidentée étant en réparation, une partie de l’équipe va se rendre demain à San Antonio de las Cobres par une autre route et tenter de redescendre vers le col le plus haut d’Amérique Latine (4800 mètres) qui se trouve sur la Route 40. Ensuite, les deux véhicules repartiront vers le nord par une autre route pour rattraper, plus au nord, la Route 40 de façon à atteindre la Bolivie avant de bifurquer vers le lac de sel d’Atacama qui se rejoint par une voie qui passe la frontière chilienne à 4500 mètres d’altitude. Mais, comme déjà dit il y a quelques jours, le docteur « tant mieux » Claude Allègre est bien à l’abri à Paris dans son délire médiatique.
PS Ah, au fait, on est vraiment content (on a fêté cela au Pisco Sour) que Carla soit enfin casée. Allez ma belle, rend le encore plus fou et divorce après les municipales !
3 commentaires:
Après les crevaisons de l'année passée, se sont les intempéries, qui cette année vous empèchent d'avancer. Ici nous ne sommes pas au courant de ce qui se passe dans le nord de l'Argentine ce qui est bien dommage. Bien qu'au courant de vos pérépéties par téléphone, je vous remercie de nous envoyer vos articles que je peux lire et relire.
Je vous souhaite à tous les 6 beaucoup de courage et j'espère que la fin de votre séjour se déroulera sous de meilleurs cieux.
MERCI
CMV
A PARTIR DE LA SEMAINE PROCHAINE LES PHOTOS SERONT AFFICHEES EN GEO
Merci de ce récit de voyage illustrant encore une fois les "incidents" du fameux CO2...
A votre étoile!
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