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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

jeudi 26 juillet 2007

la ministre, l'ours et l'exception française

26 juillet

En ce jour où une ministre de l'écologie s'est déplacée pour régler le sort D'UN OURS (quelle époque passionnante !) voici deux documents communiqués par l'association qui se bat pour la poursuite d'une cohabitation millénaire en l'homme, l'ours et les moutons (gardés et non pas laissé seuls en montagne.

Boutxi repoussé par des Patous en Haute Ariège

Pierrot et Jean Louis avait passé la nuit à l’Etang bleu en haut de la Vallée de Savignac-Les-Ormeaux à 2130 mètres d’altitude. Au matin, tous les deux entendent un Patou aboyer et se disent « y a peut-être l’ours ». Vers 8h 40, ils partent en direction des aboiements et voient un premier groupe de moutons au col de Lauzate sur un éboulis et un autre plus bas vers le col de Belh. Ils prennent leurs jumelles, regardent les moutons et voient deux Patous dont un qui aboyait en regardant en contrebas. Et là, un peu plus en aval, ils voient une grosse masse à environ 50 mètres du Patou. C’était bien l’ours. Sa tache blanche sur le coté gauche leur a permis de le reconnaître, c’était Boutxi.
Tranquille, le «Tartarin» montait en direction du Patou. Dès que le chien aboyait, il s’asseyait et quand il reculait un peu, l’ours remontait calmement et face aux aboiements, se posait de nouveau. Pendant ce temps le second Patou ne s’est jamais occupé de l’ours, mais des moutons. Il y avait une vingtaine de brebis qui descendait tranquillement dans le couloir en direction de Boutxi, «c’est con un mouton, ils broutaient tranquillement comme si de rien n’était» nous confie Pierrot. Le Patou les a alors détournés, les a rassemblés en se mettant toujours derrière la dernière bête. Il les a fait monter en sens contraire à celui de l’ours, jusqu’au col, où ils ont alors basculé du coté du ruisseau du Rieutord.
L’ours gêné par le second Patou qui aboyait toujours dans sa direction a alors pris plus à droite et est passé par un autre col et a alors disparu.
La scène a duré 1h20, « Il n’y aurait pas eu les chiens, sûr et certain l’ours attaquait » nous affirme Pierrot.
Après renseignements pris auprès de bergers itinérants, aucune brebis morte n’à été signalée dans ce secteur les jours suivants.
Pierrot et Jean Louis tous deux fervents opposants à la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées, nous on confié qu’ils avaient été agréablement surpris du travail remarquable du chien de protection et qu’ils répèteront à qui veux l’entendre cette histoire.
Les Patous, Cirius et Arcos sont deux mâles placés et suivis par les techniciens de l’Association pour la Cohabitation Pastorale.


Les prédations et les moyens de protections

Les prédations, quelles soient imputées à l’ours, aux chiens errants voire à des vautours, représentent une souffrance pour tout éleveur. L’actualité nous révèle chaque mois de nouveaux cas. Le mois dernier, des dizaines de brebis sont mortes à cause de chiens errants à coté d’Arrudy. Cette semaine, ce sont deux chiens qui ont été signalés dans le Haut-Vicdessos, responsables de la mort de dizaines d’agneaux. Dans les Pyrénées-Atlantiques des vautours attaqueraient du bétail en situation de faiblesse et dans le reste du massif, ce sont les prédations par les ours qui sont découvertes. Opérées par des animaux différents, ces nouvelles ont pourtant pour point commun d’avoir été toutes réalisées sur des troupeaux non protégés.

En soi, cette constatation représenterait à elle seule, une réponse à toutes celles et ceux qui souhaitent en finir avec la perte de leurs bêtes et les systèmes d’indemnisation qui, pour rappel, ne fonctionnent que pour l’ours et non pour les autres prédateurs. En effet, toutes les estives qui ont mis en place les mesures de protection appropriées reconnaissent que les pertes toutes confondues ont diminué considérablement. Le récent témoignage de la tentative de prédation échouée de l’ours Boutxi à cause de la présence de deux Patous en Haute-Ariège la semaine dernière, vient notamment confirmer la qualité de travail de ces chiens lorsque le berger est absent. Les estives comme celles de Melles (31) avaient, l’année passée, connu de nombreuses prédations en l’absence de moyens de protection tels les chiens Patous et les parcs de nuit. Cette année, elles ont bergers, Patous et parcs de nuit ; malgré la présence fréquente de Hvala et de ses deux oursons, aucune attaque ni prédation n’a eu lieu à ce jour.

Le maintien de l’agriculture de montagne et de la faune sauvage pyrénéenne n’est pas impossible. Des éleveurs, des groupement pastoraux ont déjà franchi le pas, les résultats sont là.
Oui, les moyens de protection des troupeaux face aux prédateurs sont efficaces. Il est vrai que leur mise en œuvre demande du travail supplémentaires aux éleveurs et aux bergers ; élever des chiens de protection, les socialiser au troupeau, travailler avec des chiens de conduite aptes à contenir les troupeaux et les rentrer en parc, débroussailler des centaines de mètres pour installer les parcs, tout cela a un coût. Des subventions existent, sans doute faut-il les améliorer, sans doute faut-il alléger les dossiers administratifs afférents à ces subventions ; ces réintroductions d’ours doivent bénéficier au pastoralisme ; ces réintroductions doivent permettrent une meilleure prise en compte des besoins du pastoralisme, doivent lui permettre de moderniser ses équipements, de mieux faire vivre les bergers, de mieux entretenir la montagne.
Nous pensons que ce sont sur ces thèmes qu’il faut réfléchir, agir, revendiquer ; si demain les ours étaient tous retirés des montagnes, est-ce que pour autant tous les problèmes du pastoralisme seraient résolus ? Evidemment non.

Le principal problème, c’est le prix à la production de l’agneau, actuellement en chute libre, de -15 et -20% par rapport à la même période en 2006, alors que les prix de l’année 2006 n’étaient déjà pas brillants. Les cours sont actuellement à des niveaux qui sont inférieurs de plus de moitié aux coûts de production, tandis que les prix à la consommation de la viande d’agneau eux ne baissent pas.

Et ( note du blogger), n'oublions pas que rien ne semblable ne se produit en Espagne, en Italie et en Slovénie où il y a beaucoup plus d'ours (et de loups) et encore plus de troupeaux. Mais cela, la presse télévisée et écrite tend à l'oublier préférant reproduire ou montrer les braillements de quelques bergers à quart de temps



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Où est en réalité l'exception française !

Que c'est beau de chanter la cohabitation entre l'homme et l'animal. On ne peut qu'être pour !

Mais, ici, il ne s'agit pas de cela.

La troisième république laïcarde et bien pensante a passé près d'un siècle à récompenser l'extermination de l'ours... des Pyrénées. Bref...

Maintenant on importe des ours de Slovénie. Merci pour la préservation des écosystèmes. L'ours de Slovénie n'est pas l'ours des Pyrénées. L'un hiberne, l'autre pas. L'un agresse l'homme et la vie pastorale, l'autre pas.

Une petite fille raconte à sa grand-mère : j'ai eu très peur en route, j'ai rencontré un ours. La grand-mère aussitôt : j'espère que tu ne lui as pas parlé pour le faire fuir. Ils sont si farouches...

Histoire vraie mais qui date d'un siècle. Alors, Canelle, dont les Verts, Greenpeace et WWF avec la complicité de la médiacratie correcte, nous ont rebattu les oreilles que c'était la dernière de la lignée, c'était vrai ?

Soulignons d'ailleurs que c'était une manière de reconnaître que les deux espèces, certes compatibles, ne sont pas les mêmes ! Les deux espèces se sont séparées à la fin du glaciaire, il y a plus de 10 000 ans. Préserver l'ours de Slovénie en Pyrénées, c'est préserver le biotope d'il y a 15 000 ans ! Mais le pire dans la désinforamtion est ailleurs.

Les ours des Pyrénées existent bel et bien et ne sont pas ou du moins plus menacés. Les Espagnols se sont chargés de les reproduire dans les deux réserves naturelles des Cantabriques : 50 d'une part, 130 d'autre part.

Et il y en a quelques uns en Pyrénées mais en Pyrénées espagnoles car dès qu'on importe des ours de Slovénie, les ours des pyrénées migrent en Espagne. Allez savoir pourquoi !

ALORS pourquoi ne pas faire revenir quelques vrais ours des Pyrénées adaptés aux paysages et aux moeurs pastorales ?

Parce que lorsque le plan Ours s'est mis en place, les Espagnols ne faisaient pas confiance aux Français et refusaient le métissage avec l'Ours Slovène. Il semble que les années leur ait donné raison vu qu'il y a désormais en Espagne et pas en France une population supérieure au minimum critique permettant une reproduction sans apport extérieur. Tandis qu la France court après son ours mythique à des fins purement touristique et de pure et fausse propagande écolo, des assications s'en mettent dans les poches, subventionnées pour se battre contre l'écologie locale ! Combat dépassé. Le naturalisme viellissant n'est pas là où le croit notre ami Vadrot.

Certes, certaines mauvaises langues affirment qu'on chasse l'ours en Cantabriques dans la réserve royale des Cantabriques. Cela reste à prouver et si par malheur, c'était vrai, alors le vai combat écologique est d'exiger que cela cesse et que la gestion de l'espèce soit commune, trans pyrénéenne et qu'avec de vrais ours pyrénéens, on puisse ainsi faire coexister homme et animal, comme en Italie, comme aux USA.

Ah ! J'allais oublié que là-bas il n'y a ni WWF, ni Greenpeace, ni Artus-Bertrand pour prétendre imposer LEUR pax animalia aux Hommes et vouloir se poser en gestionnaire des fonds qui portent la bonne parole. C'est cela l'exception française ! Vérité au-delà des pyrénées, mensonge en deça ! Ca fait fait apparemment longtemps que cela dure !

Encore une fois, l'écologie bien pensante et officielle se trompe de combat...

Blog de Claude-Marie Vadrot a dit…

Aprés la mort de Canelle, les Français ont une nouvelle fois demandé aux Espagnols de leur céder quelques ours: ils ont répondu que vu la façon dont ils étaient traités en France, ils n'en était pas question: j'étais à ce moment là dans le parc national de Somiedo.
Pour ce qui est de la "compatibilité" de l'ours Slovéne et de l'ours des Pyrénées, je ne suis pas d'accord: il y a d'ailleurs un ourson issu de leur rencontre. Il s'agit bien de la même espéce.
Et il ne faut pas oublier que ce sont les Pyrénéens de la seconde moitié du XX éme siécle qui ont parachevé leur extermination car ils étaient encore une bonne centaine aprés la dernière guerre et une quarantaine dans les années 70.
Reste que, même si je suis attaché à l'ours, ce n'est pas pour moi la première priorité écologique et environnementale. Dans le fond, ces ours français, nous ne les "méritons plus"

CMV