La gréve ne polluant plus le silence est d'or et Poutine ré-invente le parti unique
Les grèves étant terminées, les ministres et leurs laudateurs journalistiques commentateurs de « galère » vont pouvoir nous entretenir savamment sur les émissions de CO2 provoquées par la « circulation normale » des voitures en ville, maintenant que ce n’est plus « la faute » des grévistes. Car toutes les mesures récemment publiées, rappellent qu’aucun pays européen, sauf à la limite l’Allemagne, ne respecte les prescriptions du protocole de Kyoto qu’il ne suffit donc pas d’avoir signé et ratifié pour être un bon élève de la planète. Comme disait la Zazie de Queneau : « tu causes, tu causes, mais c’est tout ce que tu sais faire ». Donc, c’est clair, le réchauffement tout le monde en parle, mais personne n’agit vraiment : ce n’est pas en changeant nos ampoules et en éteignant nos magnétoscopes que nous sauverons la planète. Donc, silence dans les rangs et vive le petit geste tandis que le président (béni soit son nom) emmène 80 personnes en Chine. Sauf la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme pour pas fâcher nos clients.
A propos de muet : Borloo est devenu étrangement silencieux et l’opinion politique journalistique et publique commence doucement à oublier ce Grenelle qui n’était finalement qu’un mauvais moment à passer. Et Kosciusko-Morizet a fait un tour à la montagne, sans doute pour voir comment fonctionnent les canons à neige qui s’entraînent depuis quelques jours parce que la neige précoce est en train de fondre. Salauds d’écolos ! Ensuite, elle part en Chine avec le président pour voir comment et pourquoi on tousse dans ce pays des droits de l'Homme.
Bien sur nous aurons droit dans quelques jours au choeur des pleureuses sur le climat grâce à la réunion onusienne de Bali, ce qui fera plaisir aux centaines de milliers d’habitants du Bangladesh dont le pays a été ravagé par une de ces tempêtes qui seront de plus en plus fréquentes en raison.
Et en Russie, qui prépare pour le 2 décembre, le rétablissement du Parti Unique sous la férule du Tsar Poutine, tous les « délires environnementalistes » (dixit le chef) laissent de marbre puisqu’il n’y a toujours pas (et depuis janvier 2000) de ministre de l’environnement, même pour faire semblant. A ceux que le retour de la dictature intéresse (Back to URSS a titré la semaine dernière le dernier journal libre du pays, Novaïa Gazetta) je conseille la lecture du numéro de jeudi prochain de Politis avec un reportage sur ses « élections ». Le même jour, France 2 diffuse (à 23 h bien sur) un documentaire sur le « Système Poutine ».
Bien entendu, l’enquête sur l’assassinat de mon amie Anna Politovskaïa est toujours au point mort....Et la Maison des Journalistes de Moscou a été fermée « pour défaut de la sécurité incendie ». On n’arrête pas le progrès...
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