Je me souviens de Julien Gracq dans sa petite maison de Loire
23 décembre
Julien Gracq vient de quitter définitivement, à 97 ans, les bords de cette Loire qu'il aimait tant. Un immense écrivain qui avait pressenti avant d'autres, les injures faites au milieu naturel. J'ai eu le privilège de l'interviewer il y a une douzaine d'années. Privilège rare. Il m'avait reçu tout un après-midi pour me parler de lui, de la nature, de la Loire. Il avait accepté de me recevoir parce que je lui avais dit, dans un courrier auquel il avait répondu de son écriture minuscule, que j'arriverai en bateau, par la Loire. Et j'avais amarré mon bateau à quelques mètres de sa maison avant de remonter la rue du Grenier. Je conserve de cette discussion à bâtons rompus, avec un homme qui n'oubliais pas avoir été un géographe, un souvenir ébloui. Comme l'un des plus beaux cadeaux que m'ait fait ce métier de journaliste.
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