L'écologie est mal partie...
Premier mai
Trois petits tours et puis s’en vont…
Entre le score catastrophique mais attendu et annoncé de Dominique Voynet et les tortillements d’âme de Nicolas Hulot qui ne veut pas se fâcher avec qui que se soit et surtout pas avec TF1, les sujets environnementaux replongent en apnée prolongée. Au risque de se noyer, de se dissoudre. Même si Ségolène Royal a fait des efforts méritoires par rapport au programme officiel du parti socialiste, le compte n’y est pas encore. Et avec les résultats de leur candidate, les Verts ne sont pas en position de peser le moins du monde sur l’avenir et sur le programme des parlementaires à élire dans la foulée au mois de juin. Beaucoup moins qu’un enragé du nucléaire et de la croissance comme Jean-Pierre Chevènement qui, sentant venir une catastrophe électorale semblable à celle de Voynet et de Bové, a eu le flair de se rallier avant le vote présidentiel aux socialistes, engrangeant quelques députés potentiels pour les législatives. Entre le coma prolongé des Verts qui n’ont pas su valoriser leurs souvent passionnantes réalisations dans les Régions et qui pourraient hélas disparaître dans les affres de leurs ultimes querelles et la religion de la croissance qui parait être génétiquement programmée pour le candidat de la droite, les journalistes spécialisées sont plutôt mal partis.
En effet il nous faudra désormais ramer à la fois contre les candidats des partis traditionnels demandant à la cantonade « combien de divisions ? » et l’écolo-égoïsme et les fausses « prises de conscience » d’une grande partie de la population, pour continuer à informer, à prévenir, à lister à la fois les dangers et les solutions que les spécialistes et les scientifiques nous communiquent jour après jour. Car bien sur, il n’y a pas que le réchauffement climatique dont il est urgent de se préoccuper : pollution de l’air et de l’eau, pollution par les pesticides si bien dénoncée et surtout expliquée par le livre de Fabrice Nicolino, l’égoïsme envers les pays du sud raconté par le livre d’Hervé Kempf et le film « Nourrir le monde » de l’Autrichien Wagenhofer sorti le 25 avril dans quelques salles, la poursuite du programme autoroutier, la construction du réacteur EPR, la poursuite du programme des OGM, la chute de la biodiversité, les attaques contre le « bio » défendu il y a quelques jours avec courage par Jean-Pierre Coffe sur France Inter et les projets des chasseurs...la population a l’embarras du choix des menaces.
Traversant ces derniers jours les plaines à maïs de la Beauce toujours arrosées aux heures les plus chaudes de la journée, j’ai pu mesurer à quel point plus le temps passe moins les mauvaises habitudes changent.
Nous allons devoir repartir presque de zéro, revenir aux temps pionniers de la candidature prophétique de René Dumont en 1974, année au cours de laquelle les écologistes n’avaient guère fait, en pourcentage, moins de voix que Dominique Voynet. A nouveau, il suffit déjà de lire ou regarder les médias, l’information écologique, après les émois passagers des nécessités électorales, risque de se retrouver réduite à la portion congrue. Une trentaine d’années d’efforts pulvérisée. Un retour en arrière que nous risquons de payer comptant et pas contents, sans que le chômage et la précarité soient le moins du monde réduits.
ps Quand à Sarkozy, l'écologie, il n'en parle plus. André Gulcksman (ex-mao) et Doc Gynéco ont du lui expliquer que c'était une invention de 1968..., ce qui le rend vert de rage d'avoir signé le pacte de Nicolas Hulo (Tiens, au fait, il est où celui là? à la pêche en Bretagne ?)
8 commentaires:
L'écologie politique est mal en point mais pas aussi moribonde qu'il n'y parait, car beaucoup de citoyens ont pris conscience de l'urgence d'agir ces dernières années. Le résultat de ces élections (s'il confirme les tendances des sondages) laissera tous ces gens dans l'incompréhension, la déprime et/ou la colère.
Au delà de cette première réaction, il y a là un réservoir énorme à mobiliser pour reconstruire l'écologie autour d'une vision plus moderne et plus globale que le patchwork actuel de thèmes divers (réchauffement climatique, protection de la biodiversité, politique énergétique, aménagement du territoire, etc).
Tous les ingrédients sont réunis pour qu'une réorganisation de l'ensemble de la gauche ait lieu après ces élections. L'écologie politique au sens large a tout à gagner dans cette restructuration, si elle arrive à trouver une ligne directrice forte et fédératrice.
Je tente de garder espoir (comme je peux) dans la déprime...
La déprime, que je partage, n'empêche pas la lucidité: je ne suis pas aussi certain que vous que beaucoup de gens aient vraiment pris conscience de l'urgence écologique. Dans les réactions, il y a plus de poliquement correcte que d'envie réelle de faire quelques efforts pour changer, ne serait-ce qu'un peu.
cmv
Enfin une bonne question, celle du lieu d'exil de notre "cher" (très cher) Nicolas hulot, animateur télé de talent mais piètre homme publique. ou se planque il donc ? sur l'île du Ni-Ni au large d'UShuaia (non pas le gel douche l'île!) ? Bref, au placard Hulot mais j'éspère qu'il n'en ressortira pas...peut-être y trouvera t'il tout au fond au rayon TF1, un autre nicolas, vanier cette fois-ci qui s'est aussi auto-promotionné defenseur de l'environnement...avec hélico et voiturette de golf au programme!
Tiens, tiens...Dites en nous plus sur l'hélico et la voiturette de golf. Cela se passe dans la ferme de Sologne ?
CMV
Oh, et j'ai oublié ce texte très révélateur qui parle de la commercialisation de l'eau:
http://pourquedemainsoit.blogspot.com/2007/04/le-complot-de-leau.html
Bonne journée!
Oh, et j'ai oublié ce texte très révélateur qui parle de la commercialisation de l'eau:
http://pourquedemainsoit.blogspot.com/2007/04/le-complot-de-leau.html
Bonne journée!
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