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Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.

mardi 5 juin 2007

L'Ecologie n'est pas au programme des législatives

5 juin

C’est (parait-il…) aujourd’hui le jour de la Terre, en souvenir de la conférence de Stockholm de 1972, conférence des Nations Unies qui avaient suscité tant d’espoirs, remué tant de perspectives ; y compris à propos d’un réchauffement climatique déjà annoncé mais qui faisait ricaner 99% des politiques et 80 % des scientifiques. En lisant les journaux en retard, je constate que les candidats aux législatives se foutent éperdument de l’écologie, de la pollution, de la protection de la nature mais nous promettent « des villes fleuries », leurs spécialités. Donc, c’est encore pire que pendant la présidentielle…

Donc pendant que j’étais en Amérique Latine et écoutait des gens raconter leurs efforts vers les énergies nouvelles et vers la gestion écologique, alors que Cuba préfère se tourner vers la construction d’éoliennes au lieu de tout miser sur son (possible) pétrole, le faux semblant français se poursuit. Il parait donc que les associations naturalistes et écologistes ont entendu des discours « prometteurs » de la part d’Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy. Ouais…

D’abord ces associations semblent être en état de « sidération » comme disent les médecins spécialistes des catastrophes naturelles ou des accidents graves. Comme si l’arrivée du président de la République nouveau était, dans le fond, assimilable à un très gros accident industriel dont on paie les dégâts pendant des années.

Ensuite des discours « prometteurs », j’en possède une superbe collection dans mes dossiers. Des beaux, des humains, des touchants, des convaincus (Tiens, Chirac, en août 2002, à Johannesburg : à vous tirer des larmes, à lui proposer la direction conjointe des Verts, de la LCR et de Greenpeace), des militants me promettant des lendemains bien plus verts. De ces discours il n’est rien reste. Ce sont des actes que j’attends, des actes, des décisions, des textes nouveaux : or, sur ce plan là je reste sur ma fin, avec l’impression que Juppé est en rade au bord du Chemin de Damas.

Il n’y a pas besoin d’attendre le « Grenelle de l’Environnement » du mois d’octobre pour revoir la procédure de décision sur le réacteur EPR et pour décider d’un moratoire sur les OGM. Ou pour annoncer que la chasse fermera bien à la fin du mois de janvier pour les amis Bordelais de Monsieur Juppé ; ou bien que ce dernier, pour donner l’exemple, renonce définitivement au contournement autoroutier de la ville de Bordeaux. Pas besoin d’attendre, il y a des tas de choses à faire et des centaines de lois et décrets à appliquer. Des mesures qui coûteraient chacun bien moins que 5 milliards d’euros pièce.

Je crois que les associations tellement « sidérées » d’avoir été reçu par le président-roi (démocratiquement élu sur son trône) qu’elles sont encore plus naïves qu’à l’ordinaire. Elles en oublient leurs programmes et leurs revendications parce qu’elles se sont approchées du roi-soleil. Pardon, j’ai même vu ça de loin : du roi-joggeur…

Ici même d’ailleurs, nous pourrions, vous les lecteurs et moi le scribe, dresser en quelques semaines la liste des revendications…

Chiche ?

7 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai bien peur que nous allons devoir attendre (a) une catastrophe écologique de grande ampleur ou (b) une crise économique gigantesque pour que notre gouvernement décide enfin de prendre des mesures de simple bon sens...

Quelques idées, en vrac et qui ne coûteraient pas grand chose :

1) Interdire les voitures dans les centre-ville, afin de réduire les trajets sur les courtes distances.

2) En-dehors des centre-ville, imposer des péages comme celui de Londres. Ré-investir le montant de ces péages dans les transports en commun. Offrir des rabais sur ces péages aux personnes pratiquant le co-voiturage.

3) Imposer la migration des transports en commun polluants (bus diesel) vers des fonctionnements électriques et/ou non-polluants.

4) Interdire, comme l'Australie, les ampoules à incandescence pour ne proposer plus que des ampoules à basse consommation.

5) Interdire, après une période de transition, la vente d'appareils ménagers ne respectant pas des normes drastiques d'économies d'énergie. Inciter fiscalement au recyclage des appareils anciens.

6) Interdire et/ou taxer lourdement, après une période de transition (de 1 à 3 ans), la vente de voitures et de motos ne respectant pas des normes drastiques d'économie d'énergie et de pollution. Inciter fiscalement au recyclage des véhicules anciens, afin d'éviter leur revente en occasion.

7) Instituer une vignette "pollution", calculée en fonction de la consommation et de la pollution des véhicules. Le montant de cette vignette pouvant atteindre jusqu'à 45-50% du prix d'achat du véhicule. Ré-investir le montant de cette vignette dans l'amélioration des transports en commun.

8) Inciter fiscalement aux économies d'énergie en permettant de déduire des impôts tous les travaux améliorant la consommation énergétique et l'impact écologique des bâtiments : isolation, double vitrage, installation de chauffes-eau solaires, de panneaux solaires, de douches à basse consommation d'eau, etc.

9) Développement des énergies durables les mieux adaptées aux régions françaises : concentration solaire dans le sud de la France et en Corse, éolienne au nord et dans l'Ouest, énergie des marées et des vagues sur les côtes, biomasse dans les régions les plus agricoles, etc.

10) Étudier, le plus exhaustivement possible, le coût du démantèlement des centrales nucléaires françaises et du recyclage des déchets radioactifs. Inscription au budget français de ce démantèlement, pour les 20-30 ans à venir.

11) Imposer le fer-routage, en interdisant les trajets par camion de plus de 200km et la traversée de la France par les camions étrangers.

12) Réduction massive du nombre de poissons pêchés par des entreprises françaises, en imposant des quotas et en facilitant les départs en retraite des pêcheurs en activité. Négociation d'un accord européen, afin de limiter les activités de pêche dans les océans limitrophes de l'Europe.

Etc...etc... Je pourrais continuer comme cela pendant des heures...

Blog de Claude-Marie Vadrot a dit…

oui, plein de bonnes idées mais, par exemple...
- le péage est inégalitaire et sert de base à la technique du fichage des voitures en Grande Bretagne, avec les caméras spécialisées dans la lecture des plaque d'immatriculation, caméras reliées à un serveur central....
- En retournant l'emaballage d'une lampe basse consommation (en équipant mon domicile) j'ai lu au dos: "made in China". Alors, quelle est l'économie avec une ampoule qui a parcouru 16 000 kilomètres avec son emballage ?

CMV

Anonyme a dit…

Pour répondre à vos questions :

1) Dans le cas du péage, il est certes inégalitaire mais il permet précisément de développer le co-voiturage et les transports en commun, ce qui est beaucoup plus "égalitaire". La plupart des Parisiens, par exemple, utilisent rarement leur voiture et préfèrent déjà les transports en commun ou la marche, le vélo, etc...

2) En ce qui concerne le fichage des automobiles à des fins de péage on peut envisager (ce qui serait possible si la CNIL faisait son travail - ce qui n'est pas le cas !) de séparer totalement base de données pour le péage et base de données de la police nationale. Ce serait logique, étant donné que ce péage serait géré avant tout par les collectivités. Évidemment, la tentation serait grande de "tracer" les véhicules en croisant les deux bases : c'est pour cela que la France, pionnière dans ce domaine (la CNIL date de 1978 !), doit imposer des normes drastiques de protection de la vie privée et ne pas tomber dans le piège du tout sécuritaire... Ce qui est malheureusement la tendance de notre nouveau Président...

3) En ce qui concerne les ampoules à basse consommation, je répondrais simplement que leur durée de vie est beaucoup plus importante qu'une ampoule classique. La combinaison de la basse consommation et de la durée de vie plus longue permet généralement "d'amortir" le coût écologique de leur transport.

De plus, si la demande en ampoules basse consommation est forte, on peut imaginer que des unités de production s'installent en France, ce qui en baisserait d'autant l'impact écologique (réduction de la durée des transports).

Enfin, j'aimerais savoir ce qui est le plus polluant : des ampoules à basse consommation transportées par camion ou les mêmes, transportées en énorme quantité par un cargo depuis la Chine jusqu'à la France ? La question mérite d'être posé... Est-ce que vous savez s'il existe des études portant sur la pollution du transport maritime ?

Anonyme a dit…

Bonjour,
je suis désolée d'utiliser votre blog pour vous contacter, mais quelques fois une bonne dose de culot ça ne peut pas faire de mal !!!
Impliquée dans une politique environnementale active, la municipalité de Vitry-sur-Orne (Moselle) envisage d'organiser un forum écocitoyen avec une présentation des énergies renouvelables, le réchauffement climatique, la gestion écologique de l'eau, le système de dopage à l'eau sur des véhicules, l’alimentation biologique et plus généralement le concept du développement durable. Ce forum, qui se déroulera du vendredi 12 au dimanche 14 octobre, réunira des stands sur deux jours mais aussi sera rythmé par des conférences. L'ouverture de ce forum aura lieu avec la projection du film d'Al Gore "Une vérité qui dérange" le vendredi 12 octobre.
Il est important de signaler que notre action pour la protection de l'environnement ne se limite pas à de belles paroles. En cinq mois nous avons créé un magazine qui est distribué chaque mois aux habitants avec des fiches écolo, nous avons sensibliser les habitants à la récupération d'eau de pluie et ainsi subventionné l'achat de 200 récupérateurs pour les habitants intéressés, une opération similaire est en cours pour les composteurs. Nous avons récemment organisé une conférence de presse qui a eu de bonnes retombées régionales concernant une technique de dopage à l'eau sur un véhicule communal, réalisation qui nous a permis d'économiser 36 % de carburant et surtout de dépolluer à hauteur de 80 %. L'occasion également pour le Maire et conseiller général Luc Corradi (sans étiquette) de s'interroger sur le désintérêt des constructeurs automobiles pour le système de dopage à l'eau.
A l'occasion de ce forum, nous serions ravis de vous accueillir pour animer le temps fort de ce festival le samedi 13 octobre au soir pour une conférence débat. Très intéressés par votre livre, votre blog et vos différentes interviews, nous pensons que votre intervention serait en totale adéquation avec notre politique environnementale.
Etant en train d'organiser ce temps fort pour notre commune, je vous serais très reconnaissante de votre réponse.

Salutations écologiques.

Aurélie REDER
Chargée de Communication et de Politique Environnementale
Mairie de Vitry-sur-Orne
19 rue Jean Jaurès
57 185 Vitry-sur-Orne
tèl : 03 87 67 02 74

Blog de Claude-Marie Vadrot a dit…

Non, il n'existe pas -à ma connaissance- d'études fiables sur les pollutions et les consommations du transport maritime.
En ce qui concerne le fichage, la CNIL est en train de perdre pied, mais le probléme grand-breton, ce n'est pas seulement l'utilisation des données du péage mais surtout le fait que ce péage a permis à la police de mettre au point du matériel désormais utilisé sur tout le territoire.
Non, vraiment, le péage urbain me semble à la fois dangereux et inégalitaire.

CMV

Blog de Claude-Marie Vadrot a dit…

Aurélie REDER: il ne manque qu'une seule chose à votre message, votre adresse internet pour une réponse direct...

CMV

Anonyme a dit…

oup's ...
la voici :
communication.vitry@wanadoo.fr
A bientôt,
cordialement.
Aurélie.