Souvenirs de Bénazir Bhutto et de Peshawar
28 décembre
Je n'ai qu'un seul souvenir de Bénazir Bhutto. Je déjeunais avec son père, elle avait 20 ans, elle arrivait des Etats Unis où elle étudiait, elle était extrêmement belle et elle engueula son père (plutôt embarrassé...) pendant tout le repas en lui reprochant d'être pro-américain...
J'ai passé deux fois un mois à Peshawar (ville énorme proche de l'Afghanistan) et dans les zones dites "tribales" de la frontière avant l'assaut des Occidentaux contre l'Afghanistan et, d'interdiction de musiques et chasses à la vidéo en passant par les 99% de femmes en Burka et des fous de dieu traquant le commerce de la bière mais vendant du pavot au marché, j'ai eu l'impression qu'il n'existait aucune différence avec le pays des Taliban. Déjà, les journalistes pouvaient visiter les ateliers de kalachnikovs avec pignon sur rue...
A cette époque un grand journal anglophone pakistanais publiait en feuilleton et sans aucun recul le "Protocole des sages de Sion"...
A cette époque les intellectuels et aussi les membres de la bourgeoisie étaient déjà désespérés d'être encerclés par une folie religieuse qui finalement ne gêne pas le pouvoir américain; alors que, déjà, et depuis des années, des Pakistanais lapidaient mort des femmes (supposées) adultères et exécutaient celles qui étaient victimes d'un viol.
Bénazir Bhutto a été tuée parce que femme.
3 commentaires:
il y a un livre que je conseille à tous ceux qui veulent mieux connaître et comprendre le Pakistan en général et le monde de ses politicien/nes, bien que ce soit un roman, c'est un "roman à clef" et il n'est pas difficile d'y reconnaître Ali Bhutto sous le pseudo de Iskander Harappa, et sa fille, et les autres.
Ce livre est le premier chef-d'oeuvre de Salman Rushdie: "La Honte"
Il existe en français.
Marianne a publié un article en novembre (2 pages) sur le Pakistan, les Bhutto, etc. Avec un son de cloche bien différent de ce qu'on entend ailleurs.
Et l'optimisme n'est pas de mise.
Oui, il est sans doute temps de tirer sur le corbillard... même si c'est justifié.
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