D'argentine, que c'est loin la France du nombril tricolore
26 janvier
Mendoza (Argentine)
Il n’est pas bon bec que de Paris et vues de loin, les guerres picrocholines dont nous mitonnons les recettes depuis que nous avons la certitude-illusion (disons 1789...) d’être le centre du monde, en apparaissent plus que minuscules, mettant en valeur notre l’ethnocentrisme entretenu par le Petit Nicolas et sa cour essoufflée et dérisoire qui fait même rire à 13 000 kilomètres de distance. Et, ce n’est pas une outrance mais lucidité, je relis calmement les pages des Carnets du camarade Goebbels...Et seule l’écoute, même irrégulière, de Radio France International peut un peu remettre les neurones nationalistes en place, car vus d’ici partis et journaux gaulois sont pris en flagrant délit de contemplation de leur nombril tandis que Nicolas 1er s’agite dans un Elysées qui ressemble aux Champs-Élysées. Nicolas, comme Louis XIV, est monarque absolu (ce qui ne veut pas dire héréditaire, que son fils Louis se le tienne pour dit...) mais chacun a le Fouquet qu’il peut.
Alors figurez vous qu’en même temps que j’apercevais au fin fond de l’Argentine la publicité tapageuse d’une grande surface alimentaire bien connue, j’apprenais, le monde est petit, la « signature par M. Jean-Louis BORLOO, Ministre d’État, ministre de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables de la convention d’engagement de la grande distribution pour un commerce durable en présence des présidents des grandes enseignes de la grande distribution et de la presse ». Quand on est loin, des nouvelles pareilles, ça vous fait chaud au coeur surtout quand on apprend que Madame Nathalie Koscuscko-Morizet, cette même semaine, rencontre les responsables Médéfiens du développement durable. Ah les braves gens. Avec, en fin de semaine, une visite à des manants bio de la région de Dourdan à qui la dame va sans doute expliquer pourquoi les producteurs de betteraves ou de maïs touchent plus que les producteurs bio.
Alors que l’Argentine fait en France les notes de bas de page, les mésaventures de la Société générale, font la une du moindre journal de province argentin. Les Argentins, ça leur rappelle 2002 et 2003 et quand ils lisent qu’un seul homme aurait « piqué » 5 milliards d’euros, ils se marrent. Un économiste d’ici disant : il y a quand même des manières plus intelligentes pour une banque, d’expliquer que l’on a piqué l’argent de ses clients. Nous ne savions pas que les Français étaient naïfs à ce point...
PS Ici, le bio, ce n'est pas une religion mais une activité florissante: j'ai découvert hier un vignoble de 123 hectares entièrement en bio... Et il y a d'autres...Comme cette femme rencontré la veille qui vit avec sa famille sur 4 hectares de bio et qui explique sa vie sans grands mots et sans grandiloquence et ajoute: "je vis bien".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire