Alain Juppé ministre de l'écologie: gardons nous de condamner d'avance, c'est la Terre qui est en jeu
18 mai
Difficile aux écologistes et aux protecteurs de la nature de se plaindre d’avoir un ministre d’Etat chargé de l’écologie et du développement durable, département ministériel qui regroupera probablement l’énergie et les transports. Difficile aussi, comme le fait Sortir du nucléaire de refuser a priori de participer aux assises de l’environnement qui semblent toujours prévues pour le mois de septembre. Si l’on envisage prioritairement le salut de la planète et la préservation du territoire français (de tous les points de vue) on ne peut pas dire « non » par principe avant de voir, on ne peut pas condamner avant les actes. Pour une fois qu’une promesse électorale est tenue…
Restent au moins quatre questions :
- Alain Juppé a-t-il la compétence nécessaire pour donner une impulsion positive sur toutes les composantes de la crise environnementale (Il n’y a pas que le réchauffement climatique, il s’en faut de beaucoup) ; et surtout, car nous avons vu dans le passé, à droite comme à gauche, à quel point ce facteur a joué : a-t-il la « passion » nécessaire pour faire bouger les dossiers ? Passion à double tranchant car si elle peut faire « bouger les lignes », on ne souvient, à droite, de Robert Poujade qui a été viré pour y avoir trop cru et, plus récemment, de Serge Lepeltier viré pour les mêmes raisons.
- Ce qui nous amène à la deuxième question : mener une politique environnementale efficace suppose entrer en contradiction avec les orientations économiques d’un gouvernement de droite et le néo-libéralisme qui part du principe que même le « marché » peut régler les questions environnementales. Cela suppose aussi de ne pas céder aux pressions des élus territoriaux (droite et gauche) plus passionnés par les bacs à fleurs que par l’environnement.
- Reste aussi qu’Alain Juppé est farouchement pro nucléaire et qu’il a montré au cours de la conférence qu’il a dirigé pour Jacques Chirac au mois de février qu’il avait des notions tout à fait rudimentaires sur les énergies nouvelles.
- Enfin il faut voir si, dans ce grand ministère, l’environnement et la nature ne seront pas noyés dans d’autres administrations. Sauf si, ce qui est un autre aspect non résolu, si un nommé prochainement un ou une secrétaire d’Etat qui aurait en charge les questions environnementales (sans l’énergie, par exemple), ce qui aboutirait à baisser les moyens de l’Environnement. On verra.
Reste que, comme d’habitude, malgré la personnalité d’Alain Juppé et l’importance politique que représente ce retour, les journalistes ont peu commenté la création et les contours de ce nouveau ministère. L’environnement, décidément, ne les intéresse pas.
Conclusion : gardons nous de condamner par principe car ce ne sont pas nos ego et nos préférences partisanes qui sont importantes, mais l’environnement.
3 commentaires:
Je me demandais bien ce que vous pourriez trouver à dire ce soir...et je suis rassurée de voir que vous ne condamnez pas d'avance cette tentative très (trop) ambitieuse du gouvernement Sarkozy. Merci et à suivre.
Je ne condamne jamais d'avance et je vais oublier les soucis de la politique française en allant en reportage à Cuba lundi pour une semaine.
cmv
Je vous rejoins sur la non-condamnation d'avance d'Alain JUPPE. Nous pouvons cependant émettre des doutes qu'ils deviennt subitement tous écolos.
Je vois d'avance les propositions : développer le marché de biocarburants à coup de pesticides et d'OGM, dévlopper le nucléaire pour lutter contre le réchauffement climatique, etc...
Attendons donc ce fameux grenelles...mais soyons vigilents
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