La presse a largement boycotté les marcheurs anti-OGM
Affluence record samedi 13 au département de géographie de l’Université Paris 8 de Saint-Denis et presse curieusement absente pour le débat qui a réunit les marcheurs anti-OGM et les sympathisants attirés le matin même sur la place de l’hôtel de ville de Paris. Entre 700 et 800 personnes réunies pour tenter de mettre au point le texte qui sera remis cette semaine au Grenelle de l’environnement et qui, espérent ses initiateurs, pourrait servir de cadre à la loi sur les semences génétiquement modifiée qui viendra en discussion au parlement dans les mois à venir. De quoi satisfaire Gilles Lemaire pour les Verts, Michel Dupond pour la Confédération paysanne et José Bové, les organisateurs de la marche et du débat. Un débat qui n’a jamais oublié l’essentiel : quel que soit le nom qui lui sera donné, la discussion ne pourra se poursuivre aprés le 25 octobre que si un moratoire est décidé. Ce qui, du point de vue des légistations françaises, européennes et internationales est tout à fait possible.
En marge de la réunion, José Bové et Gilles Lemaire l’ont expliqué : si, à la fin du mois, un moratoire n’est pas arrêté, dans un lieu encore tenu secret, au moins quinze personnes entreprendront une gréve de la faim illimitée. Comme ses deux organisateurs, les marcheurs se sont accordés pour exprimer leur fureur devant l’absence de couverture de la presse sur cette question des OGM : « Ce n’est même pas de la censure, expliquait José Bové, c’est de la stupidité, du conformisme, une nouvelle façon de se soumettre à la pression du politiquement correct des groupes de pressions. Et ce n’est pas en glorifiant Al Gore aux dépends du Groupe International pour l’Etude du climat, que la plupart des journaux français se sont grandis. Par exemple : j’ai donné un interview à Libération, plusieurs articles sur les OGM ont été préparés et rien n’est paru dans leur « Spécial Grenelle ». Qu’ils ne s’étonnent pas d’être de moins en moins lus. Mais Le Monde a eu exactement la même attitude alors qu’il est bien connu qu’une large majorité des Français sont méfiants vis à vis des OGM. Comment peut-on être aveugle et sourd à ce point ».
Le texte qui explique quelle loi serait possible, texte qui sera versé au dossier des discussions du « Grenelle », s’ouvre sur une citation de Jean-Louis Borloo : « Sur les OGM, tout le monde est d’accord : on ne peut pas contrôler la dissémination. Donc, on ne va pas prendre le risque ». Un point de vue que Nathalie Kosciusko-Morizet avait déjà exprimé quand elle a reçu José Bové et une délégation d’opposants aux OGM, il y a un mois.
Dans leur contribution, les marcheurs commentent leur logique : « Nous ne pouvons pas demander un moratoire jusqu’à ce que la loi garantisse la liberté et le droit au « sans OGM » et dans le même temps refuser de débattre du contenu de cette loi ». Ils sont donc disposés à participer à une discussion préalable, y compris avec les parlementaires, qui garantirait à la fois les droits des producteurs et des consommateurs.
(*) L’association « Sans gène » qui regroupe les Faucheurs volontaires a besoin d’argent, notamment pour les soutenir devant les tribunaux. Des contributions qui feront l’objet d’un reçu fiscal ouvrant le droit à une déduction d’impôts à 66% de la somme versée ( Sans Gène, 10 bis rue du Colonel Driant, 31400 Toulouse, www.sans-gene.org )
1 commentaire:
Merci pour le lien pour les sans gêne, j'avais déjà acheté de la bière des faucheurs, je pense que les faucheurs sont un symbole, qu'il faut les soutenir tant qu'il est temps...
J'ai vu que Greenpeace propose des extraits d'un film sur les OGM, dispos sur dailymotion, mais je n'en sais pas plus.
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