Salon agriculture, biocarburant, présidentielles et mensonges
4 mars
+ Au salon de l’agriculture, que l’on pourrait sans commettre d’erreur appeler le salon de la communication de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), fédération essentiellement financée et soutenue par les betteraviers et les businessmen de la céréale subventionnée, tous les « animaux de la grande ferme » comme le répètent à plaisir les confrères, mangent « naturel ». Tous les bovins, les caprins et les ovins sont au foin, toutes les oies, tous les canards et les poulets sont au grain. Pas question de montrer la réalité des élevages hors-sol, des animaux qui ne voient jamais le jour, des bêtes grandes ou petites qui ne consomment que du tourteau ou de l’artificiel farineux. L’illusion volontairement organisée d’une agriculture « aux champs » alors qu’elle ne représente pas la réalité ; pas plus que cette illusion de ruralité devant laquelle viennent se prosterner des élus ou futurs élus qui ont (presque) tous contribué à diminuer les services publics de cette ruralité qu’ils feignent de défendre. Chirac y compris. Il n’y a pas que les vaches que tous les candidats caressent dans le sens du poil. Pas question donc, au sein de ce ruralisme animalier aux relents pétainistes, d’évoquer les OGM, les pesticides et les herbicides qui continuent à empoisonner les terres, les rivières, les nappes souterraine et la faune sauvage. Ni les agriculteurs transformés en OS de la production de poulets ou de porcs. Dans ce concert de louages et de mensonges, la voix de la Confédération paysanne est bien faible car ce sont ses adhérents, les petits paysans qui se consacrent à l’agriculture paysanne, aux circuits courts, au bio et au naturel, qui disparaissent les premiers et les plus vite. Tandis que les agriculteurs industriels, ceux qui guignent avec espoir les (nouveaux) profits du « bio »carburant dont on nous rebat les oreilles, accumulent les grosses parts de subventions, subventions qui sont chichement mesurées (en infraction à la nouvelle Politique Agricole Commune) à l’agriculture biologique. Ce salon de l’Agriculture ressemble à la France ; tout en faux semblants et en célébration malsaine qu’un passé qui passe mal.
9 commentaires:
Quelle justesse de ton et d'esprit. tout est dit mais que faire de plus pour promouvoir cette agriculture bio ?
Bravo pour cette analyse ! il faudrait organiser un salon de l'agriculture OFF (comme pour Avignon) ;-))
Je crois qu'il faut faire comme José Bové qui a organisé aujourd'hui un "contre" salon de l'agriculture sur le Larzac où des agriculteurs ont prouvé depuis des années que l'on peut offrir une production "bio" et en vivre normalement, même si l'agriculture est toujours un métier difficile.
Plus nous serons nombreux à acheter du bio, moins il sera cher. Plus nous courcircuiterons les circuits de distribution, moins le bio sera cher. La situation s'est déjà bien améliorée et dire que le bio est trés cher, c'est une mode pour le condamner.
Claude-Marie Vadrot
Et il y a des salons bio, à Paris comme en province.
Le bio est aussi cher parce que le "non bio" est la norme, ce qui en soi est une abhération.
Mais comment faire confiance à du bio vendu en grande surface par les mêmes marques et distributeurs qui font du "classique" ?
Existe-t-il des analyses sérieuses de la filière ? ar tout le monde ne peut pas se fournir à un petit maraicher ou dans une AMAP...
On peut faire confiance à un produit bio vendu en grande surface du point de vue de sa conformité au label bio, car les analyses ne sont pas de la responsabilité de la chaine de distribution. Mais on peut, parfois, avoir des doutes sur les qualités organoleptiques (dont le bon goût) du produit s'il est préparé ou fabriqué en trop grande quantité ou de façon industrielle. Par contre le probléme ne se pose pas pour des fruits et des légumes.
Claude-Marie Vadrot
Il me semble qu'il y a un autre danger dans le développement du bio dans les supermarchés car ces entreprises achètent maintenant des terres dans les pays de lEst pour en produire en quantité industrielle. Effectivement cela "démocratisera" le prix des produits bio mais cela anéantira les petits producteurs bio.
Ce n'est pas aussi simple: au départ, les Albanais et les Kosovars, par exemple, on découvert que leur situation économique ne leur permettant pas d'acheter des engrais et des pesticides, leur ouvrait la voie à une agriculture...sans produits chimiques. Ils continuent d'autant plus que, grâce à l'action des productivistes de la FNSEA, la France importe environ 70% des produits "bio" qui sont dans les commerce.
Claude-Marie Vadrot
Ce n'est pas le bio qui est responsable de la dérive dont parle "anonyme". Cette façon de procéder existe depuis longtemps pour tous les autres produits, le bio n'étant qu'un nouveau marché parmi d'autres.
Je pense aussi que la meilleure façon de promouvoir le bio, c'est d'en acheter, de faire ce choix de vie et de consommation. Mais je pense aussi que les politiques doivent favoriser les productions bio.
Alors surtout, si vous avez des convictions, choisissez bien avant de voter!
Je n'ai pas dit que le bio était responsable ! Seulement je m'interroge sur l'avenir des petits producteurs bio face aux pouvoirs des supermarchés.
Il y a un article intéressant intitulé "Pourquoi le bio est moins cher ? " sur ce site http://developpement-durable.viabloga.com
Ps : je signe "anonyme" car je n'ai pas de compte google ou de site web !!! A. Daniele
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